Une histoire de l’informatique

Les pionniers de l’informatique moderne

Introduction

.            L'ordinateur n'est pas né pour le divertissement ou le courrier électronique, mais bien par la nécessité de trouver une solution au traitement des données chiffrées qui commençaient à conditionner grandement les décisions des politiques. Pour de besoins statistiques, dès 1880, le gouvernement américain a dû chercher des moyens techniques rapides pour traiter les informations, provoquant la naissance d’ordinateurs qui occupaient alors des pièces entières et utilisaient des cartes perforées, déjà en usage dans l’industrie du tissage depuis le métier à tisser du français Jacquard, inventé en 1806 !

.            Aujourd'hui les smartphones ont une puissance de calcul sensiblement supérieure à celle qui était disponible sur ces premiers modèles, voire à celle d’Apollo 11. La brève histoire de l'informatique qui suit est une chronologie de la façon dont les ordinateurs ont évolué de leurs humbles débuts aux machines d'aujourd'hui qui surfent sur Internet, jouent à des jeux et diffusent des contenus multimédias en plus de chiffrer … les chiffres.

.            Les ordinateurs qui ont submergé le monde au cours des deux dernières décennies du 20e siècle, ont néanmoins une histoire qui remonte à plus de 3.000 ans depuis le boulier et les abaques rudimentaires, parfois encore utilisés dans certaines parties du monde, avant de probablement disparaître en tant qu’outils. La différence entre un ancien boulier et un ordinateur moderne semble vaste, mais le principe et le but - faire des calculs répétés plus rapidement que le cerveau humain - est resté le même.

L'un des ordinateurs les plus puissants du monde: le supercalculateur Pleiades ICE de la NASA se compose de 112.896 cœurs de processeur fabriqués à partir de 185 racks de stations de travail Silicon Graphics (SGI). Photo de Dominic Hart avec l'aimable autorisation du NASA Ames Research Center.

Roues dentées et calculatrices

.            La pertinence de l'abaque, inventé au Moyen-Orient dans les siècles précédant JC, est telle qu’il est resté la forme de calculatrice la plus rapide jusqu'au milieu du XVIIe siècle.

.            Puis, en 1641, à seulement 18 ans, le scientifique et philosophe français Blaise Pascal (1623-1666) invente la première calculatrice mécanique, la Pascaline, pour aider son père percepteur à faire ses additions. La machine consistait en une série de roues dentées qui pouvaient ajouter et soustraire des nombres décimaux.

.            Plusieurs décennies plus tard, en 1672, le mathématicien et philosophe allemand Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716) a mis au point une machine similaire mais plus évoluée. Au lieu d'utiliser des pignons, il imagina un "tambour à gradins" (un cylindre avec des dents de plus en plus longues vers les extrémités), une innovation qui a survécu aux calculatrices mécaniques pendant 300 ans. La machine de Leibniz pouvait faire bien plus que celle de Pascal : non seulement ajouter et soustraire, mais aussi multiplier, diviser et calculer des racines carrées. Une autre caractéristique innovatrice fut le « registre », le premier stockage de mémoire.

La Pascaline : Deux détails de la calculatrice du 17e siècle de Blaise Pascal. À gauche : l '"interface utilisateur" pour composer les chiffres à calculer. À droite : le mécanisme d'engrenages internes. Image reproduite avec l'aimable autorisation de la US Library of Congress.

Outre le développement de l'une des premières calculatrices mécaniques au monde, Leibniz est connu pour une autre contribution importante à l'informatique : c'est lui qui a inventé le code binaire, une façon de représenter n'importe quel nombre décimal en utilisant uniquement les deux chiffres 0 et 1. Bien que Leibniz n'ait pas utilisé le binaire dans sa propre calculatrice, il a suscité l’innovation chez les autres.

.            En 1854, un peu plus d'un siècle après la mort de Leibniz, l'Anglais George Boole (1815-1864) utilisa son idée pour inventer une nouvelle branche des mathématiques appelée algèbre de Boole. Dans les ordinateurs modernes, le code binaire et l'algèbre booléenne permettent aux ordinateurs de faire des choix et sélections en comparant de longues chaînes de 0 et de 1. Mais, au XIXe siècle, ces idées étaient encore trop en avance sur leur temps. Il faudra encore 50 à 100 ans aux mathématiciens et aux informaticiens pour comprendre comment les utiliser.

« Engins » de calcul

.            Ni l'abaque, ni les calculatrices mécaniques construites par Pascal et Leibniz ne sont vraiment des ordinateurs. Une calculatrice est un appareil qui permet de faire des sommes plus rapidement et plus facilement, mais elle a besoin d'un opérateur humain. Un ordinateur, par contre, est une machine qui peut fonctionner automatiquement, sans aucune aide humaine, en suivant une série d'instructions stockées, appelées programme (une sorte de « recette mathématique »). Les calculatrices sont en réalité devenues des ordinateurs lorsque l’on a imaginé de fabriquer des calculatrices entièrement automatiques et programmables.

.            La première personne à tenter cela était un mathématicien anglais plutôt obsessionnel, notoirement grincheux du nom de Charles Babbage (1791–1871). Beaucoup considèrent Babbage comme le "père de l'ordinateur" parce que ses machines avaient une entrée (pour entrer les nombres), une mémoire (pour stocker ces nombres pendant que des calculs complexes étaient en cours), un processeur (pour effectuer les calculs) et une sortie (un mécanisme d’impression) – autant de composantes de base communes aux ordinateurs modernes. Au cours de sa vie, Babbage n'a jamais achevé une seule de ses machines extrêmement ambitieuses qu'il a essayé de construire. Ce n'est pas une surprise.

Chacun de ses "engins" programmables était conçu pour utiliser des dizaines de milliers d'engrenages de précision ; une montre mécanique de poche agrandie à l’échelle d'une locomotive à vapeur, une machine de Pascal ou Leibniz agrandie mille fois en dimensions, ambition et complexité. Pendant un certain temps, le gouvernement britannique a financé Babbage - à hauteur de 17 000 £, une somme énorme à l’époque. Mais Babbage continua à solliciter le gouvernement afin d'obtenir plus d'argent pour construire une machine encore plus évoluée. Le financement public a finalement été arrêté.

Babbage a eu plus de chance avec le soutien de Augusta Ada Byron (1815–1852), comtesse de Lovelace, fille du poète Lord Byron. Mathématicienne enthousiaste, elle a contribué à préciser et affiner les idées de Babbage pour qu’il puisse achever sa machine programmable.

Babbage avait prévu que sa machine éliminerait la corvée des calculs répétitifs. À l'origine, il imaginait qu'elle serait utilisée par l'armée pour compiler les tables qui amélioreraient la précision des canons des artilleurs. Peu des travaux de Babbage ont survécu à sa mort. Mais quand, par hasard, ses cahiers ont été redécouverts dans les années 1930, les informaticiens ont finalement apprécié le génie de ses idées. Malheureusement, entre temps, la plupart de ces idées avaient déjà été réinventées par d'autres.

.            Vers la fin du XIXe siècle, d'autres inventeurs réussissent mieux à construire ces « engins » de calcul. Le statisticien américain Herman Hollerith (1860-1929) a construit l'une des premières machines à calculer opérationnelles au monde, qu'il a appelé tabulatrice, pour aider à compiler les données du recensement. Dans les années 1880, la population des États-Unis avait tellement augmenté grâce à l'immigration qu'une analyse complète des données à la main prenait sept ans et demi. Les statisticiens ont vite compris que si les tendances se poursuivaient, ils manqueraient de temps pour compiler un recensement avant la fin du prochain. Par chance, la tabulatrice de Hollerith a été un succès étonnant : elle a comptabilisé l'ensemble des données du recensement en seulement six semaines et a terminé l'analyse complète en seulement deux ans et demi.

Dessin du brevet Art of Compiling Statistics (brevet américain n ° 395,782) de Herman Hollerith, le 08 janvier 1889, montrant comment une bande de papier (jaune) est perforée avec différents motifs de trous, correspondant ici aux statistiques recueillies lors du recensement américain. Photo US Patent and Trademark Office.

Peu de temps après, Hollerith a réalisé que sa machine avait d'autres applications. Alors il a créé la Tabulating Machine Company en 1896 pour la commercialiser. Quelques années plus tard, elle changera de nom pour devenir la société Computing-Tabulating-Recording (C-T-R) puis, en 1924, l’International Business Machines (IBM).

Bush et la bombe

.            Au moment où C-T-R devenait IBM, les calculatrices les plus puissantes du monde étaient développées par Vannevar Bush (1890–1974), un scientifique fonctionnaire du gouvernement américain. En 1925, Bush a créé la première d'une série de machines encombrantes, aux noms tout aussi encombrants : le New Recording Product Integraph Multiplier. Plus tard, il a construit une machine qu’il appela Differential Analyzer, qui nécessitait des engrenages, des courroies, des leviers et des arbres pour représenter les nombres et effectuer des calculs d'une manière on ne peut plus physique. Le dernier calculateur de Bush fut une machine améliorée, nommée Rockefeller Differential Analyzer, assemblée en 1935 autour de 320 km de câbles et 150 moteurs électriques. Des machines comme celles-ci étaient connues sous le nom de calculatrices analogiques - analogiques parce qu'elles stockaient des nombres sous une forme physique (comme autant de tours sur une roue, par exemple) et non pas sous une forme chiffrée. Ces machines pouvaient effectuer des calculs incroyablement complexes, mais le démarrage nécessitait plusieurs jours de fonctionnement transitoire avant que n’apparaissent les premiers résultats.

L'une des dernières contributions de Bush a été d'esquisser, en 1945, l’idée d'un dispositif de stockage et de partage de mémoire appelé Memex qui inspirera plus tard Tim Berners-Lee l’inventeur du World Wide Web. Peu en dehors du monde de l'informatique se souviennent de Vannevar Bush aujourd'hui, mais quel héritage ! En tant que père de l'ordinateur numérique, superviseur de la bombe atomique et source d'inspiration pour le Web, Bush a joué un rôle central dans trois des technologies les plus avancées du XXe siècle.

.            Des machines impressionnantes comme le Differential Analyzer ne sont que l'une des nombreuses contributions remarquables à la technologie du XXe siècle. Une autre contribution fondamentale est l’apport de l’américain Claude Shannon (1916-2001), un brillant mathématicien, considéré comme le père fondateur de la théorie de l'information. Il a compris comment les circuits électriques pouvaient être reliés entre eux pour traiter le code binaire avec l'algèbre de Boole (une façon de comparer les nombres binaires en utilisant la logique) et ainsi prendre des décisions simples.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le président Franklin D. Roosevelt a nommé Bush président du comité de recherche pour la Défense Nationale des États-Unis, puis directeur de l'Office of Scientific Research and Development (OSRD). À ce titre, il était en charge du projet Manhattan, l'initiative secrète de 2 milliards de dollars qui a conduit à la création de la bombe atomique.

Charles Babbage (1791, Londres – 1871) / Ada Lovelace (1815, Londres – 1852, Londres)

.            Charles Babbage est considéré comme le « père de l’informatique » pour avoir conçu le premier calculateur numérique automatique.

S’appuyant sur son œuvre, Ada Lovelace a été la première à envisager que les calculateurs puissent avoir des applications pratiques, au-delà des seuls calculs. Elle a été gratifiée du titre de « premier programmeur » de par sa création du premier algorithme pour la machine de Babbage.

.           Charles Babbage, en 1820, participe à la création de la Royal Astronomical Society, dont l’objet est de standardiser les calculs astronomiques. Au XIXe siècle, les tables mathématiques (les résultats de calculs sous la forme de listes de nombres) sont cruciales pour l’ingénierie, l’astronomie, la navigation et la science, mais tous les calculs de ces tables sont effectués lentement par des humains avec couramment des erreurs.

.           Considérant ce problème, Charles Babbage se demande s’il ne pourrait pas créer une machine servant à mécaniser le calcul. Et en 1822, il précise son idée de création d’une machine capable de calculer automatiquement les valeurs des tables astronomiques et mathématiques. L’année suivante, il parvient à obtenir une subvention de l’État pour construire une machine qui calculerait automatiquement une série de valeurs jusqu’à vingt décimales, surnommée la « machine à différences ». En 1832, avec son ingénieur Joseph Clement, ils en produisent une maquette fonctionnelle.

.           L’année suivante, les plans pour construire une machine plus grande seront mis au panier car Babbage commence à s’intéresser à un autre projet qu’il nomme la « machine analytique » et qui allait devenir le précurseur de nos ordinateurs modernes.

Là où la « machine à différences » est conçue pour de l’arithmétique mécanique (essentiellement un calculateur primitif seulement capable de faire des additions), la « machine analytique » doit pouvoir exécuter n’importe quelle opération en lui soumettant des instructions, via des cartes perforées, un bout de papier cartonné pouvant contenir des données selon la présence ou l’absence de trous à des endroits prédéterminés. Les cartes perforées pourraient aussi bien fournir des instructions au calculateur mécanique que recueillir les résultats des calculs effectués par la machine.

.           Au départ, Charles Babbage ne voit la machine analytique que comme un instrument dédié au calcul et rien d’autre. Il en sera bientôt autrement grâce aux travaux d’Ada Lovelace.

Celle-ci est le seul enfant légitime du poète et député Lord Byron et de la mathématicienne Anne Isabella Byron. Toute jeune, elle conçoit des bateaux et des engins volants imaginaires. Super-douée, à l’adolescence, elle affute ses capacités en mathématiques et fait rapidement la connaissance de nombreux intellectuels en vue. En 1833, sa tutrice Mary Somerville la présente à Charles Babbage. Ils deviennent vite amis.

.           Ada est fascinée par les plans de la machine analytique et Charles Babbage si impressionné par ses possibilités en mathématiques qu’il la décrit comme « l’enchanteresse des nombres ». En 1843 elle décrit les différences entre la machine analytique et les précédentes machines à calculer, principalement la capacité de la première à être programmée pour résoudre n’importe quel problème mathématique.

Elle écrit un nouvel algorithme pour calculer une séquence de nombres de Bernoulli. Comme celui-ci est le premier créé pour être spécifiquement utilisé sur un calculateur, elle devient le premier programmeur informatique au monde.

