Cinq inventeurs qui ont regretté leurs créations

Inventer quelque chose d'unique ou qui change le cours de l'histoire humaine doit être l'un des sentiments les plus satisfaisants qui soient. On ne peut qu'imaginer le plaisir de ceux qui sont à l'origine de créations aussi brillantes que la roue, le béton, la machine à vapeur ou l'internet. Cependant, toutes les inventions n'ont pas eu des fins exclusivement bénéfiques pour le monde ; il y en a certaines qui, en vérité, ont laissé un bilan tragique et macabre.

.            Et certains génies à l'origine de ces redoutables découvertes ont fini par être hantés par leur conscience. Parmi d’autres, quatre d'entre eux qui, souvent sans mesurer le pouvoir destructeur de leurs créations, ont fini par inventer certaines des armes les plus meurtrières de l'histoire.

Robert Oppenheimer, le “père de la bombe atomique”

.           Aucun scientifique n'a été plus étroitement associé à la création et à l'utilisation des bombes atomiques pendant la Seconde Guerre mondiale que Robert Oppenheimer, un homme encensé, déchu puis réhabilité. Ce physicien théorique américain était le directeur du projet Manhattan, qui a réussi à mettre au point la première bombe atomique de l'histoire.

“Hiroshima a été bien plus coûteux en vies et en souffrance inhumaine que ce que nous voulions pour arrêter la guerre. Mais c’est plus facile à dire, après coup…”  Voici les mots que prononcent Robert Oppenheimer au milieu des années 1960, et qui pourraient résumer l'ambivalence du créateur vis-à-vis de sa création.

.            Robert Oppenheimer naît en 1904 à New York dans une famille juive aisée.  À 11 ans, il est élu plus jeune membre de la Société minéralogique de New York. Après être passé par Harvard, Oppenheimer, personnage complexe et charismatique travaille sur des sujets aussi divers que les rayons cosmiques, les trous noirs ou encore les étoiles à neutrons, les particules subatomiques, notamment les électrons et les positrons, et il étudie des processus énergétiques. Mais la guerre qui fait rage dans le monde à l'époque oriente sa vie professionnelle dans une autre direction.

Robert Oppenheimer était le directeur scientifique du projet Manhattan. Getty Images

.            Après qu'Albert Einstein eut envoyé le 02 août 1939 une lettre, dont Leo Szilárd avait fait le brouillon, à Franklin Roosevelt président des États-Unis de l'époque, l'avertissant du danger qui menacerait l'ensemble de l'humanité si les nazis étaient les premiers à fabriquer une bombe atomique, l'idée de créer une arme nucléaire est devenue une priorité au niveau gouvernemental aux États-Unis.

Et c'est Oppenheimer qui est choisi pour conduire ce processus. Il est chargé, entre autres, de créer et de gérer un laboratoire secret pour mener à bien cette tâche. Et, en 1943, il choisit le plateau de Los Alamos (Nouveau Mexique). Là, avec ses équipes, il se met rapidement à la recherche d'un procédé permettant de séparer l'uranium 235 de l'uranium naturel et de déterminer la masse critique nécessaire à la fabrication d'une telle bombe.

.            Le 16 juillet 1945, la première bombe nucléaire “Trinity” explose dans le désert d'Alamogordo (Nouveau-Mexique), créant un nuage de 13 km de haut, un mois seulement avant le largage des bombes sur Hiroshima et Nagasaki au Japon.

Albert Einstein et Robert Oppenheimer. Getty Images

.            Oppenheimer avait donc d'immenses responsabilités. Poussé à la limite, il a été collectivement impliqué dans les décisions clés concernant la conception des bombes atomiques, et, personnellement, dans les décisions concernant l'utilisation de ces bombes.

