. La nouvelle du débarquement de Napoléon à Golfe-Juan, le 1er mars 1815, parvint à Paris quatre jours après. Son retour ne souleva pas la Vendée. Mais l’annonce prit le camp royaliste au dépourvu et ce n’est qu’au mois de mai qu’éclatèrent les premiers troubles.
Le 24 mars, le duc Louis VI Henri de Bourbon-Condé, qui s’était replié sur Beaupréau, appela, pour le compte de Louis XVIII à une prise d’armes pour s’opposer à Napoléon. Mais sans succès, car les affaires des royalistes périclitaient, les autorités locales s’étaient finalement soumises au pouvoir impérial et les paysans refusèrent de se révolter tandis que le clergé ne prêcha pas l'insurrection.
Louis XVIII n'était pas aimé des Vendéens, qui en réalité combattaient plus pour leurs privilèges que pour le trône ; ils l'appelaient le roi Pataut, « patriote » dans leur langage. C'est ainsi, différence majeure que les représentants de Napoléon soulignent au début des Cent-Jours, que ce sont les nobles qui viennent chercher les paysans pour les pousser à se révolter, et non plus le contraire comme vingt ans plus tôt. Cette révolte de 1815 est donc d'abord politique.
Si la Vendée n’avait pas encore couru aux armes en raison de la division de ses chefs, elle n’en commençait pas moins à gronder face à la levée d’impôts, aux réquisitions et à la conscription qui poussa de nombreux jeunes gens à la révolte. Des échauffourées finirent par éclater çà et là dans le bocage dans les premiers jours du mois de mai. Le mécontentement des paysans ne cessa de croître, au point que les chefs royalistes purent assez vite compter sur plusieurs milliers d’hommes répartis en quatre corps, commandés par d’Autichamp, Auguste de La Rochejaquelein, Sapinaud, et Suzannet qui succédait à Charette dans l’ouest de la Vendée. Mais faute d’armes, ils ne pouvaient encore passer à l’attaque.
. Or, le 11 mai 1815, Auguste de La Rochejaquelein venait de recevoir deux lettres de son frère Louis. Ce dernier avait embarqué le 1er mai sur une flottille anglaise et annonçait qu’il apportait des secours considérables d'armes, de munitions, d'argent, etc. La nouvelle décida les trois chefs vendéens à fixer la date du soulèvement général au lundi 15 mai, sans attendre que les coalisés déclenchent les hostilités sur les frontières.
Quant au débarquement d’armes qui avait décidé les chefs vendéens à partir en guerre, il s’avéra bien décevant. Il y avait à bord de la flotte 14.000 fusils, une grande quantité de munitions, de l’argent, de l’artillerie et 300 canonniers anglais destinés à soutenir les royalistes. Un second convoi devait apporter 20.000 fusils et 1.500 hommes supplémentaires.
Le 17 mai, quand Suzannet parvint à Saint-Gilles où le débarquement avait eu lieu, il constata que la quantité d’armes ne correspondait pas à ce qu’on lui avait promis. À la crainte de voir ses 5.000 hommes se retirer devant cette déconvenue, s’ajoutèrent bientôt plusieurs défaites dans l’ouest de la Vendée.
. Les 40 jours de combats effectifs, en mai-juin 1815, marqués par cette attente d'une aide britannique, les difficultés à équiper les troupes levées, les profondes dissensions entre les chefs blancs, l'incohérence des ordres et des contre-ordres, l'oubli des principes de la "petite guerre" pour imiter sans moyens la "grande", etc. ; une formule est employée : "l'amateurisme des royalistes", que l'habileté ou l'héroïsme de quelques uns ne permet pas de compenser. D'autant que, dans l'ensemble, les anciens chefs des premières guerres de Vendée ont mal vieilli et que leurs conceptions tactiques sont contestées.
Pour les Vendéens, la situation était devenue très critique, aussi le général Lamarque décide d'envoyer de nouvelles propositions de paix. Les chefs vendéens se rassemblent alors à La Tessoualle. Le 24 juin, ils apprennent la victoire de Napoléon à la bataille de Ligny, huit jours plus tôt. Les propositions de Lamarque sont : l’amnistie totale pour les soldats et les officiers vendéens, la libération des prisonniers et la promesse que les soldats originaires de la Vendée militaire ne pourront être déployés en dehors de leurs départements.
Les généraux vendéens sont divisés, Auguste de La Rochejaquelein est opposé à la paix ; en revanche Charles d'Autichamp y est favorable. Finalement les 34 officiers vendéens présents passent au vote, 22 se prononcent pour la paix, 12 pour la guerre. La plupart des Vendéens, soldats, nobles, comme officiers, n'ont plus l'enthousiasme de se battre, de plus le clergé n'étant pas persécuté, très peu de prêtres étaient favorables à l'insurrection, une bonne partie soutenait même Napoléon.
Mais peu de temps après, la nouvelle de la défaite de Napoléon à la bataille de Waterloo le 18 juin 1815 arrive en Vendée. Militairement vaincus, les Vendéens se retrouvaient alors dans le camp des vainqueurs et les derniers chefs signèrent la paix à Cholet le 26 juin.