.           Alors que Charles Babbage a conçu la machine analytique dans une optique purement mathématicienne, Ada Lovelace est la première personne à percevoir le potentiel des ordinateurs, bien au-delà des simples calculs. Elle réalise qu’on peut utiliser les nombres contenus dans la machine pour représenter d’autres entités comme des lettres ou des notes de musique. Elle a donc aussi entrevu beaucoup des concepts associés aujourd’hui aux ordinateurs, notamment les logiciels et les sous-programmes.

Ada Lovelace mourut le 10 novembre 1852, plus de cent ans avant que ses notes ne soient redécouvertes. En 1979, le département américain de la Défense a même nommé un nouveau langage informatique « Ada » en son honneur.

La machine analytique n’a jamais été réellement construite de leur vivant. Cependant, l’absence de fabrication relève davantage de problèmes de financement et de conflits de personnalité entre Babbage et des donateurs potentiels que de défauts de conception.

Alan Turing (1912, Londres- 1954 Wilmslow)

.            A l'âge de 13 ans, Alan Turing montre déjà des signes de son génie et intègre la Sherborne School (sud de l'Angleterre), où il se fascine pour les sciences. Il entre au prestigieux King’s College de l’université de Cambridge en 1931, y est nommé dès 1935, à 22 ans !, membre du Collège, puis étudie à l’université de Princeton (New Jersey, États-Unis), où il termine une thèse de doctorat en mathématiques en 1938, avant de retourner à Cambridge.

De nombreux pionniers de l'informatique étaient en fait des praticiens expérimentateurs, … mais pas tous. L'une des figures clés de l'histoire de l'informatique du XXe siècle, Alan Turing était donc un brillant mathématicien dont les principales contributions à la théorie sont relatives à la façon dont les ordinateurs traitent l'information. En 1936, à seulement 23 ans, Turing publie un article mathématique révolutionnaire intitulé "Sur les nombres calculables, avec une application au Entscheidungsproblem" (le Entscheidungsproblem, un défi posé par les mathématiciens David Hilbert et Wilhelm Ackermann en 1928), dans lequel il décrit un ordinateur théorique universel capable d’effectuer des calculs complexes, une sorte de « moule » de tous nos ordinateurs. Cette machine peut être programmée pour résoudre des problèmes de la façon suivante : on donne une entrée, puis la machine calcule en plusieurs étapes jusqu’à s’arrêter pour renvoyer sa réponse en sortie. L’idée première de cette machine est de modéliser un humain muni d’un papier et d’un stylo, à qui l’on a fourni des instructions très précises, le fameux « computer », dans la langue de Turing. Elle est maintenant connue sous le nom de machine de Turing (un simple processeur d'informations qui fonctionne avec une série d'instructions, lit des données, produit des résultats, puis passe à l'instruction suivante). Beaucoup considèrent cet article comme fondamental dans le domaine de l’informatique et de l’intelligence artificielle, car il préfigurait comment un calculateur numérique moderne pouvait fonctionner.

.            Les idées de Turing ont eu une énorme influence dans les années qui ont suivi et de nombreuses personnes le considèrent comme le père de l'informatique moderne - le « Babbage » du XXe siècle-. Bien qu'il soit essentiellement un théoricien, Turing s'est impliqué dans de véritables machines opérationnelles, contrairement à de nombreux mathématiciens de son époque. Il a contribué en particulier au développement de la machine qui a cassé le code Enigma mis au point par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale pour chiffrer leurs messages de façon sécurisée.

.            Celle-ci avait été développée 20 ans plus tôt par l'ingénieur électricien allemand Arthur Scherbius, d’après un brevet de l'inventeur néerlandais Hugo Koch déposé en 1919. À la base, conçue comme une machine civile électromécanique pour crypter les messages commerciaux, elle fonctionnait en entrant, sur un clavier semblable à celui d’une machine à écrire, des lettres de façon tout à fait classique. Une touche permettait ensuite d'envoyer un courant électrique parcourir le câblage des rotors, une série de disques métalliques permettant d'encoder le message en transformant la lettre initiale en une nouvelle lettre. Le mouvement permanent de ces rouleaux garantissait l'indéchiffrabilité des messages, car ces derniers ne se trouvaient jamais codés de la même manière. Au total, l'appareil aurait été capable de générer près de 159 quintillions (159x1030) de permutations ! Pour décrypter le message, le destinataire devait posséder une machine Enigma identique et complémentaire, afin de connaître la configuration de départ des rotors, en la faisant tourner "à l'envers". Il lui suffisait alors de taper le message crypté pour voir les lettres du message en clair.

.            Dès 1931, les services secrets français avaient collecté des documents sur cette fameuse machine Enigma et entamé une collaboration avec les services polonais. L'année suivante, les mathématiciens polonais Marian Rejewski, Jerzy Różycki et Henryk Zygalski, ayant compris que la réponse aux codes ne se trouvait pas dans la linguistique, comme les Britanniques le pensaient initialement, mais dans les mathématiques, étaient parvenus à tordre certains de ses secrets. Mais peu de temps avant l’invasion de la Pologne, l’armée allemande réussit à compliquer encore davantage sa machine, en changeant de protocole : elle augmenta notamment le nombre de rotors et donc de transpositions, corrigeant la faille identifiée auparavant par les chercheurs.

Quelques semaines avant le début de la bataille d’Angleterre (10 juillet 1940), les Polonais, pour protéger leurs recherches des allemands, fournirent aux alliés Britanniques les détails de ce qu’ils avaient accompli pour décrypter les premières versions d’Enigma, les seules qu’ils avaient réussi à casser. Les services britanniques de renseignement, lancent alors l’opération Ultra. 7.000 personnes s'attèlent à la tâche à la Government Code and Cypher School (GCCS) dans le manoir de Bletchley Park, dans le Buckinghamshire. Ce fut une « usine » à décrypter, dans laquelle la quasi-totalité des grands mathématiciens de Cambridge et d’Oxford, une équipe de "casseurs de code", s’étaient enrôlés, travaillant dans des baraquements et faisant les trois-huit. La maîtrise des calculs par Turing, qui y avait été affecté quand la guerre éclata en septembre 1939, le plaçait en première ligne pour participer à cette entreprise de déchiffrage. Ainsi, dès la mi-1940, les communications de l‘armée de terre et de la Luftwaffe étaient effectivement lues à Bletchley Park.

.            Pour Turing, l’ennemi n'était pas seulement l'Allemagne, mais la machine à chiffrer allemande Enigma, en particulier une version de conception ultra-sophistiquée, utilisée par la marine allemande. Il était devenu indispensable d’imaginer de nouveaux moyens capables d’apporter des solutions très rapidement, car la marine nazie améliorait constamment la sécurité et la fiabilité de sa machine, notamment en modifiant le cryptage quotidiennement. Il fallait concevoir une contre-machine qui puisse déchiffrer les codes de la marine, beaucoup plus complexes, renouvelés chaque jour, en moins de 24 heures. Turing combattit la technologie par la technologie en concevant sa propre machine électromécanique de décryptage, la Bombe –en français-, qu'il développa en différentes versions, avec un autre mathématicien formé à Cambridge, William Gordon Welchman,

Ces "bombes" pouvaient ainsi tester toutes les clés de chiffrement possible, en essayant en parallèle jusqu’à 20.000 configurations par seconde. Une partie des communications codées interceptées est ainsi décryptée. D'autant qu'en même temps, l'armée anglaise parachute des mines afin que les sous-marins ennemis en signalent la présence dans leurs messages, aidant considérablement au déchiffrement.

Elles lui permirent ainsi d’exploiter plusieurs faiblesses dans la façon dont les Allemands utilisaient leur système de codage dans les communications entre leurs sous-marins U-boats. Turing procéda par une approche déductive où il fit preuve d’une grande intuition pour réduire le nombre de combinaisons à tester ; c’est là que résident la prouesse et l’intelligence. Le premier code utilisé par les sous-mariniers nazis a été cassé dès 1942, en un peu plus de deux ans ! Les navires alliés pouvaient désormais éviter la « meute de loups » allemande. Il a ainsi donné aux forces alliées un avantage énorme. Des historiens ont estimé que grâce à cela, la Seconde Guerre mondiale a été abrégée d’au moins deux ou trois ans.

.            Après la guerre Turing a été décoré de l’OBE (Order of the British Empire, qui honore ceux qui ont servi dans un rôle non combatif) pour ses services rendus au pays, puis il est parti pour Londres afin de travailler pour le National Physical Laboratory, où il dirigea, entre autres ordinateurs expérimentaux à grande échelle, les travaux de conception de l’Automatic Computing Engine, le tout premier ordinateur à programme enregistré. Plus tard, il jouera un rôle moindre dans la création de plusieurs autres, y compris les ACE (Automatic Computing Engine), et Colossus Mark I.

.            Bien que la version complète de la machine de Turing n’ait jamais été construite, l’adaptation qui en a été faite a influencé de façon significative la conception en 1955 du DUECE de English Electric et du Bendix G-15 américain, les tout premiers ordinateurs personnels.

.            L’immense héritage de sa vie n’est totalement apparu qu’à partir des années 1970 quand les travaux secrets de Bletchley Park ont été déclassifiés. Toute l'ampleur de son rôle a en effet été tenue secrète pendant près de 60 ans, au point, de son vivant, d’être accusé de ne pas avoir contribué à l’effort de guerre. Aujourd'hui, outre Enigma, Alan Turing est surtout connu pour avoir conçu ce qui est devenu le test de Turing, un moyen simple de savoir si un ordinateur peut être considéré comme intelligent en vérifiant s'il peut soutenir une conversation plausible avec un « véritable » être humain, une expérience toujours utilisée pour mettre à l'épreuve les très actuelles intelligences artificielles.

Cette « bombe », machine pour décrypter les messages codés, est un modèle de l’US Navy construite d’après les « bombes » anglaises, avec l’aide d'Alan Turing.

.             Mieux valut que la sécurité ne sut rien de son homosexualité : il aurait sans doute été viré. Et pourtant dans le secret de leur « Hut 8 », Turing ne faisait aucun mystère de son homosexualité. En 1952, après la révélation de sa relation amoureuse avec un homme à la suite du cambriolage de sa maison, il est inculpé pour le motif "d’indécence manifeste et perversion sexuelle", au sens du Criminal Law Amendment Act (1885). Quelques années plus tôt, ce n'aurait été qu'un fait divers. Mais, au début des années 1950, une affaire retentissante d'espionnage scientifique au profit de l'Union soviétique où sont impliqués des intellectuels anglais homosexuels (dont un aurait travaillé avec Turing pour casser Enigma), surnommés les Cinq de Cambridge, a rendu les services de contre-espionnage britannique et américain sensibles à un profil comme celui de Turing. Le procès, en 1952, est médiatisé. Turing est mis en demeure de choisir : incarcération ou castration chimique. Il choisit le traitement, d'une durée d'un an. Bien que nommé, cette même année, membre de la Royal Society, il sera tenu à l’écart des plus grands projets scientifiques.

Le 7 juin 1954, Alan Mathison Turing, inventeur de l’ordinateur, précurseur de l’intelligence artificielle, est retrouvé mort, à l’âge de 41 ans, allongé sur son lit, dans la chambre de sa maison anglaise de Wilmslow. Près de lui, une pomme empoisonnée au cyanure –bien que jamais analysée- est à moitié entamée (une légende tenace y voit l'origine du logo de la firme Apple, dessiné en 1977 ; bien que démenti, le parallèle reste symbolique, d'autant que ses premières couleurs furent … celles de l'arc-en-ciel). Selon les sources officielles, il s’agit d’un suicide. Depuis deux ans, le mathématicien était humilié par la justice britannique avec un seul tort : être homosexuel dans une Angleterre encore ultraconservatrice où la loi condamne de telles mœurs. En 1967, l'homosexualité ne sera plus un crime en Angleterre et au pays de Galles.

Turing, en réalité, a peu apporté à la cryptographie. Ses travaux n’ont jamais fait l’objet de publications scientifiques. On ne dispose que de son carnet de laboratoire, inaccessible jusqu’en 1996 à cause du secret militaire. Quoi qu’il en soit, la façon dont Turing y est parvenu à l’époque, sans ordinateur, reste un immense tour de force et fait partie de la mythologie de la discipline.

.            En 2009, plus de 50 ans après la mort de Turing, le Premier ministre britannique Gordon Brown a présenté des excuses officielles au nom du gouvernement britannique pour le traitement "épouvantable" d'Alan Turing. Le 24 décembre 2013, la reine Élisabeth le réhabilite formellement en signant un acte royal de clémence le reconnaissant comme héros de guerre et le graciant à titre posthume. C'était la quatrième fois depuis 1945 que la prérogative royale de grâce s'exerçait. La réflexion sur le cas de Turing est à l'origine de la promulgation de la loi Alan Turing au Royaume-Uni, partie de la loi pénale Policing and Crime Act 2017. En vertu de cette loi, environ 49.000 hommes condamnés pour comportement homosexuel ont été graciés. À partir de 2021, Alan Turing apparaît sur le billet britannique de 50 livres sterling.

Son impact sur l’informatique est célébré tous les ans par le « Turing Award », la plus haute distinction dans ce domaine. En 1999, Time magazine l’a désigné comme l’une des « 100 plus importantes personnes du XXe siècle ».

Puis arrivent les ordinateurs modernes …

.            D'une manière générale, les ordinateurs ont été développés au 20e siècle sur trois générations.

Première génération : 1937 - 1946.

.            En 1937, le premier ordinateur numérique a été construit par le Dr John V. Atanasoff et Clifford Berry (l'ordinateur Atanasoff-Berry - ABC). Puis, en 1943, un ordinateur électronique, le Colosse, a été construit pour l'armée. D'autres développements ont suivi, jusqu'à ce qu'en 1946, on construise le premier ordinateur numérique à usage général, l'Electronic Numerical Integrator and Computer (ENIAC).

On dit que cet ordinateur pesait 30 tonnes et avait 18.000 tubes à vide. Lorsque cet ordinateur a été allumé pour la première fois, l’intensité de l’éclairage diminua dans certains secteurs de Philadelphie. Et pourtant, les ordinateurs de cette génération ne pouvaient effectuer qu'une seule tâche à la fois et n'avaient aucun système d'exploitation.