Plus de 70 scientifiques du projet Manhattan, qui travaillaient sur le projet Manhattan à Oak Ridge (Tennessee) et au Metallurgical Laboratory à Chicago (Illinois) ont adressé en juillet 1945, une pétition, portée par Leó Szilárd, au président Truman pour demander que les bombes ne soient pas larguées sur des cibles au Japon, mais qu’elles servent uniquement d’avertissement. Cependant, la pétition se perdit dans la chaîne de commandement et ne parvint pas au président Truman (Elle ne sera pas déclassifiée ni rendue publique avant 1961). Oppenheimer ignore cette pétition et insiste pour que les bombes soient utilisées contre des villes. Il il a fera partie du comité qui fera le choix des endroits exacts où les bombes seraient larguées.

.            Oppenheimer, justifie l’utilisation de ces bombes pour “abréger” le conflit avec le Japon et ainsi “épargner” la vie de centaines de milliers de soldats américains.  Un mois plus tard, le 6 août 1945, la bombe “Little Boy” est larguée sur Hiroshima, puis le 9 août “Fat man” tombe sur Nagasaki.  En tout, entre 103.000 et 220.000 victimes.

Vue aérienne d'Hiroshima, au Japon, peu après l'explosion de la bombe atomique. Getty Images

.            Mais plus tard, Oppenheimer, lui-même terrifié par l’ampleur des destructions causées par son invention, ne cessera de regretter la mort des milliers de victimes d'Hiroshima et de Nagasaki.

Deux mois après l'explosion des bombes, il a démissionné de son poste. De 1947 à 1952, il a été conseiller auprès de la Commission américaine de l'énergie atomique. Lorsque l’URSS développe ses propres bombes atomiques à partir de 1949 il plaide pour un contrôle international de l'énergie nucléaire afin d'empêcher la prolifération des armes nucléaires et l’arrêt de la course aux armements entre les États-Unis et l'Union soviétique.

Il s'est également fortement opposé au développement de la bombe à hydrogène. Mais ses efforts n'ont pas abouti, et dans les années 1950, en plein maccarthysme, ses déclarations publiques controversées lui ont valu plusieurs ennemis. Il est accusé de sympathies communistes et son habilitation sécurité lui est retirée. En réalité, c’est parce qu’Oppenheimer s’oppose au développement de la bombe H, une bombe thermonucléaire, plus destructrice encore que la bombe d’Hiroshima.

Il a fini par perdre son influence politique. À la fin des années 1950 et au début des années 1960, Oppenheimer était amer et regrettait beaucoup de choses dont ces échecs de l'après-guerre. Il a regretté de ne pas avoir réussi à concrétiser ses ambitions en matière de contrôle des armements et d'avoir été incapable d'arrêter la constitution de grands arsenaux de plusieurs mégatonnes. Finalement réhabilité par Kennedy en 1963, Oppenheimer, qui était un gros fumeur, meurt à 62 ans d’un cancer de la gorge.

Oppenheimer avec Leslie Groves, commandant en chef du projet Manhattan pour le développement de la bombe atomique. Getty Images

.            Après l'explosion des bombes, Oppenheimer déclare que les mots du texte sacré hindou Bhagavad Gita lui sont venus à l'esprit : "Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes". De nombreux historiens ont interprété ces mots comme un sentiment de culpabilité à l'égard de sa création meurtrière. Pour d'autres, comme Wellerstein, il s'agit plutôt d'un sentiment d'admiration face à quelque chose "d'au-delà de ce monde", comme les armes nucléaires. Néanmoins, Oppenheimer restera toujours dans les mémoires (et connu) comme le "père de la bombe atomique".

Le physicien ne regrettera jamais publiquement son invention, mais sa conscience en reste très marquée. Au début des années 1960, lors d'une interview en France, Oppenheimer répond ainsi à la question d'un journaliste :

“On cite souvent un mot d’Einstein qui dit “si c’était à recommencer, je me ferais plombier… Et vous ?

-Je suis très content que les conditions de la vie humaine soient telles, qu’il ne soit jamais nécessaire de répondre à de telles questions.