Glen Beck et Betty Snyder programment l’ENIAC dans le bâtiment du Laboratoire de recherche balistique. U.S. Army Photo

Deuxième génération : 1947 – 1962.

.            Cette génération d'ordinateurs remplaça les tubes à vide par des transistors, bien plus fiables. En 1951, le premier ordinateur à usage commercial l’Universal Automatic Computer (UNIVAC 1) a été présenté au public. Puis en 1953, les ordinateurs de l’International Business Machine Company (IBMC) des séries 650 et 700 ont fait leur entrée dans le monde informatique.

Au cours de cette génération d'ordinateurs, plus de 100 langages de programmation informatique ont été développés. Les ordinateurs disposaient désormais d’une mémoire et de systèmes d'exploitation. Des supports de stockage tels que les bandes magnétiques et les disques sont apparus, ainsi que les imprimantes pour la restitution des résultats.

Troisième génération : 1963 – présent.

.            L'invention du circuit intégré a permis une diminution conséquente de la taille des ordinateurs, qui de surcroit devenaient plus puissants, plus fiables et donc capables d'exécuter de nombreux programmes différents simultanément.

En1980, le système d'exploitation Microsoft Disk (MS-Dos) est né et en 1981, IBM a introduit l'ordinateur personnel (PC) pour la maison et le bureau. Trois ans plus tard, Apple a produit l'ordinateur Macintosh avec son interface à icônes et les années 90 nous ont donné le système d'exploitation Windows.

L’informatique française – Bull

.            De la carte perforée des années 1920 aux récents supercalculateurs, l'histoire de Bull embrasse en près d'un siècle les grands succès et les désillusions de l'informatique à la française. Mais Bull est d'emblée une histoire européenne.

.            Celle de Fredrik Rosing Bull, un ingénieur inspecteur technique dans la compagnie d’assurance Storebrand. Il a déposé un brevet pour une machine à statistiques enregistreuse-trieuse qui représente une alternative aux machines de l’américain Hollerith, ancêtre d’IBM, alors en situation de monopole sur ce marché. Ces machines électriques sont alors fréquemment utilisées dans le secteur de l’assurance pour traiter automatiquement des fichiers volumineux sous forme de cartes perforées.

Le Norvégien a introduit une innovation de taille : un dispositif qui permet de trier les cartes en sous-ensembles. La machine, qui fait figure d’ancêtre de l’informatique, est développée chez un luthier. Acquise par Storebrand en 1921, elle se diffuse rapidement chez les assureurs danois et norvégiens, puis dans le reste de l’Europe, notamment en France, l’un des principaux marchés.

Fredrik Rosing Bull meurt en 1925, cinq ans avant la création de la société qui portera son nom, fondée par l’homme d’affaires belge Emile Genon. Avec des capitaux suisses et belges, puis uniquement français, celui-ci a racheté l’ensemble des brevets européens déposé par Bull, à l’exception de ceux déposés dans les pays scandinaves.

.            En 1933, la société déménage à Paris et devient La Compagnie des Machines Bull et se targue de proposer « les machines à statistiques les plus rapides au monde », vendues aux banques ou aux administrations. Le premier de ses concurrents s'appelle déjà IBM.

La deuxième vie de Bull s'ouvre dans les années 1950 avec l'arrivée de son premier calculateur électronique, le Gamma 3, une machine d'une centaine de kilos logée dans une armoire. Bull passe dans l'ère de l'ordinateur. Les modèles les plus performants, dont le stockage repose sur des bandes magnétiques, occupent des pièces entières. Bull prend une dimension mondiale.

Le plan calcul

.            La concurrence d'IBM est féroce et la riposte de Bull tarde. Ses bénéfices et son action s'effondrent. La pépite de l'informatique française, affaiblie, est reprise en 1964 par General Electric, puis par un autre américain, Honeywell. La France du général de Gaulle, soucieuse de disposer d'une indépendance dans le domaine informatique, lance le fameux « plan calcul ». Une société privée, aidée par l'État, est créée : la Compagnie internationale pour l'informatique. La CII et Honeywell-Bull finissent par fusionner en 1976.

.            Une autre révolution s'amorce. Dans leurs garages de la Silicon Valley, de jeunes Américains assemblent leurs premiers micro-ordinateurs. C'est le début de l'informatique personnelle. Bull rachète la société française R2E, pionnier du genre avec son Micral et se lance à corps perdu dans cette aventure. Les perspectives sont exaltantes : particuliers et entreprises seront un jour tous équipés d'ordinateurs personnels. Le PC menace pourtant l'existence de Bull. L'entreprise, nationalisée en 1982, achète en 1989 Zenith Data Systems, un des premiers fabricants d'ordinateurs portables. .            L'opération est un gouffre financier. Bull cumule 20 milliards de francs (3 milliards d'euros) de pertes nettes sur les quatre exercices suivants. Son PDG Francis Lorentz est débarqué en1992 sur fond de rumeur d'entrée de NEC et d'IBM dans son capital et de publication d'un rapport assassin de la Cour des comptes.

.            Le gouvernement Balladur charge Jean-Marie Descarpentries, en 1993, de redresser l'entreprise et de préparer sa privatisation. Un plan d'économies est lancé et l'entreprise quitte sa tour de la Défense. Bull renoue avec les bénéfices deux ans plus tard et cède sa division micro-informatique à Packard Bell. De nouveau coté en Bourse, le français s'essaie difficilement aux services informatiques, où il trouve Atos sur sa route, se développe dans la sécurité et maintient son activité historique de supercalculateurs, très rentable. Bull aligne aujourd'hui cinq supercalculateurs parmi les cent plus puissants au monde. Le premier d'entre eux est installé au Commissariat à l'énergie atomique.    

Pourquoi la France n’a pas inventé l’Internet ?

.            Il faut se rappeler qu'à l'origine, le web, cet échec hexagonal conséquence du cloisonnement de la société, était une invention française. Alors que dans les années 80, le gouvernement français investit massivement pour développer le Minitel, cela fait déjà une décennie que l’ingénieur Louis Pouzin a développé le réseau Cyclades, ancêtre d’internet. Louis Pouzin a vraiment innové dans la conception des réseaux de transmission de données, en inventant le datagramme (commutation de paquets) qui a permis l’invention et le lancement d’internet tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Michel Delebarre et Martine Aubry devant un Minitel en octobre 1991 : apparu en 1980, le Minitel s'est imposé dans les foyers français avant d'être progressivement remplacé par les ordinateurs avec accès à internet. Crédits : Daniel Simon - Getty

Louis Pouzin

.           Le bourguignon Louis Pouzin, né en 1931, est un ingénieur informaticien « depuis avant que le mot n'existe » qui a inventé le datagramme et a contribué au développement des réseaux à commutation de paquets, précurseurs d'Internet. Ses travaux ont été utilisés par Vint Cerf pour la mise au point de l'internet et du protocole TCP/IP sur lequel fonctionne toujours l’internet.

Polytechnicien, il est embauché à la Compagnie Industrielle des Téléphones (CIT, qui deviendra plus tard CIT-Alcatel). En 1957, passé chez Bull (acquise plus tard par General Electric), il y dirige le service qui met au point les programmes pour les clients qui ont acheté un ordinateur Bull, programmes qu'une équipe de techniciens transforme en cartes perforées. Ses camarades de l'X ne comprennent pas pourquoi il s'est fourvoyé dans un domaine et une fonction aussi peu intéressants : la programmation est une tâche de technicien et les calculateurs ne servent qu'à la comptabilité. Il fait partie des trois seuls diplômés de sa promotion (1950) à s'intéresser à cette nouvelle discipline qui deviendra l'informatique.

En 1967, Louis Pouzin quitte Bull et se fait embaucher par une jeune société, SACS, qui donnera naissance à la Société d'économie et de mathématiques appliquées (SEMA, future Atos).

.            Au tout début des années 1970, la France apprend l'existence du projet américain Arpanet, le premier réseau d'ordinateurs partagés à l'échelle d'un pays. On envoie donc aux Etats-Unis Philippe Renard, fonctionnaire du Plan Calcul et inventeur du mot "logiciel", où, accompagné de Louis Pouzin, il visite les sociétés d’informatique à la pointe. Ils découvrent notamment ce réseau Arpanet, le premier réseau informatique américain. En 1971, il est décidé de faire la même chose en France avec l'appui industriel de la Compagnie internationale pour l'informatique (CII) créée en 1966 par la fusion de plusieurs sociétés, avec le premier Plan Calcul, un programme lancé par le général de Gaulle, destiné à créer une industrie informatique française indépendante, prévu pour une durée de cinq ans. L’objectif gaulliste de ce plan est très simple : comme ce marché est dominé par les Américains, il faut que la France ait une industrie de l’informatique digne de ce nom.

Le réseau “Cyclades”

.            C’est ainsi que Louis Pouzin rejoint, à Rocquencourt l'Institut de recherches d'informatique et d'automatique (IRIA), présidé par Maurice Allègre, délégué à l’informatique du Plan Calcul, avec l’objectif de créer un réseau capable de relier une vingtaine d'ordinateurs hétérogènes de différentes institutions de recherche et d'universités françaises. Maurice Allègre déclare à la télévision : "L’industrie de l’informatique sera dans quelques années devenue la première industrie mondiale…".  

La principale innovation de Cyclades est le concept de datagrammes • © Khora Film

Louis Pouzin, monte de bric et de broc, une équipe avec Jean Le Bihan à l’organisation, Jean-Louis Grangé, responsable du réseau de commutation, Najah Naffah en charge des protocoles terminaux virtuels et de la bureautique, Hubert Zimmerman en charge du protocole de communication et Michel Gien en charge des systèmes d’exploitation.

De 1971 à 1975, l’équipe travaille donc à la fondation d’un réseau d’ordinateurs concurrent de l’Arpanet, Cyclades ; ce sera, l’un des premiers réseaux informatiques au monde. Un projet doté du budget, énorme pour l'époque, de 5 millions de francs (760.000 €) par an pendant 5 ans. On va révolutionner les grandes lignes techniques du fameux Arpanet avec l’introduction de la notion de "datagramme" -petits paquets d'information circulant librement et indépendamment sur un réseau, sans se soucier de leur ordre d’arrivée, car réassemblés en bout de course-, une innovation qui a permis la transition Arpanet/Internet et sera au coeur de l'Internet.

En 1975, le réseau Cyclades relie 25 ordinateurs répartis sur le territoire, plus un à Rome et un à Londres. En 1976, il fonctionne de manière routinière ; Cyclades est au sommet de sa gloire. Louis Pouzin organise une démonstration du projet dans un congrès à Toronto, au Canada. Il illustre de manière claire et humoristique la guerre des réseaux qui allait avoir lieu dans le monde informatique entre l’approche IBM et les constructeurs informatiques d’un côté, l’approche Télécoms/PTT de l’autre et, au milieu, l’approche Cyclades/Internet/Arpanet pour faire fonctionner tout cela ensemble. C'est un succès total.

La guerre des réseaux illustrée par l'équipe Cyclades • © Khora Film

Affrontement au niveau technique mais surtout politique, Cyclades se heurte au Ministère des Postes et Télécommunications. Les forces que Louis Pouzin combat sont beaucoup plus puissantes que lui. Le Plan Calcul initié par le général De Gaulle et soutenu par son successeur, le président Georges Pompidou, est remis en question en 1974 lorsque Valéry Giscard d’Estaing accède au pouvoir.

C’est la fin de la délégation à l'informatique et, partant, de l'intérêt pour Cyclades. « On nous a dit en substance : "Messieurs les chercheurs, vous avez bien travaillé, maintenant, il faut laisser faire les industriels", se souvient Louis Pouzin. Pour les responsables de l'époque, il était clair que la recherche en informatique, c'était fini. Il fallait désormais trouver des applications pour "informatiser la société", nous disait-on. »

Le gouvernement français décide de laisser tomber Cyclades. Sur instruction du ministère de l’Industrie, les crédits sont coupés et le projet est enterré. Le réseau continuera de fonctionner quelque temps et sera finalement dissous en 1978, trois ans à peine après sa mise en service.

Internet est désormais le monopole des Américains. La décision politique fut prise de fusionner la Compagnie internationale pour l'informatique (qui produisait les machines du réseau Cyclades) avec Honeywell-Bull, contre la volonté de son patron et de ses personnels mais à la demande d'un de ses actionnaires, la CGE, dont le PDG, Ambroise Roux, dont on dira qu’il fut le véritable artisan de cette calamiteuse erreur de la France.

On développe le réseau Transpac, un réseau fermé, sous contrôle de l’État. Transpac devient alors le réseau national français de transmissions de données. C’est sur cette base qu’apparait le Minitel dans le début des années 80.

Maurice Allègre, délégué à l'informatique du Plan Calcul : « Louis Pouzin, avait proposé un projet de réseau maillé d'ordinateurs totalement nouveau : la commutation de paquets. Nous aurions pu être parmi les pionniers du monde Internet ; nous n'en sommes que des utilisateurs, fort distants des lieux où s'élabore l'avenir. »

L’abandon des recherches françaises autour d’internet . Le “Minitel”.

.            En 1974, l'arrivée de Valéry Giscard d'Estaing à l'Elysée a sonné la fin de la délégation à l'informatique et, partant, de l'intérêt pour Cyclades. « On nous a dit en substance : "Messieurs les chercheurs, vous avez bien travaillé, maintenant, il faut laisser faire les industriels", se souvient Louis Pouzin. Pour les responsables de l'époque, il était clair que la recherche en informatique, c'était fini. Il fallait désormais trouver des applications pour "informatiser la société", nous disait-on. »

.            Si Internet n’a finalement pas été développé en France, c’est d’une part pour des raisons corporatistes : les représentants de l’« establishment des télécoms » de l’époque, à l'origine de l'invention du Minitel, ne veulent pas perdre leurs prérogatives dans le domaine des réseaux de transmission de données et s'opposent par principe aux avancées technologiques proposées par les informaticiens. D’autre part, l’abandon du réseau Cyclades est lié à un conflit entre industriels opposant Ambroise Roux, ancien patron de la CGE, à Paul Richard, ancien patron de Thomson. Thomson souhaitait en effet disputer à la CGE le marché des captifs des commutateurs téléphoniques. Pour éviter que son principal concurrent ne prenne trop de pouvoir, Ambroise Roux conseille alors au président Valéry Giscard d’Estaing d’abandonner les recherches autour du datagramme et de se focaliser sur la démocratisation du Minitel.

.            Dès lors, deux américains vont s'emparer de l'invention du datagramme, que Louis Pouzin avait partagé auprès de scientifiques européens et américains dans l’optique de mettre au point une norme commune internationale. A ce moment-là, Bob Kahn et Vint Cerf, pour mettre au point l'internet et le protocole TCP/IP, ont rusé. Ils ont prétendu être trop en avance pour attendre ces nouvelles spécifications, et ils ont lancé leur propre réseau en prenant le datagramme de Louis Pouzin. Ils l’ont juste un peu modifié pour pouvoir donner leur nom.

.            Début 2022, Louis Pouzin est encore impliqué dans l’initiative RINA (Recursive InterNetwork Architecture), une nouvelle approche d’architecture pour sécuriser davantage le réseau Internet.

Pourquoi Internet s’appelle Internet ?

Internet est un réseau informatique mondial sur lequel circulent des informations de toutes sortes. C’est même un réseau de réseaux. Et c’est ce qui explique pourquoi il s’appelle ainsi.

.            On confond aisément Internet et Web et inversement. Pourtant, ce n’est pas du tout la même chose. Le web est un système qui permet de relier des ressources entre elles, via un système appelé hypertexte. Des liens sur une ressource, typiquement une page web, permettent de diriger les internautes sur une autre ressource, une autre page web.

Toutes ces ressources, tous ces liens, toutes ces pages et sites web sont en fait répartis (c’est-à-dire hébergés) sur des serveurs informatiques, disséminés un peu partout dans le monde. Et ce sont ces machines qui constituent Internet. Ils en sont la réalité physique et ils sont reliés entre eux par d’immenses réseaux de télécommunications, essentiellement des câbles qui passent notamment au fond des mers.

.            Preuve que le web et Internet sont deux objets distincts, leur date de naissance n’est pas la même. Le web a vu le jour au tournant des années 90. Les origines d’Internet remontent à beaucoup plus loin. S’il existait des travaux et des réflexions sur un réseau informatique global après la Seconde Guerre mondiale, l’ancêtre d’Internet se structure à la fin des années 60. Et son nom lui ressemble déjà : Arpanet.

C’est en 1984 qu’Arpanet devient Internet, avec pour les sites d’Arpanet le passage au standard TCP-IP d’Internet. À ce sujet, l’Inria explique : « il n’y a pas de différence de nature ni d’ADN entre Arpanet et Internet. C’est le même réseau avec les mêmes applications. Simplement, la nouvelle plateforme de transmission permet le raccordement d’autres réseaux et Internet devient davantage un réseau de réseaux. »

.            Et c’est là une autre particularité d’Internet : il ne s’agit pas exactement d’un réseau unique, mais d’un réseau de réseaux (network of networks). C’est d’ailleurs un surnom que l’on croise de temps en temps, parce qu’il s’agit en fait de relier entre eux différents réseaux informatiques, de toutes tailles, avec leurs propres règles, qui se trouvent sur tous les continents.

Et c’est cette spécificité qui a donné à Internet le nom d’Internet. On trouve dans les archives de l’IETF (Internet Engineering Task Force), une structure qui a pour mission de normaliser les protocoles sur le net, un document de 1974 signé par Vinton Cerf, Yogan Dalal et Carl Sunshine sur la première spécification du protocole TCP (Transmission Control Protocol), mentionnant Internet.

.            Dans l’introduction, les trois auteurs, qui sont justement considérés comme des pionniers d’Internet pour leur contribution au protocole TCP, expliquent ainsi qu’il s’agit de pouvoir faire dialoguer les réseaux informatiques interconnectés entre eux, donc interconnecter des systèmes entre eux (internetwork / Internetworking). Et Internet en est tout simplement le diminutif.

Le document de 1974 débute ainsi : « le présent document décrit les fonctions à exécuter par le protocole de contrôle de transmissions [TCP] d’Internetwork et son interface avec les programmes ou les utilisateurs qui ont besoin de ses services ». Mais dès le titre du document, une version raccourcie est proposée, où on parle de protocole de contrôle de transmissions d’Internet.

Pendant un temps, un terme alternatif aurait pu s’imposer : catenet, pour signifier concatenated network (réseau concaténé, en français). L’idée a été émise par le Français Louis Pouzin, un autre pionnier d’Internet, et a été employée par Vinton Cerf dans ses papiers, dans les années 70. À la réflexion, cela aurait pu avoir son charme : après tout, les chats (cats, en anglais) ne sont-ils pas devenus les stars des réseaux.