Arthur Galston et l’agent orange

.            Le physiologiste et phytobiologiste américain Arthur Galston n'a jamais pensé qu'il créait quelque chose qui pourrait être utilisé comme une arme : l'agent orange.

Crédit photo, Cortesía de la Universidad de Yale

Son domaine d'étude portait sur les hormones végétales et les effets de la lumière sur le développement des plantes. Il en était là lorsqu'il a expérimenté un régulateur de croissance des plantes appelé acide triiodobenzoïque (TIBA). Le scientifique découvre que ce composé peut stimuler la floraison des graines de soja et les faire pousser plus vite. Toutefois, il avertit également que, s'il est appliqué en excès, le composé fera perdre ses feuilles à la plante.

Mais les conclusions de Galston ne se limitent pas au monde végétal.  Dans le contexte de la guerre du Viêt Nam (1955 / 1975) d'autres scientifiques les ont utilisées pour créer l'agent orange, un puissant herbicide visant à éliminer les jungles et les cultures susceptibles d'être exploitées par les guérilleros vietcongs.

Les troupes américaines ont déversé environ 20 millions de gallons d'agent orange pour détruire les cultures au Vietnam. Getty Images

Ainsi, de 1962 à 1970, les troupes américaines libèrent environ 20 millions de gallons d'herbicide pour détruire les cultures et exposer les positions et les voies de déplacement de leurs ennemis.

Galston est profondément troublé par cette situation et alerte à plusieurs reprises les autorités et le monde entier sur les énormes dégâts environnementaux causés par l'agent orange. Il accuse ensuite l'herbicide de présenter également un risque pour l'homme.

Le composant le plus dangereux de l'agent orange est la dioxine, un contaminant qui peut rester dans l'environnement pendant des décennies et qui, entre autres, peut provoquer des cancers, des malformations dans le développement du fœtus, des problèmes d'infertilité et attaquer les systèmes nerveux et immunitaire, et notamment des malformations, chez de nombreux enfants. Les avertissements de Galston et d'autres scientifiques conduisent le gouvernement américain à ordonner une étude toxicologique. Au vu des résultats, le président de l'époque, Richard Nixon, décrète l'arrêt de la pulvérisation de l'agent orange.

Plus tard, le biologiste des plantes dira : "j'avais l'habitude de penser que l'on pouvait éviter d'être impliqué dans les conséquences antisociales de la science en ne travaillant tout simplement pas sur un projet qui pourrait avoir des fins mauvaises ou destructrices. J'ai appris que les choses ne sont pas si simples et que presque toutes les découvertes scientifiques peuvent être perverties ou déformées sous la pression sociale."

Mikhail Kalashnikov, créateur du fusil AK-47

.            Il est le concepteur de l'une des armes les plus reconnaissables de la planète : le fusil semi-automatique AK-47.

Getty Images

En 1947, le Russe Mikhail Kalashnikov crée ce fusil simple, robuste et fiable qui devient l'arme de prédilection des armées soviétique et russe, ainsi que de dizaines d'autres pays.

L'AK-47 est également un symbole de révolution dans le monde entier ; il était en action sur les champs de bataille d'Angola, du Vietnam, d'Algérie et d'Afghanistan. Il accompagne également les armées rebelles d'Amérique latine, comme les FARC et l'ELN en Colombie.

Il est fréquemment utilisé par les groupes palestiniens et il existe une photo célèbre d'Oussama ben Laden exhibant le fusil avec son chargeur incurvé caractéristique.

 

Cette photo d'Oussama ben Laden tenant le fusil avec son chargeur incurvé distinctif a fait le tour du monde. Getty Images

La relative simplicité de sa conception en fait un produit bon marché à fabriquer et facile à entretenir sur le champ de bataille. Il est devenu le fusil d'assaut le plus utilisé au monde et il a fait sensiblement plus de victimes que les bombes atomiques.