Les étapes majeures

OrdreAnnéeH



L



T
Hardware, Technologie
Logiciels, Communication
Théorie
1IndéterminéeIA 4è GénérationTApparition d'une conscience artificielle, l'IA "forte" ! Elle pourrait développer son propre projet, échappant ainsi à ses créateurs. On peut fantasmer sur un homme qui pourrait être le maillon faible de l'IA, du fait de la limitation de son intelligence. Renaissance de Frankenstein !
22050HOn peut espérer (?) des capacités de 1 milliard de milliards de milliards (1027,octillion) d'opérations par seconde, avec les ordinateurs "quantiques", ... dont la faisabilité ni la date ne sont acquises, si encore on n'atteint pas des limites physiques et énergétiques. L'"Homo deus" ! Cette thèse soutenue surtout par IBM pourrait d'ailleurs se heurter à d'autres technologies.
32035IA 3è GénérationTFin possible de la phase II de l'IA, pour une phase III contextuelle, capable de mémoire et de tranversalité. A voir !
42023GPT-4L14 mars : l'entreprise californienne OpenAI lance GPT-4. C'est une nouvelle version de la technologie d’intelligence artificielle générative GPT (Generative Pre-trainer Transformer) capable de brasser et analyser toutes les données disponibles en ligne sur le web (textes, mais aussi images).
52022Exascale par FrontierHLe HPC (high performance computing) enregistre le premier supercalculateur « exascale » (10006),qui réalise 1,194 quintillion (1,194 x 1018) « FLOPS », soit un milliard de milliards d’opérations par seconde. L'américain Frontier, avec ses plusieurs millions de cœurs, supplante ainsi, d'un facteur 2,7, le supercalculateur japonais Fugaku du classement TOP500 des machines les plus puissantes. Quoique bien classé en terme d’efficacité énergétique (au second rang, avec 52,23 Gigaflops par Watt), Frontier consomme d’énormes quantités d’énergie, l’équivalent d’une ville de plusieurs dizaines de milliers d’habitants avec sa puissance électrique de 19,5 Mégawatts (le US DoE contraint ce développement technologique en imposant une puissance maximale de 20 Mégawatts – contrainte appelée « mur de l’énergie »). Les États-Unis (126 machines au TOP500) avec la Chine (162) représentent près des deux tiers des machines du TOP500 !. En 2017, la Chine, avec 200 supercalculateurs dans le TOP500, avait ravi la première place aux États-Unis.
62022Chat GpTLNov. OpenAI, une société à but lucratif plafonné (< x100), co-fondée en 2015 par Sam Altman et Elon Musk, déploie son robot conversationnel ChatGPT, première application d'envergure de l'IA générative, capable de générer du texte à la demande en utilisant une intelligence artificielle de pointe, scénarios, paroles, histoires, exposés, etc. Créé en 2020, son savoir s'étend, pour l'instant, jusqu'en 2021.
72022TwitterL04 octobre, moyennant 44 milliards $, Elon Musk. rachète Twitter, le réseau social de microblogage, créé le 21 mars 2006. En 2022 : le réseau comptait 217 millions d’utilisateurs journaliers actifs monétisables (mDAU). En 2020, Barack Obama avait le plus grand nombre de suiveurs (122.305.817) et Donald Trump avait le plus twitté (55.511 messages).
82020FugakuHAprès 7 ans de travaux, mise en service des 432 racks du supercalculateur japonais Fugaku qui, moyennant une puissance électrique de 30 Mégawatts, aligne des performances applicatives jusqu'à 100 fois supérieures à celles de son prédécesseur, le superordinateur K, qui a été mis hors service en 2019. Avec 442 pétaflops, Fugaku devance largement ses concurrents, avec une capacité trois fois supérieure à celle du système numéro deux de la liste, le Summit d'IBM, qui affiche une performance de 148,8 pétaflops.
92019Utilisateurs FacebookLFin 2019, Facebook compte 2,5 milliards d'utilisateurs actifs chaque mois et 1,66 milliard d'utilisateurs actifs chaque jour dans le monde. Son équivalent chinois, WeChat dépassait 1,25 milliard d’utilisateurs par mois à cette même époque.
102017Tailhulight SunwayHCet ordinateur chinois atteint 93 millions de milliards d'opérations par seconde ! Une capacité multipliée par 100 millions de milliards en 80 ans.
112015OpenAIL11 déc : OpenAI est fondée à San Francisco à l'initiative d'Elon Musk et Sam Altman avec l'ambition avouée d'exploiter toutes les potentialités de l'intelligence artificielle.
122015AlphaGoLCe programme informatique, développé par l'entreprise britannique Google DeepMind, devient le premier programme à battre le champion européen de Go, le français Fan Hui, (le jeu le plus subtil au monde) par 5 victoires à 0. En mars 2016, AlphaGo a également battu le sud-coréen Lee Sedol, un des 3 meilleurs joueurs de Go au monde, et en 2017, le champion du monde Ke Jie. Remarquable : ce programme n'a pas appris à jouer en analysant des parties humaines, mais en jouant contre ... lui-même !
132014IA générativeLPremiers balbutiements de l'Intelligence artificielle générative (IA générative) : une catégorie d'IA qui se concentre sur la création de données, de contenu ou de choses artistiques, de façon indépendante. Elle diffère de l'IA classique, qui se concentre, quant à elle, sur des tâches spécifiques telles que la classification, la prédiction ou la résolution de problèmes. L'IA générative vise à produire de nouvelles données qui ressemblent à celles créées par des êtres humains, que ce soit sous forme de texte, d'images ou encore de musique par exemple. La quantité de calcul utilisée dans les plus grands entraînements d’IA a augmenté en 10 ans de manière exponentielle avec un temps de doublement de 3,4 mois (en comparaison, la loi de Moore avait une période de doublement de 2 ans).
142014Sites webLTim Berners-Lee annonce que la barre du milliard de sites Web a été franchie.
152014PetaflopsHLa Chine sort le plus performant des super-calculateurs. Tianhe-2 affiche 33,86 pétaflops (33,8615 ; 33,86 x 15millions de milliards d'opérations en virgule flottante par seconde), le double de son rival américain Titan
1620145GHLa technologie "clé" 5G donne accès à des débits dépassant de 2 ordres de grandeur la 4G avec des temps de latence très courts et une haute fiabilité. Elle permet de bénéficier de débits de télécommunication mobile 1.000 fois plus performants que les réseaux mobiles employés en 2010 (100 fois plus rapides que la 4G). Elle répond à la demande croissante de données avec l'essor des smartphones et objets communicants, connectés en réseau. La 1G a donné la voix, la 2G a permis les SMS, la 3G a permis le Web mobile, puis la 4G a permis la vitesse et la communication entre les objets.
172012"Google Brain"
Intelligence Artificielle (IA), 2è génération
HLa machine Google Brain est capable de découvrir par elle-même le concept de "chat". C'est le début de la phase II de l'intelligence artificielle (Deep learning : de Machine learning à Learning reinforcement), sa vraie naissance, avec les premiers programmes dépassant l'Homme, car capables d'acquérir certaines capacités du cerveau huumain, par exemple, en reconnaissance visuelle ou compréhension du langage parlé. Les ordinateurs peuvent désormais intégrer les millions de milliards de données de l'ère du "Big data". Le deep learning s'éduque lui-même, plus qu'il n'est programmé. La phase I, qui dura de 1960 à 2010, reposait sur des programmes traditionnels avec des algorithmes programmés manuellement.
182012MinitelHAbandon par France Telecom, en juin, bien que la migration vers l'internet ait été recommandée dès 1998.
192011WatsonLCe system expert d'IBM, conçu dans le but de répondre à des questions formulées en langage naturel, bat les humains au jeu télévisé Jeopardy.
202010iPad d'AppleHLancement des tablettes. Usage intensif des applications, sans souris, ni clavier.
212009ApplisLPremières applications pour Smartphones, d'abord pour les Apple, puis très vite les Android (Google)
222008ChromeLIl aura fallu attendre 2008 pour que Google lance son propre navigateur Web. Il finira par écraser tous les autres.
232008La barrière du Petaflop est franchie …H… par l'ordinateur IBM « Roadrunner » du laboratoire de Los Alamos. L'ordinateur peut ainsi effectuer près de 1015 opérations par seconde, c'est-à-dire 1 pétaflop (flop pour flotting operations per second).
242007iPhoneHCinq ans après avoir lancé l’iPod, produit qui lui donna un nouveau souffle, Apple lance l'iPhone, pionnier des smartphones avec interface tactile multipoint, sensible aux doigts de l'utilisateur : téléphone, assistant numérique personnel (agenda, calendrier, dictaphone/magnétophone, calculatrice), appareil photo, ordinateur, télévision, navigation sur le Web (internet mobile), courrier électronique, géolocalisation, boussole, la messagerie vocale visuelle, cartographie numérique, GPS...
Le premier smartphone, l'IBM Simon, fut conçu en 1992, puis commercialisé en août 1994.
Dix ans plus tard, 15 modèles différents d'iPhone, avec des puissances de calcul bien supérieures à celle d'Apollo 11 pour sa mission lunaire en 1969, ont été commercialisés à un milliard d'exemplaires dans le monde.
252006TwitterLJack Dorsey, alias @jack, le cofondateur de Twitter, publie le tout premier message de la plate-forme : « just setting up my twttr » (« en train de configurer mon Twitter »). Savait-il alors que ces petits messages de 140 signes allaient provoquer une révolution dans la diffusion de l’information.
Début 2017, Twitter compte 313 millions d'utilisateurs actifs par mois avec 500 millions de tweets envoyés par jour.
262006Mac à processeur IntelHAprès plus de 20 ans de lutte fratricide, Apple choisit de délaisser les microprocesseurs PowerPC et d'utiliser le même processeur Intel que n'importe quel "PC". La transition, bien qu'une prouesse technologique, est quasiment invisible pour l'utilisateur final grace à l'invention des "Universal binaries" qui sont des programmes compilés pour les 2 architectures et "collés" dans un même exécutable.
272005YoutubeLPubliée par le cofondateur de YouTube Jawed Karim, la première vidéo publiée s’intitule « Me at the zoo » (« moi au zoo ») et le montre face à des éléphants. Image pourrie, son pourri, contenu pourri : certaines vidéos YouTube ont fait bien du chemin depuis. La plate-forme appartient désormais à l’empire Google.
En 2019, Youtube annonce plus de 1 milliard d'utilisateurs actifs et 4 milliards de vidéos visionnées chaque jour.
282004FirefoxLEmanation du logiciel Mozilla, qui trouve ses racines dans le développement de Netscape Navigator, Firefox se consacre uniquement à la navigation Web. Sa version 1.0 sort en 2004. Plus performant et plus dépouillé que ses concurrents, libre et gratuit, il a très rapidement du succès.
Fin 2016, sa part dans le marché des navigateurs internet est de 9,27%, en deuxième position derrière Google Chrome (plus de 70%).
292004FacebookLA Harvard, Mark Zuckerberg fonde le premier réseau social « The Facebook ». Accessible à tous depuis septembre 2006, en octobre 2019,
Facebook comptait 2,45 milliards d'utilisateurs actifs chaque mois et 1,62 milliard d'utilisateurs actifs chaque jour dans le monde (dont 27.5 millions de français).
302003Microprocesseur multi-cœurHLe terme multi-cœur désigne un processeur composé d'au moins deux unité de calcul (ou cœurs) gravés sur la même puce. Ces processeurs sont apparus parce qu'augmenter simplement la vitesse devenait peut rentable et rendait problématique les problèmes de dissipation de chaleur. L'idée est d'obtenir plus de puissance apparente grâce à la parallélisation des tâches mais cela n'est vrai que si les applications sont conçues pour tirer partie de ce genre de configuration.
312003CMS WordPressLSystème de gestion de contenu (SGC ou content management system (CMS) en anglais) gratuit, libre et open-source, distribué par l'entreprise américaine Automattic, permettant de créer un site web, blog ou application.
En octobre 2019, WordPress est utilisé par 34,7 % des sites web dans le monde.
322003Opteron d'AMDHAlors que l'Itanium ne peux exécuter les applications 32 bits que grace à un complexe système d'émulation, l'Opteron est le premier microprocesseur capable de supporter des programmes 32 bits et 64 bits à pleine vitesse. L'Opteron a également un controleur de mémoire intégré alors que traditionnellement, celui-ci est séparé. Même si à l'époque Windows n'était pas disponible en version 64 bits, le succès de ce processeur est immédiat, en particulier pour des serveurs Linux.
332002LinkedInLRéseau social professionnel en ligne créé à Mountain View (Californie). Le 13 juin 2016, Microsoft annoncera.le rachat du réseau social pour un montant de 26,2 milliards de dollars américains soit 23,3 milliards d'euros.
Linkedin affiche 660 millions de membres inscrits en 2019, avec 303 millions d’utilisateurs actifs par mois.
342002Creative CommonsLNaissance des licences Creative Commons. Ces licences, imaginées par le professeur de droit américain Lawrence Lessig, permettent aux créateurs de diffuser leurs œuvres sur Internet, en définissant eux-mêmes ce que les autres peuvent faire ou non avec leurs œuvres. Très populaires, elles ont été adaptées en 2004 au droit français.
352001WikipediaLL’encyclopédie collaborative lancée par Jimmy Wales et Larry Sanger est l’un des projets les plus ambitieux et réussis du Web.
Elle rassemble aujourd’hui plus de 40 millions d’articles dans plus de 300 langues (2019).
362001iPodHApple prépare une révolution, avec la mise sur le marché de l'iPod, petit baladeur numérique à disque dur de 1,8 pouce (4,57 cm) et prouesse technologique indéniable. Apple a ensuite créé une gamme d'iPod où les titres musicaux sont enregistrés au format MP3. L'iPod classic et min seront les seuls à utiliser un disque dur (Microdrive), les autres utiliseront une mémoire flash. Le 10 mai 2022, Apple annoncera la fin de la production de l'iPod après 21 années d'existence et 450 millions d’exemplaires vendus.
372001e-cloudLApparition des hébergeurs Web capables d'héberger des applications dans leurs locaux informatiques. Se développe dès alors le cloud computing, ou l'informatique en nuage ou nuagique qui est l'exploitation de la puissance de calcul ou de stockage de serveurs informatiques distants par l'intermédiaire d'un réseau, généralement internet
382001ItaniumHCertes ce n'est pas le premier processeur 64 bits à sortir mais c'était certainement un des plus en vue. Conçu par Intel et Hewlett-Packard, il est à la croisé des architectures RISC (HP-PA) et CISC (utilisé par les processeurs Intel). Seulement il n'a jamais vraiment rencontré de succès.
392000Bug de l'an 2000 (!)TAfin de gagner de la place à l'époque où 32Ko représentaient une quantité de mémoire extraordinaire, beaucoup de dates sont codées en n'utilisant que les 2 derniers chiffres de l'année. L'ordinateur risque donc de ne pas pouvoir distinguer l'année 2000 de l'année 1900 !
Cependant, malgré la mobilisation de certains (avec à la clé des fortunes dépensées) et l'immobilisme total d'autres, on a surtout vu fleurir des bugs d'affichage et quelques calculs fantaisistes.
402000Loi de MetcalfeTRobert Metcalfe, pratiquement inconnu bien qu'inventeur de la norme technique à l'origine du réseau Internet, formalise le fait que la valeur d'un réseau croît de manière exponentielle en fonction du nombre de ses utilisateurs. Le bonheur des GAFAM et autres BATX ! Le coût d'un internaute supplémentaire est quasi nul, mais son rendement publicitaire est énorme tout en permettant d'"éduquer" l'IA.
412000Connexion forfaitaire
ADSL
HA l’époque où chaque heure de connexion Internet était payante, l’arrivée du premier forfait illimité libère les usages. Lancé par le fournisseur d’accès AOL, il est facturé 200 francs, soit environ 30 euros, et fonctionne à la vitesse très lente des modems 56 kbit/s de l’époque. L’année 2000 voit également émerger l’ADSL, bien plus rapide (512 kbit/s), illimité également, mais réservé à quelques communes au départ.
421999MelissaLUn virus du nom de Melissa apparaît et génère un important trafic de messages électroniques, saturant en partie les serveurs. L’auteur du virus sera rapidement identifié et verra sa peine réduite grâce à sa collaboration avec le FBI pour l'identification d'auteurs de virus.
431999Smartphone BlackBerryHBlackBerry (initialement RIM - Research In Motion), fondée en 1984 à Waterloo (Ontario), œuvrant dans le domaine des communications sans fil, lance son appareil – un téléavertisseur capable d’envoyer des télécopies et des courriels, qui a été dévoilé au public en 1996. Equipé d’un clavier QWERTY, c'est le premier smartphone. Il deviendra rapidement le téléphone intelligent que tout le monde possède ou souhaite posséder. A partir de 2008, il sera concurrencé par l'iPhone d'Apple et le système Androïd de Google, de vrais ordinateurs de poche. Le 5 juillet 2016, le groupe annoncera la fin du BlackBerry.
441999NokiaHPremier téléphone mobile avec internet
451998Logiciel LibreTD'après les statuts de l'AFUL, sont considérés comme libres les logiciels disponibles sous forme de code source, librement redistribuables et modifiables, selon des termes proches des licences «GPL», «Berkeley» ou «artistique» et plus généralement des recommandations du groupe «Open Source». Les bases de ce mode de distribution ont été jetées par Richard Stallman, créateur de la FSF et du projet GNU.
Depuis quelques temps, l'idée de logiciel libre se répand rapidement (un des plus connu étant Linux) comme alternative aux solutions propriétaires traditionnelles.
461998GoogleLFondation dans un garage de la Silicon Valley, en Californie, par Larry Page et Sergueï Brin étudiants à l'université de Stanford, de Google, une entreprise américaine de services technologiques. C'est une filiale de la société Alphabet depuis août 2015. L'entreprise se fera principalement connaître à travers la situation monopolistique de son moteur de recherche, puis Android, Youtube, Google Earth, Google Maps, Google Play, ... "Google" fait référence au terme mathématique « gogol » qui désigne un nombre commençant par 1 et suivi de 100 zéros (10100).
Google a révolutionné la recherche de contenus numérique, se donnant comme mission « d’organiser l’information à l’échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile ». En 2019, le moteur de recherche a indexé plus de 1.000 milliards de pages web.
471998iMac d'AppleHL'iMac, l'ordinateur d'Apple pour le nouveau millénaire a également marqué le retour d'Apple (et de MacOS) au devant de la scène. C'est l'ordinateur le plus original depuis le premier Mac de 1984 : design très particulier, écran et unité centrale intégrés dans un seul boîtier, ports USB et pas de lecteur de disquette interne.
481997e-businessTLe e-business (electronic business) est l'utilisation des technologies de l'information et de la communication et notamment des techniques de l'internet et de la Toile ou Web pour faire du commerce ou des affaires.
Le terme e-business sera inventé par Lou Gerstner, président d'IBM en 2003.
491997Bluetooth - WifiHInvention du système Bluetooth, et le Wifi est présenté au public une première fois. Mais c’est une mise à jour du standard Wifi en 1999 qui a véritablement donné son succès à ce dernier. C’est d’ailleurs à cette époque qu’Internet a commencé à se développer.
501997Deep BlueHCet ordinateur bat le champion du monde d'échecs, Gary Kasparov.
511997SixdegreesLLe premier réseau social, succédant aux services de Bulletin Board System (BBS) et d'Internet Relay Chat (IRC). Créé par Andrew Weinreich et la société Macroview il restera opérationnel jusqu'à sa fermeture, en 2001.
521996WifiHWi-Fi (wifi) est un ensemble de protocoles de communication sans fil permettant de relier par ondes radio plusieurs appareils informatiques (ordinateur, routeur, smartphone, modem Internet, etc.) au sein d'un réseau informatique afin de permettre la transmission de données entre eux.
531996XMLL(eXtensible Markup Language)XML est un sous-ensemble simplifié du SGML. C'est une norme destinée à l'échange (par ext. la composition et la publication) de documents informatisés.
541995AltavistaLMicrosoft lance son propre navigateur. Livré par défaut avec Windows, il deviendra vite le navigateur le plus utilisé au monde avant d’être supplanté par Firefox et Chrome. Il a depuis été remplacé, sur Windows, par Edge.
551995eBayLSite web de ventes aux enchères, initialement nommé AuctionWeb
561995Internet ExplorerLMicrosoft publie le 16 août 1995 Internet Explorer 1.0, un navigateur web graphique. Il s'agissait d'une version remaniée de Spyglass Mosaic dont Microsoft a pris une licence, comme plusieurs autres sociétés qui développaient des navigateurs sur la base de celui créé par Spyglass. Il était inclus avec Microsoft Plus! pour Windows 95 et dans les versions OEM de Windows 95. Internet Explorer 1.5 est sorti quelques mois plus tard pour Windows NT et ajoutait le support basique de tableaux.
571995Windows 95LLa société de Bill Gates fondée en 1975, Microsoft, met en vente son nouveau système d'exploitation, Windows 95, à minuit. L'opération médiatique à coûté 200 millions de dollars : écrans publicitaires, couleurs de Windows 95 (orange, vert et jaune) sur l'Empire State, offre de 1,5 millions d'exemplaires du Times, shows dans toute l'Europe... 300.000 exemplaires seront vendus le jour du lancement et 1 million après quatre jours de commercialisation.
Cette nouvelle génération de logiciel ouvre la voie de l'informatique pour tous.
581995Java (Sun Microsystems)L(signifie "café" en argot américain - en argot français on dit "Kawa" ) Ce langage objet est principalement utilisé sous forme d'applet en symbiose avec un client Web. Il a pour cela une particularité: le programme est d'abord compilé en "p-code" (byte-code) totalement indépendant de l'architecture. Puis ce p-code est interprété (c'est à dire transformé au fur et à mesure en code spécifique à l'ordinateur) lors de l'exécution du programme.
591994Lycos, Amazon, NetscapeLNaissance de Yahoo (janvier), Lycos (mai), Amazon (juillet) et Netscape (octobre)
601994PowerMac d'AppleHBasé sur le microprocesseur POWER-PC réalisé par Motorola en collaboration avec IBM, il était présenté comme le successeur commun du PC et du MAC. Cependant, malgré de très bonnes performances, il tarde à s'imposer.
611994QR CodeLLe QR Code, code barres à deux dimensions (~ pixels), est inventé par Denso Wave, une société japonaise qui travaille pour Toyota.
621994W3CLTim Berners-Lee fonde le World Wide Web Consortium, également appelé W3C. Cet organisme a pour objectif et fonction d’émettre des recommandations afin de promouvoir et d’assurer la compatibilité des technologies utilisées sur le Web. Toutefois les standards proposés ne sont pas des normes absolues. L’organisme, essentiel pour assurer l’efficacité des applications tels que les navigateurs, est géré conjointement par des universités et centres de recherche américains, européens et japonais.
631994Mosaic Netscape 0.9LMarc Andreessen et son équipe de la "Mosaic Communications Corporation" sortent le 9 septembre la version béta Mosaic Netscape 0.4 et la première version stable du navigateur commercial voit le jour le 13 octobre 1994 : il s'agit de Mosaic Netscape 0.9 qui supporte l'ensemble des éléments HTML version 2.
641994YahooLDeux étudiants de Stanford, David Filo et Jerry Yang, créent l’annuaire Internet Yahoo! Celui-ci doit permettre aux Internautes de trouver rapidement des sites grâce à un classement hiérarchique, la difficulté étant alors de trouver le site ou l’information pertinente voulue.
Yahoo! est à la fois une référence à Gulliver et un acronyme reprenant la traditionnelle formulation « Yet another… » des projets informatiques de Stanford, classés à Y. Yahoo! fait donc référence à des êtres non civilisés à forme humaine tout en signifiant : « Un oracle à classement hiérarchique officieux de plus ».
L’entreprise sera fondée en 1995 et connaîtra un rapide succès.
651994Paragon d'IntelHCoûtant 20 millions de dollars, occupant un volume de 48 m3, il est composé de 2.000 processeurs et de 64 Giga-octets de mémoire. Il peut effectuer 150 milliards d'opération en virgule flottante par seconde.
661993MosaïcLL’université de l’Illinois présente son navigateur Web graphique, reposant sur les principes de la Toile tels qu’ils ont été formulés par l’équipe du CERN de Tim Berners-Lee, notamment le HTTP. Nommée Mosaic, l’application créée par Marc Andreessen et Eric Bina, retient l’attention puisqu’elle tourne sous Windows et simplifie considérablement la navigation. Elle annonce la multiplication des pages et donc la nécessité d'un index, et le développement ultérieur de Netscape et autres navigateurs qui feront sortir Internet du cercle des initiés pour le rendre accessible au grand public.
671993WebcamHLa technologie au service de l’humanité : pour savoir si du café est prêt, des chercheurs du laboratoire d’informatique de l’université de Cambridge braquent une caméra sur la cafetière du bâtiment, qui envoie, trois fois par minute, une image de l’objet. Ils décident de la mettre sur le Web, ce qui est souvent considéré comme la première webcam.
681993wwwLLa technologie www ouvre la voie aux navigateurs : 130 sites existent en milieu d'année 1993 (10 en 1992) et 1 million dès 1997.
691993Le web accessibleHLe 6 avril 1993, le Cern décide d’abandonner ses droits sur le World Wide Web, alors qu’environ deux millions de personnes sont déjà connectées à Internet. Tout le monde peut désormais s’emparer et faire évoluer le Web. Cela sera décisif pour son succès.
701992SMS / textoL03 décembre. L'ingénieur britannique Neil Papworth, affecté à l'équipe Vodafone pour développer le SMS, envoie le premier message textuel à son boss Richard Jarvis : "Merry Christmas."
711991LinuxLCe système d'exploitation, basé à l'origine sur Minix et a été conçu par un jeune étudiant Finlandais nommé L. Torvalds pour exploiter la puissance des microprocesseurs Intel 386. Le noyeau est disponible aussi pour des ordinateur Macintosh, Sun, Mips et Alpha, accompagné de logiciels libres (ceux de GNU en tête) et est considéré comme une alternative aux systèmes propriétaires, en particulier Windows de Microsoft.
721991Bi-bopHPremier téléphone français grand public en mobilité urbaine, conecté à un réseau spécifique de bornes radio. Bi-Bop pouvait émettre et recevoir des appels (cette dernière faculté étant optionnelle), à condition d'être à proximité d'une borne publique et de s'être déclaré sur la borne. Il doit donc être considéré comme une cabine téléphonique portable. Le réseau, concurrencé par le GSM, fermera en 1997.
731991UnicodeLAfin de résoudre une fois pour toute les problèmes de codage de caractères et de ses différents jeux (ex: ISO 8859-1/Latin 1 etc...) incompatibles, l'Unicode a été créé pour être un sur-ensemble de tous les autres. Il est capable, en théorie, de supporter tous les langages existants (et disparus) avec leurs particularités. Il existe plusieurs formats de représentation : UTF-8 est de plus en plus utilisé pour les transmissions de documents et sur les serveurs UNIX. Il a l'inconvénient d'avoir une longeur par caractère qui est variable (1 caractère = 1,2,3 ou 4 octets) mais il a l'avantage d'être très compact pour l'alphabet occidental non accentué et n'a pas le problème d'ordre des octets comme UTF-16 (utilisé par Windows). Si la première version de la norme a été publiée en 1991, sa complexité rend son adoption très lente.
741991www rendu public !H06 août : Tim Berners-Lee rend le projet WorldWideWeb public dans un message posté sur Usenet, un système de forum en ligne qui a fait les grandes heures du début d'Internet. Elle est plus que rudimentaire, dénuée d'illustrations et se contente de donner accès à 25 liens vers d'autres pages, c'est la toute première page du Web qui est mise en ligne. Le CERN qui est à l'origine de cette page baptisée simplement World Wide Web et créée par Tim Berners-Lee. Ceci à partir d'un ordinateur de la marque NeXT, une société fondée par un certain Steve Jobs après qu'il a été poussé à la démission par Apple.
751990HTML par Tim BERNERS-LEELCréation du protocole HTTP et du langage HTML au CERN, avec un premier site sur son réseau interne. HTML (HyperText Markup Language) est un format utilisé pour créer des documents hypertextes (contenant des unités d'information liées entre elles par des hyperliens). Il est composé de balises (tags) qui permettent de modifier la mise en page : type de caractère, taille, couleur, insertion d'image, saut de ligne, insertion d'un lien hypertexte...
761990WebHCréation du premier serveur Web et de la première page Web. Cette dernière sera remise en ligne en 2013, dans une version de 1992. La première version n'a pas été retrouvée. Le web est le système qui permet de relier des ressources entre elles, via un système appelé hypertexte. Des liens sur une ressource, typiquement une page web, permettent de diriger les internautes sur une autre ressource, une autre page web.
771989World Wide Web (www)TConcept mis au point par le britannique Tim Berners-Lee et le belge Robert Cailliau du CERN, c'est un système de recherche documentaire de données, basé sur la technologie hypertexte, un logiciel permettant de créer des documents munis de noeuds et de liens dits hypertextes – le langage « html » –. Ils mettent au point la procédure de transfert, dénommée « http », et fixent le principe d’adressage (URL -Uniform Resource Locator-) lequel désigne un serveur auquel l'utilisateur se connecte grâce à un client (Navigateur ou Browser)
Le Web n'est pas à confondre avec Internet, qui désigne un réseau informatique qui connecte des machines entre elles.
Le supérieur hiérarchique de Tim Berners-Lee annota la proposition d'un prémonitoire « vague, mais excitant ».
781989Microsoft OfficeLLa suite bureautique fait son apparition, un paquet comprenant des applications qui étaient vendues séparément auparavant : Word, Excel et PowerPoint.
791988Ver informatiqueLDes vers informatiques ont été écrits par des chercheurs en informatique dès les années 1970. Le premier a échapper à son inventeur et à causer des dégats est le ver de Morris. Robert Morris n'avait pas d'intention malveillante mais le mécanisme de reproduction de son vers s'avéra défaillant.
Contrairement au virus, le ver se propage sans avoir besoin de se lier à d'autres programmes exécutables. Le ver appartient à la famille des programmes malveillants ou nuisibles, les malwares.
En réponse à cet incident, le CERT (Computer Emergency Response Team) a été créé. Il composé de centre d'alertes dans le monde entier.
801986The Connection MachineHPremier ordinateur "massivement parallèle" intégrant 16.000 processeurs.
811985Windows (Microsoft)LLe 20 novembre 1985, Microsoft lance (pour 99 $) Windows 1.0. Désormais, l’utilisateur peut gérer son ordinateur et ses périphériques à la souris, naviguant dans une interface graphique simple, sans lignes de commande complexes, simplement en cliquant sur des icônes et en ouvrant/fermant des fenêtres. À noter que Windows 1.0 intègre plusieurs programmes utiles et grand public comme le traitement de texte Write, le logiciel de dessin Paint, un bloc-note, une calculatrice, une horloge et même un jeu (Reversi).
821985Cray IIHMiniaturisé, il est 10 fois plus puissant que son prédécesseur, le Cray I.
831985FTPLLe FTP (File Transfert Protocol), procédure de transfert de fichier.
841985DomainesLSymbolics.com est le seul nom de domaine enregistré le 15 mars 1985. Ils sont plus de 350 millions fin 2019.
851984Macintosh d'AppleHLBasé sur le projet LISA 2, l'ordinateur d'Apple est convivial par excellence: Son utilisation est très simple grâce à la souris et à la qualité de ses graphismes. Apple signe ici un de ses pires échecs commerciaux, malgré une qualité de graphisme inégalée, et l'intégration du multitâche. Ce système, inconnu alors dans les ordinateurs personnels de l'époque, est responsable de l'extrême lenteur de la machine. A 9.995 dollars, le prix est extrêmement prohibitif à l'époque.
Il deviendra cependant au fil des années et des versions, l'autre grand standard mondiale de la micro-informatique, avec le PC d'IBM, le concurrent qui grossit.
861984AmigaHUtilisant un microprocesseur Motorola ce micro-ordinateur reste parmi les leaders pour ce qui est du graphisme et de la musique.
871983Virus informatiquesLDes programmes contaminant d'autre applications ont existé depuis les années 1970 mais le nom pour ce type de logiciel date du 10 novembre 1983. Ce jour là, Fred Cohen alors étudiant en doctorat présente les résultats de ses travaux et comment il a écrit un "virus" (caché dans un programme appelé VD) pour le mini-ordinateur VAX.