Bien que, tout au long de sa vie, Mikhaïl Kalachnikov n'ait exprimé que peu de remords pour son invention mortelle - "Je dors sur mes deux oreilles", dit-il un jour - il avoue peu avant sa mort qu'il souffre d'une "douleur spirituelle insupportable".

Dans une lettre adressée au chef de l'église orthodoxe russe qu'il fréquentait (qui est divulguée par les médias russes un mois après sa mort), il déclare se sentir responsable des millions de morts causées par son fusil révolutionnaire.

"Ma douleur spirituelle est insupportable. Je me pose toujours la même question insoluble. Si mon fusil a privé des gens de la vie, se peut-il que moi... un chrétien et un croyant orthodoxe, je sois responsable de leur mort ? Plus je vis plus cette question me trotte dans la tête et plus je me demande pourquoi le Seigneur permet à l'homme les désirs diaboliques de l'envie, de la cupidité et de l'agressivité".

Alfred Nobel et la dynamite

.            En décembre 1896, deux jeunes ingénieurs suédois ont eu la surprise de leur vie en ouvrant le testament de leur admirateur Alfred Nobel, qui les a chargés d'utiliser la majeure partie de sa fortune pour créer une entité destinée à célébrer le progrès de l'humanité.

Alfred Nobel a créé la dynamite. Getty Images

Suivant les instructions du maître, Ragnar Sohlman et Rudolf Lilljequist donnent vie à la Fondation Nobel, qui crée des prix annuels pour récompenser les mérites en physique, chimie, médecine et physiologie, littérature et paix dans le monde, auxquels s'ajoute, en 1969, l'économie.

Ce dernier souhait de Nobel n'est pas le fruit du hasard et a une raison impérieuse. On dit qu'au crépuscule de ses jours, il était tourmenté par la pensée de la mort et de la destruction que l'application de ses inventions avait entraînée. Et c'est pourquoi il décida de léguer une grande partie de sa fortune à la création de la fondation.

Des décennies plus tôt, le chimiste, ingénieur, écrivain et inventeur suédois avait créé la dynamite.

Getty Images

Né dans une famille d'ingénieurs, Nobel travaille avec son père à la fabrication d'explosifs. Lors de ses expérimentations, plusieurs explosions ont lieu dans l’usine familiale, mais en 1864, il vit une expérience tragique qui marque sa vie, lorsque son frère cadet Emil et quatre autres personnes sont tués dans une explosion de nitroglycérine.

Deux ans plus tard, en 1866, Nobel met au point une méthode pour manipuler en toute sécurité l'explosif liquide instable. Pour réduire la volatilité de la nitroglycérine, il finit par découvrir par sérendipité qu’en la mélangeant à de la terre de diatomée, elle devient suffisamment stable pour être transportée sans risque et surtout nécessite l’usage d’un détonateur pour exploser. Le 25 novembre 1867, Nobel fait breveter son invention sous le nom de dynamite, puis il dépose le brevet pour la dynamite extra Nobel en 1875. (Il sera dépositaire de plus de 350 brevets scientifiques de son vivant). Grâce à cette nouvelle forme d’explosif, désormais standard dans les activités minières, son créateur connaît une immense renommée et un succès financier retentissant. Elle ouvre une nouvelle ère dans la construction ... mais aussi dans la destruction. En effet, il n'a pas fallu longtemps pour qu'elle soit utilisée dans les guerres comme charge explosive dans les obus d'artillerie et les charges de démolition militaires, causant des centaines de milliers de morts.

 

Le testament d'Alfred Nobel. Getty Images

Tout semble aller bien, jusqu’à un jour fatal de 1888, qui va renverser la vie d’Alfred Nobel. Ludvig, un autre frère d’Alfred, décède lors d’une visite à Cannes. Un journal est toutefois persuadé que c’est l’inventeur de la dynamite qui est passé à trépas, et publie sa nécrologie. Alfred Nobel est sous le choc en la lisant : "Le marchand de la mort est mort. Le Dr Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier.", une condamnation de son invention de la dynamite.