Le premier Virus informatique à grande diffusion est Brain et a été écrit sur un PC par 2 frères pakistanais. L'adresse et le numéro de téléphone de ceux-ci s'affichait sur l'écran !
881983TCP/IPL01 janvier. Tous les sites des réseaux "à la Arpanet" adoptent définitivement un mode de fonctionnement qui sera la base d’Internet, le TCP/IP. Ce système, développé notamment sous l’impulsion de Vinton Cerf dès 1973, permet d’interconnecter des réseaux différents contrairement à la solution NCP utilisée jusqu’ici par Arpanet. Le protocole TCP/IP est intervenu progressivement sur le réseau et avait connu une mutation importante en 1978, lorsque le protocole inter-réseaux avait été séparé du protocole de transmission des données. Dorénavant Arpanet est avant tout un projet universitaire et se nomme Arpa-Internet, le volet militaire étant désormais indépendant et nommé MILNET.
891983Lisa d'AppleHSteve JOBS, très intéressé par l'Alto reprendra la plupart des idées de celui-ci pour le compte d'APPLE, en particulier la notion d'interface graphique (GUI) et l'utilisation de la souris. Cependant, ce micro-ordinateur ne connaîtra pas plus de succès commercial que son modèle;.
901982ExcelLMicrosoft commercialisé son tableur Multiplan (bien vite plus populaire que Lotus 1.2.3 en France, mais pas dans le reste du monde). La première version d'Excel sortira en 1985 pour les ordinateurs Apple Macintosh alors que la première version pour Windows, la 2.05 sortira en 1987.
911982MinitelHLancement en France par les PTT (devenus La Poste et France Télécom), du Minitel permettant d'accéder, par connexion au service français de Vidéotex baptisé Télétel, à des services en ligne (3611 -Annuaire-, 3615 -Services-, …)
921982PostScript (Adobe)LTrès utilisé pour les imprimantes laser, le format PostScript permet de stocker et d'échanger des textes, des dessins, (voire des polices de caractères) sous forme de fichier texte ASCII.
931982Cray X-MPHComposé de deux Cray I mis en parallèle, il est 3 fois plus puissant que celui-ci.
941981Lotus 1.2.3LPremier logiciel de base de données intégré (c'est à dire permettant l'échange des données avec un module tableur) à connaître un succès commercial.
951981Osborne 1HPremier ordinateur portable avec un écran de 5 pouces ... 12 kg quand même ! Cet ordinateur n'était pas compatible PC et 2 ans plus tard, Compaq sortira un modèle d'allure assez similaire mais compatible PC cette fois
961981IBM-PCHEn 1981, le premier PC (Personnal Computer) d’IBM (International Business Machines), le modèle 5150, est créé par William Lowe. Il pouvait être connecté à une simple télévision domestique et était animé par le système d'exploitation de MS-Dos créé en 1975 par Bill Gates et Paul Allen, les deux jeunes patrons d'une petite société appelée Micro-Soft. Doté de 16 à 64 Ko de mémoire vive et fonctionnant avec un processeur 8088 Intel, ce PC était plus puissant que les mastodontes, occupant 1.000 m² et monopolisant le travail de 60 techniciens, qu'IBM avait créés 20 ans plus tôt.
Il allait tout bonnement faire rentrer l’informatique dans les foyers. Cet ordinateur, qui n'apporte aucune idée révolutionnaire est la réaction du n°1 mondial face à la micro-informatique : Il était fait d'une accumulation de composants standards et de logiciels sous-traités dans le but de minimiser le temps nécessaire pour sa mise au point. Pourtant, le PC et ses clones (produits de copiage asiatiques) vont rapidement devenir un standard avec un succès qui ne s'est jamais démenti durant ses 20 premières années d'existence.
971981Sinclair ZX81HBasé sur le microprocesseur Z80A, utilisant l'écran du poste de télévision, c'est le premier micro-ordinateur dédié au grand public et vendu à un prix abordable (moins de 1.000 Francs, 150 €) contrairement aux autres ordinateurs de l'époque.Ainsi, un Apple II coûtait dix fois plus cher que le ZX Spectrum 16K. Au Royaume-Uni, c'était le grand concurrent du Commodore 64 américain.
981980Disque Dur de 1 GBH250 kg et 81 000 $
991980MS-DOSLMicrosoft développe son tout premier système d’exploitation, un logiciel capable de gérer l’ensemble des composants d’un ordinateur, mais aussi d’exécuter des programmes simples comme un traitement de texte. Bien que compliqué à utiliser, car fonctionnant à base de lignes de commande, MS-DOS (pour Microsoft Disk Operating System) révolutionne l’informatique en étant intégré aux premiers ordinateurs personnels (PC) du marché signés IBM.
C'est un système d'exploitation (OS) mis au point par Microsoft d'après les travaux de Tim Paterson. Dans ses premières versions, il reprend le fonctionnement du CP/M et l'on doit (entre autres) à cet héritage sa limitation des noms de fichiers à (8+3) caractères!
1001979ADA par Jean ICHBIACHLCe langage, conçu pour standardiser le développement de programmes dans les services de l'armée des États-Unis, a été créé par un Français, ingénieur chez BULL.
Son nom est un hommage à A. Lovelace.
1011979Le premier tableur: Visicalc par Dan BRICKLIN et Bob FRANSTONL(VISIble CALCulator) Il a été pensé par Dan Bricklin, un étudiant en gestion financière de Harvard fatigué de refaire toujours les mêmes calculs et écrit par Bob Franston.
Malgré un succès foudroyant et une très nombreuse descendance, ses auteurs n'avaient pas déposé de brevet. Ils n'ont donc rien touché pour cette idée qui a, de plus, fait la gloire des autres.
1021978Wordstar par John BARNABYLC'est l'un des premiers traitements de texte. Ses combinaisons de touches ésotériques deviendront pourtant très vite un standard.
1031978Laser discHSupport de stockage optique commercialisé, initialement sous le nom de MCA DiscoVision. Cette technologie a permis d'élaborer plusieurs supports de stockage optique : notamment les CD, DVD, qui ont connu un succès considérable.
1041978IBM PC 5110HL'IBM 5110 constituait une variante de l'IBM 5100 destinée à un public plus large.
Il corrigeait deux des principaux défauts du 5100 : sa lenteur relative et l'impossibilité d'utiliser l'écran autrement qu'en mode machine à écrire. Sur le 5110, chaque caractère de l'écran était adressable, et on pouvait y écrire comme y lire des informations.
Deux autres défauts n'étaient pas corrigés : le poids élevé de la machine (25 kg) qui la rendait peu transportable et la lenteur du stockage sur cassette adressable. Ce dernier point est d'autant plus regrettable qu'IBM avait alors déjà introduit la disquette. Mais celle-ci souffrait de deux inconvénients : son format de l'époque, qui était le « 8 pouces » et n'aurait pas tenu dans un 5110, et la faiblesse de son stockage, encore limité alors à un peu plus de 100 ko alors qu'une cassette contenait le triple. Les écrans des deux machines n'étaient pas graphiques, mais la workspace Graphpak permettait toutefois la création de graphiques sur une imprimante matricielle associée. Il était disponible en 16, 32, 48 ou 64 ko2.
1051978DEC VAX 11/780H(Virtual Address eXtension) de DEC. Premier modèle de "super-mini", cet ordinateur 32 bits pouvait exécuter des programmes écrits pour le PDP-11. Il avait aussi suffisamment de ressources pour supporter des applications qui étaient jusqu'ici réservées aux gros mainframes. Il reste aussi célèbre pour son système d'exploitation VMS
1061977Code barresLLe code-barre est adopté en Europe, dans une version internationale de l’UPC (Universal Product Code). L'UPC a été inventé en 1970 aux Etats-Unis par George Laurer, ingénieur chez IBM.
1071977Chiffrement RSALRonald Rivest, Adi Shamir et Leonard Adleman décrivent un algorithme de cryptographie asymétrique, qui sera breveté par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1983 aux États-Unis. RSA (initiales de ses trois inventeurs) va devenir la base de la majorité des protocoles de sécurité numérique. Ce système utilise une fonction mathématique à sens unique, une opération facile à faire dans un sens, mais difficile dans l’autre : la multiplication ! La factorisation d’un nombre en facteurs premiers devient pratiquement impossible pour les très grands nombres. Le record est un nombre de 250 chiffres décimaux (baptisé RSA-250) qui a été factorisé en 2020. C’est sur cette difficulté que repose la sécurité du protocole. Le brevet a expiré le 21 septembre 2000. En 2021, un chercheur allemand prétend avoir trouvé un moyen de casser le protocole RSA, à la base de la sécurité d'Internet !
1081977InternetL22 nov : Vinton Cerf et Bob Kahn échangent pour la première fois des données aux quatre coins du monde depuis un van en Californie en utilisant le protocole TCP/IP ; et les données ont aussi effectué le chemin inverse ! En démontrant qu'il était possible de relier trois différents réseaux (la radio, les satellites et l'Arpanet), ils donnent naissance à l'internet. Désormais, l'internet est un ensemble de serveurs informatiques, disséminés un peu partout dans le monde qui hébergent et répartissent toutes les ressources (liens, pages, sites web, ...). Ces serveurs, réalité physique de l'Internet, sont reliés entre eux par d’immenses réseaux de télécommunications, essentiellement des câbles qui passent notamment au fond des mers.
1091977Apple II par S. JOBS et S. WOZNIAKHPremier ordinateur à recevoir un succès grand public, c'est une machine qui permet à ses utilisateurs de créer leurs propres logiciels d'application.
1101976Imprimante à jet d'encre (IBM 4640 ink-jet)HLe jet d'encre est un procédé d'impression sans contact dans lequel de très petites gouttes (de l'ordre du picolitre) d'encre sont projetées par des buses.
1111976Apple I par Steve WOZNIAK et Steve JOBSHConçu par Steve Wozniak comme un kit à monter soi-même, cette ordinateur avait été rejeté par son employeur de l'époque (HP). Avec l'aide de Steve Jobs, il réussi à en vendre 50 exemplaire pré-montés à un magasin de Mountain View en Californie. Le prix de vente suggéré était de 666 dollars. Pas superstitieux !
1121976CRAY IHCréé par Saymour Cray, c'est le premier ordinateur à architecture vectorielle.
1131975Imprimante laserHReprenant le principe du photocopieur, à savoir un tambour électrostatique sur lequel se fixe du toner, ce type d'imprimante permet d'obtenir une excellente qualité avec un prix de revient faible.
1141975IBM PC 5100HL'IBM 5100 est le premier ordinateur personnel commercialisé par IBM. Transportable, il était muni d'un écran texte monochrome et d'une unité de bande (adressable par blocs) intégrés, et acceptait en option une imprimante à aiguilles ; il était équipé d'un CPU IBM PALM (Put All Logic in Microcode) cadencé à 1,9 MHz, il possédait aussi tout son système et ses langages en mémoire morte. Sa mémoire vive se déclinait en 16, 32, 48 ou 64 ko. Son prix allait selon les options de 9.000 à 20.000 dollars. Il existait en trois versions : A (APL), B (BASIC) et C (combiné, c'est-à-dire APL + BASIC)
1151975Micro-SoftLWilliam H. Gates et Paul Allen fondent la société Microsoft Corporation à Albuquerque (Nouveau Mexique). Son activité consiste à développer des systèmes d'exploitation et des logiciels pour ordinateurs. En 1981, le constructeur américain IBM lancera son Personnal Computer (PC) avec le système d'exploitation MS DOS (Microsoft Disk Operating System) de Microsoft.
En 2020, les systèmes d'exploitation Microsoft sont présents sur 90% des micro-ordinateurs dans le monde.
1161975Altair 8800 de ED. ROBERTS (MITS)HIl est considéré par les Américains comme le premier micro-ordinateur du monde, bien que ce soit le Micral-N. Cependant, c'est pour l'Altair que sera développé le premier BASIC Microsoft.
1171974CP/M-DOS par G. KILDALLL(Control Program for Microcomputers - Disk Operating System) C'est le premier système d'exploitation pour micro-ordinateurs (8080 d'Intel). C'est aussi l'inspirateur du QDOS de Tim Paterson qui deviendra MS-DOS.
11819741er super-ordinateurHCRAY I, par Saymour Cray.
1191974Carte à puce par Roland MORENOHRectangle plastique d'un mm d'épaisseur qui porte un circuit intégré, rassemblant un microprocesseur, une mémoire morte (ROM) une mémoire de stockage et une mémoire vive. Le français Roland Moreno dépose le berevet le 25 mars 1974. En 1981, la France l'incorporera aux cartes bancaires.
1201973Téléphone cellulaire (portable)H03 April, Martin Cooper, employé de Motorola, fait le premier appel téléphonique depuis un cellulaire, connectant Bell Labs dans le New Jersey alors qu'il était Sixth Avenue à New York. L’appareil, surnommé «la botte» à cause de sa forme, ou «la brique», à cause de son poids, pesait plus d’un kilo, faisait 22 centimètres de long et sa batterie mettait 10 heures à charger pour 35 minutes de conversation.
Il faudra encore une décade avant que le DynaTAC atteigne les consommateurs.
1211973IcônesLSuivant la même philosophie que la souris, l'icône est un petit dessin sur lequel on peut cliquer en amenant le pointeur de la souris dessus et en appuyant sur un des boutons.
Ce système a fait la gloire du Macintosh qui vient de naître.
1221973Théorie des bases de données relationnellesT
1231973l'Alto (renommé Xerox Star en 1981) de XEROXHCe prototype, pensé pour devenir le bureau du futur, est un condensé des idées proposées par les chercheurs réunis par XEROX au Palo-Alto Research Center (PARC). Il est le premier à introduire l'idée de fenêtres et d'icônes que l'on peut gérer grâce à une souris.
Principalement, en raison de son coût, cet ordinateur ne connaîtra qu'un succès d'estime.
1241973Micral-N de R2EHC'est le premier micro-ordinateur du monde, il a été inventé par André Truong et François Gernelle, fondateurs de R2E, une petite société française (rachetée par Bull en 1978), pour répondre à une commande de l'INRA qui sera honorée le 15 janvier 1973. Jusqu'alors, l'ordinateur était gros comme un placard et cher comme une maison. Le Micral n’aurait pas vu le jour sans une innovation-clé : le microprocesseur, notamment l’Intel 8008, sorti en 1972.
1251972SinclairHLe britannique Clive Sinclair crée la première calculatrice de poche, deux ans avant la première calculatrice programmable de Texas Instruments.
1261972Démonstration d'ArpanetLÀ l’origine, l’ancêtre d’Internet, Arpanet, était pensé pour maintenir les télécommunications en cas d’attaque (notamment nucléaire) au sein d’un réseau. L’idée, développée en 1972, est de créer des communications avec différents réseaux : Arpanet, les satellites, et des communications par radio. C’est au cours d’une conférence internationale à Washington que la première démonstration publique d’Arpanet est réalisée. Le succès sera réel et contribuera à l’expansion du projet.
Le projet donnera naissance au protocole TCP/IP, grâce à Vinton Cerf et Bob Kahn.
1271972PrologL(PROgrammation en LOGique) Conçu par le Français Alain Colmeraurer, c'est un langage dit "descriptif de l'Intelligence Artificielle".
1281972C par D. RITCHIELSuccesseur du langage B, il a pour objectif premier d'aider au développement d'UNIX.
1291971E-mails
Courrier électronique
LMis au point par Ray Tomlinson, le premier message électronique est envoyé. Ce dernier, qui travaille sur des programmes permettant d’envoyer des messages sur le réseau et de les lire, développe un code pour envoyer un message d’un ordinateur à l’autre.
Pour définir l’adresse, il a alors besoin d’un séparateur entre le nom de l'utilisateur et la machine "résidente" du destinataire. Il opte alors pour @ (arobase) qui possède le double avantage d’être inutilisé et de se prononcer "at" en anglais, ce qui dans ce contexte équivaut en français à "chez". Ses premiers programmes de courriel, SNDMSG et READMAIL, jouèrent un rôle important dans le développement du courrier électronique, lequel vit son utilité fortement accrue grâce à ARPANET.
La première adresse de courrier électronique est tomlinson@bbn-tenexa. BBN réfère à Bolt, Beranek et Newmann, la firme d'ingénieurs pour laquelle travaillait Ray Tomlinson, et qui était prestataire d'ARPANET. Tenexa réfère à Tenex, le système d'exploitation utilisé. Loin du contenu solennel des premiers messages télégraphiques ou téléphoniques, ce premier message n’aurait eu pour texte que la première ligne d’un clavier "QWERTYUIOP"…
Lawrence Roberts décide de creuser l’idée de message électronique initiée par Ray Tomlinson quelques mois auparavant. Pour ce faire, il conçoit un système qui permet de trier les messages, d’y répondre, de les transférer. Les principales fonctions de la messagerie sont alors fixées.