Cet événement fortuit va complètement bouleverser les idées de Nobel, qui s’aperçoit soudain de l’image négative qui lui est associée et commence à se demander quel héritage il souhaite laisser à la postérité. En 1895, il dresse son testament dans lequel il exprime le souhait que sa fortune soit mise de côté à sa mort pour que soit créé le prix Nobel, une récompense internationale qui serait remise annuellement.

Nobel décède le 10 décembre 1896 à son domicile de San Remo, en Italie, sans femme ni enfant. Il sera enterré à Stockholm. L’ouverture de son testament provoquera la surprise de ses amis, de sa famille et de ses collègues qui n’avaient pas été informés de son initiative. En tout, c’est 94% de sa fortune qui sera consacrée à la création du prix, soit l’équivalent de près de 2 millions d’euros soit environ 340 millions d’euros 2020.

Geoffrey Hinton, parrain de l’IA

.            Le docteur Geoffrey Hinton, un chercheur canadien spécialiste de l'intelligence artificielle et plus particulièrement des réseaux de neurones artificiels, souvent surnommé le "parrain de l'IA" (avec Yoshua Bengio et Yann LeCun) pour ses travaux pionniers sur l'intelligence artificielle a évoqué ses craintes et ses regrets à propos de ce que devient son œuvre, avec les progrès fulgurants de l'IA et notamment de ses principaux fers de lance ChatGPT (développé par Open AI) et Midjourney, En 2004, ce chercheur accoucha d'un concept clé de l'IA : un réseau neuronal, aujourd'hui à la base de toute intelligence artificielle. Ce haut fait lui offrit en 2019 un prix Turing, l'équivalent informatique du prix Nobel, avec deux confrères.

Hinton affiche ouvertement ses craintes, notamment dans la création de toutes pièces de photos, de sons ou de vidéos. De quoi selon lui faire décupler le pouvoir des fake news, de la désinformation, jusqu'à "ne plus être capable de savoir ce qui est vrai". Le débat est également actif sur la question de la productivité ; Goldman Sachs estime à 300 millions le nombre de postes de travail supprimés par la démocratisation de l'IA dans l'économie mondiale.

"Je me console avec l’excuse classique: si je ne l’avais pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait fait." avoue Hinton, amer, ajoutant qu'"Il est difficile de voir comment on peut empêcher les mauvais acteurs de l’utiliser à des fins malveillantes".

Il est vrai qu’après la première version de ChatGpt le 30 novembre 2022, ses progrès fulgurants ont fait que le secteur a vu des figures très en vue de la tech (dont Bill Gates, Elon Musk ou Steve Wozniak) signer une lettre ouverte appelant à un moratoire sur l'IA, en vue de ralentir son développement et de réfléchir à son utilisation. Puis, en mars 2023, après qu'OpenAI, pionnier de l'IA générative et conversationnelle, a publié une nouvelle version de ChatGPT, on a vu une démarche organisée contre la croissance exponentielle de l'intelligence artificielle. Le Future of Life Institute a lancé une pétition visant à interrompre toutes les activités liées à l'IA pendant six mois afin de créer un meilleur cadre réglementaire. Cette pétition a été signée par plus de 1 000 leaders technologiques et scientifiques, dont en particulier Bengio, l'un des membres du trio parrain.

Les risques de l'IA dépassent ce que les humains peuvent concevoir à ce stade. Toutefois, compte tenu de la rapidité de ses progrès, ces craintes pourraient ne pas tarder à se concrétiser. "L'idée que ces choses puissent devenir plus intelligentes que les gens, quelques personnes l'ont crue. Mais la plupart des gens pensaient que c'était une erreur. Et je pensais que c'était loin d'être le cas. Je pensais que c'était dans 30 à 50 ans, voire plus. Évidemment, je ne suis plus de cet avis. Les scientifiques ne devraient pas continuer à faire monter en puissance ces systèmes avant de savoir s’ils sont capables de les contrôler", a déclaré M. Hinton