1301971Imprimante matricielleHGrâce à l'utilisation de fines aiguilles qui viennent taper sur ruban encreur, il est maintenant possible d'imprimer des graphiques ou des caractères quelconques.
On dit aussi de ces imprimantes qu'elles sont à aiguilles, ou à impacts.
1311971Le premier microprocesseur: le 4004 d'IntelHTandis que l'italien Federico Faggin crée la méthodologie de conception des quatre puces de l'Intel 4004, la société américaine "Intel" lance sur le marché informatique l'invention de Marcian Hoff, le microprocesseur, « a microprogrammable computer on a chip », l'association sur un minuscule support de tous les circuits qui constituent un ordinateur. Baptisé "Intel 4004", il coûte 200 dollars. D'une taille de 3,2 mm, le processeur 4 bits permettra le développement des micro-ordinateurs. Il comporte 2.300 transistors et exécute 60.000 opérations par seconde à une fréquence de 108 Khz. Sa puissance était égale à celle de l'ENIAC dont les circuits occupaient un volume d'environ 80 mètres cubes.
1321970Code barresLInventé aux Etats-Unis par George Laurer, ingénieur chez IBM, est une suite de barres parallèles qui représentent des caractères. Il a pour but de définir une codification adaptée à la grande quantité d'articles en vente dans la grande distribution.
1331970SQLLDéveloppé chez IBM par Donald Chamberlin et Raymond Boyce, SQL (Structured Query Language) est un langage informatique normalisé servant à exploiter des bases de données relationnelles. Permet les premiers modèles de base de données mis au point par l'anglais E. F. Codd.
1341970Technologie M.O.S. (Metal Oxyde Semiconductor)HCette technologie permet de fabriquer des transistors plus petits et plus rapides. Une course à la densité, à la vitesse et à la consommation commence... On parle alors de SSI (Small Scale Integration) : 30 à 80 transistors, MSI (Medium Scale Integration) , LSI (Large Scale Integration) , VLSI (Very Large Scale Integration) ...
1351969Le microprocesseurHLa société japonaise Busicom, premier gros client d'Intel, désire développer une gamme de calculateurs programmables, calculatrices de « grande puissance » (pour l’époque), et demande à Intel de fabriquer un jeu de douze circuits intégrés qui leur sont nécessaires. Ted Hoff, chargé de cette affaire, propose, à ses collaborateurs et clients, l'idée de développer un processeur universel sur une seule puce au lieu des circuits personnalisés spécialisés demandés pour chacun des projets développés à l'époque.
1361969LOGinL29 octobre - 10:30 p.m. Le premier message, le simple mot LOGin, est envoyé sur le réseau Arpanet. Les deux premiers nœuds sont l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) -émetteur- et l'Institut de recherche de Stanford -récepteur-. Suite à un bug, les 3 dernières lettres mettront une heure pour arriver
1371969Développment de l'ArpanetL20 septembre. Naissance de l'Arpanet (Advanced Research Projects Agency Network), financé par le Pentagone pour disséminer les informations gouvernemantales en plusieurs lieux. Développé à l'université de Columbia (Etat de New York), reliant 4 centres de recherche dans l'ouest américain (l'université de Columbia dans l'Etat de de New-York,celles de la Californie et de l’Utah, et l’institut de recherche de Standford). Le réseau Arpanet, communément considéré comme l’ancêtre d’Internet, est né. Les premières données sont échangées à une vitesse de 50 kbits/s et le réseau de quatre ordinateurs s’avèrera opérationnel dès la fin de l’année.
1381969UnixLLe système Unix est mis au point par Ken Thompson dans les laboratoires Bell dans le New Jersey aux Etats-Unis. Son but : mettre au point un système interactif simple pour faire tourner un jeu qu'il avait créé. Il s'inspira des principaux systèmes d'exploitation de l'époque (Multics, Tenex), et était destiné à une utilisation mono-utilisateur, d'où son nom (Unix= Multix uni-utilisateur à priori)
1391968Projet ArpanetLLe projet ARPANET (Advanced Research Projects Agency Network), proposant une communication décentralisée par paquets, fruit d'une collaboration depuis 1961 entre militaires et universitaires (qui tentaient d’échanger des données d’un ordinateur à l’autre) est approuvé. Le projet repose sur les travaux de l’IPTO au sein de l’ARPA et ceux de Rand Corporation. Les solutions techniques proposées permettent de concevoir un système de communication des données résistant à une attaque nucléaire par l'emploi d'un réseau tissé.
Trop avant-gardiste pour Bruxelles, l’innovation s’envole de l’autre côté de l’Atlantique au terme d’un accord demeurant obscur. Le précurseur d’Internet n’aura pas d’application militaire mais se développera au sein des universités américaines.
1401968Pascal par Nikhlaus WIRTH LLa rigueur nécessaire pour utiliser ce langage de haut niveau fait qu'il est très apprécié dans l'enseignement. Il a été très largement popularisé par sa version développée par Philippe KAHN : Turbo Pascal de BORLAND.
1411968Le Fairchild 3708HLa technologie Silicon Gate est développée pour les circuits intégrés par Federico Faggin et Tom Klein qui améliorent la fiabilité, la densité d'empaquetage et la vitesse des circuits intégrés MOS avec une structure en grille de silicium. Faggin conçoit le premier circuit intégré à grille de silicium commercial, le Fairchild 3708.
1421968Forth par C. MOORELLangage informatique basé sur l'utilisation de piles de données. De par son status entre langage de bas-niveau (très proche du matériel) et de haut niveau, il est extrêmement compact et rapide. Il a longtemps été utilisé comme 'Open Firmware' (logiciel chargé de charger le système d'exploitation) par les machines d'Apple et de Sun.
1431967Disque soupleHIBM lance le disque souple qui pouvait stocker 80.000 caractères, soit environ une journée de frappe d’une opératrice de saisie. La disquette amovible (floppy disk), aux formats de 3.5, 5 1/4 ( standards 360 Ko, 720 Ko et 1.440 Ko) et 8 pouces, aura jusqu'à 2 Go de capacité.
1441966Plan "Calcul"Le gouvernement français (De Gaulle) lance le 'Plan Calcul' pour assurer l'indépendance informatique de la France
1451965LTPremier Doctorat d'Informatique par l'Université de Pennsylvanie
1461965Loi de MOORETThéorisée Gordon Moore, directeur R&D chez Fairchild Semiconductor et futur co-fondateur de Intel, elle anticipait une croissance exponentielle de la puissance des circuits intégrés (du moins jusqu'en 1975 ; quel pessimiste !) : tous les 18 mois, à prix constant, doublement de la densité des puces. En 1951, un transistor faisait 10 mm de large ; en 1971, 10 microns, soit le centième d'un millimètre ; en 2017, les transistors font 10 nanomètres (un cent millième de mm - 10.000 transistors dans l'épaisseur d'un cheveu) ; en 2020, 10 milliards de transistors sur un seul microprocesseur. On attend pour 2021 le prototype dun transistor gravé en 3 nanomètres, soit la largeur de 15 atomes ! La loi va probablement ralentir à partir de 2025 !
1471965BasicL(Beginner's All-purpose Symbolic Instruction Code) Ce langage a été développé par John Kemeny et Thomas Kurtz. Ses versions initiales n'étaient ni structurées ni compilées, alors que les plus récentes sont toujours structurées et souvent compilées.
1481965Premier mini-ordinateur diffusé massivement: PDP-8 de DECHLe PDP-8 a été le premier mini-ordinateur à grand succès de la société Digital Equipment, avec 50.000 exemplaires produits entre son lancement le 22 mars 1965 et son arrêt de fabrication.
Premier ordinateur simple d'usage, abordable (18.000 $) et produit en masse.
1491964PL/ILLangage assez universel, il couvre à la fois le champ d'intérêt du FORTRAN et du COBOL. Il sera critiqué à cause de son accès difficile.
1501964IBM System/360HAlors que tous ses ordinateurs utilisaient des architectures et logiciels incompatibles entre eux, IBM décida d'investir plusieurs millions de dollars et de développer une gamme entièrement nouvelle : 6 ordinateurs et 44 périphériques, ayant des capacités différentes mais tous compatibles entre eux. La technologie utilisée, loin d'être innovante, était transistors et mémoires à tores. Les modèles 370, lancés 5 ans plus tard, seront compatibles mais intégreront un système d'exploitation gérant la mémoire virtuelle et le temps partagé. Ils seront construits avec des circuits intégrés et des mémoires à semi-conducteurs. Les générations futures seront les /3x, /36, /38 et (en 1988) AS400.
1511963Cassette à bandeHInventée par Philips, elle contient deux bobines sur lesquelles s'enroulent une bande magnétique.
1521963Souris par D. ENGELBARTHCette drôle de bestiole, composée le plus souvent d'une boule, de deux ou trois axes et d'un ou plusieurs boutons a tout d'abord été totalement rejetée avant de devenir un accessoire courant, au milieu des années 80. Le suivi des déplacements se fait à l'écran grâce à un curseur (en général une petite flèche). La souris, dont le brevet a été racheté pour 40 000 dollars, sera popularisée par Apple quelques années plus tard.
1531962Perdue UniversityTCréation du premier Département d'Informatique à l'Université de Purdue à West Lafayette, dans le comté de Tippecanoe (Indiana).
On la surnomme le « berceau des astronautes » (Cradle of Astronauts) pour avoir formé vingt-deux futurs astronautes, parmi lesquels Neil Armstrong et Eugene Cernan. Nombreux sont également les PDG de compagnies du Forbes 500 diplômés de l'université Purdue.
1541961Imprimante à bouleHSelectric de IBM
1551960PDP-1H(Programmed Data Processor) C'est le précurseur des "micro ordinateurs". Vendu par DEC pour $125.000 (une fraction du coût d'un ordinateur de l'époque) et livré sans logiciels, il était plutôt ciblé pour les scientifiques et ingénieurs.
1561960Diodes électroluminescentesHFabriquées à l'aide de semi-conducteurs (sous forme d'alliage binaire de phosphure de gallium et d' arséniure de gallium), ces diodes ont la propriété d'émettre de la lumière dans le spectre infrarouge ou visible. Leurs principales qualités sont une très faible consommation, une grande rapidité et une durée de vie quasi-illimitée.
1571960Algol par E. DIJKSTRAL(ALGOrithmic Language) Très théorique, ce langage sera très peu utilisé mais sera très étudié comme modèle.
1581960Transistors Planar par Jean HOERNIHC'est un transistor plat fabriqué à l'aide de gaz dopant positivement, négativement ou bien transformant le silicium en silice (oxyde de silicium) qui est un isolant.
1591959Lisp L(LIS Processing). Ce langage de "traitement de listes" inventé par John Mc Carthy, mathématicien fondateur en 1957 du département d'Intelligence artificielle du MIT, va avoir un impact considérable dans le domaine de la programmation objet. John Mc Carthy et Marvin Minsky qui ont fondé le MIT AI Lab. ont fortement contribué à la diffusion de « LISP ».
1601959IBM 1401HUtilisant des transistors et des mémoire à tores de ferrite, la version haut-de-gamme était fournie avec un générateur d'applications (RPG) destiné à en faciliter l'utilisation, cet ordinateur a marqué une étape dans l'ère de la comptabilité (la version de base se programmant en assembleur (SPSS)). L'imprimante (1403) associée était d'une rapidité exceptionnelle (600 lignes par minute). IBM avait tablé sur un millier de ventes ... ; plus de 12 000 exemplaires seront vendus.
1611959Cobol par G. HOPPERL(COmmon Business-Oriented Language) Sa consécration par le Département de la Défense Américain qui l'a déclaré indispensable, l'accent qu'il met sur les structures de données et sa syntaxe proche de l'anglais en ont fait un langage largement utilisé, particulièrement dans les applications commerciales.
1621959Circuit intégré par Jack KILBYHLe principe consiste à fabriquer dans un même bloc de semi-conducteur (une puce) plusieurs composants (résistances, condensateurs, transistors). Cette idée sera reprise quelques mois plus tard par Robert Noyce qui intégrant la technologie "planar" mettra au point des procédés toujours utilisés aujourd'hui.
1631959Transistor à effet de champHPlus proche de la triode que ne l'est le transistor bipolaire, celui-ci est composé d'une électrode appelée grille qui module la conductance entre une zone dite "source" et une autre dite "drain".
1641957PC : Personal computerHL'IBM Auto-Point Computer est le premier Personal computer (conçu pour une personne et muni d'un clavier). Utilisé par les militaires et les instances gouvernementales US, il valait l'équivalent de $470,000 de 2017.
1651956FortranL(FORmula TRANslation) Mis au point sur un IBM 701, c'est le premier langage informatique de haut niveau, c'est à dire qu'il nécessite un programme intermédiaire (le compilateur) qui le traduit en instructions compréhensibles par l'ordinateur.
L'avantage est que le programme en FORTRAN est indépendant de la machine, il suffit d'avoir le compilateur adapté. Il est toujours utilisé dans les domaines scientifiques et techniques.
1661956Intelligence artificielleTElle démarre vraiment après la conférence de Dartmouth (NH) à laquelle assistaient 20 chercheurs, dont : Marvin Minsky, John Mc Carthy, Claude Shannon, Nathan Rochester, … Y furent présentés : le programme Logic Theorist, capable de de démontrer des théorèmes mathématiques et le principe d'élagage alpha-bêta, un algorithme d'évaluation jouant un rôle majeur dans la programmation en intelligence artificielle, notamment utilisé par la grande majorité des programmes d'échecs. McCarthy a convaincu l'auditoire d'accepter l'expression « Intelligence Artificielle » comme intitulé du domaine.
1671956Le Bendix-G15HCréation par la compagnie Bendix à Los Angeles de l’ordinateur Bendix-G15, conçu par l’informaticien et mathématicien Harry Huskey, qui avait auparavant travaillé avec Alan Turing sur l’Automatic Computing Engine (ACE). Le G15, construit à plus de 400 exemplaires, est parfois décrit comme le premier ordinateur personnel, mais il dispute ce titre avec d’autres systèmes comme le DEUCE, le LINC ou le PDP-8, tandis que certains avancent que seuls les micro-ordinateurs apparus dans les années 1970 peuvent être appelés ordinateurs personnels.
1681956Disque durHLe RAMAC 305 d'IBM a une capacité de 5 Mo pour un diamètre de 24 pouces (60cm).
1691955Crayon optiqueHEn mesurant le temps écoulé entre le début du balayage du faisceau d'électrons et le moment où celui-ci "rencontre" la cellule du crayon optique, il est facile d'obtenir l'emplacement où pointe le crayon.
Ce système sera très largement utilisé avant d'être détrôné par la souris.
1701955Le DEUCEHLivraison des trois premières machines DEUCE (Digital Electronic Universal Computing Engine), l'un des premiers ordinateurs britanniques disponibles dans le commerce, construit par English Electric. C'était la version de production du Pilot ACE, lui-même une version réduite de l'ACE d'Alan Turing. Au total, 33 machines DEUCE ont été vendues entre 1955 et 1964. Le succès de DEUCE était dû à sa bibliothèque de programmes comprenant plus de 1000 programmes et subroutines.
1711955Premier calculateur transitorisé: TRADICH
1721954Calculateurs IBM 650H
1731954Transistor au siliciumHBeaucoup moins cher, plus facile à produire et à utiliser (mais hélas ayant une vitesse de conduction moins élevée) que le germanium, le silicium va devenir le symbole d'une nouvelle ère.
1741951Premier langage compilé : le A0 par G. HOPPERL
1751951Écran (oscilloscope)HL'oscilloscope, inventé un demi-siècle plus tôt sert d'abord à la vérification de l'état des bascules. Il deviendra par la suite une véritable interface, commandée par des circuits spécifiques, permettant l'affichage du texte et du graphisme.
1761951Whirlwind IH1er ordinateur "temps réel", construit au MIT.
1771951UNIVAC, par J. ECKERT et J. MAUCHLYH(UNIVersal Automatic Computer) Il utilise des bandes magnétiques en remplacement des cartes perforées. Il est composé de 5.000 tubes, sa mémoire est de 1.000 mots de 12 bits, il peut réaliser 8.333 additions ou 555 multiplications par seconde. Sa superficie au sol est de 25 m². Sa construction aura duré 5 ans et coûté plus d'un million de dollars.
Le premier ordinateur commercialisé.
1781949Bande magnétiqueH
1791949EDSAC, par Maurice WILKESH(Electronic Delay Storage Automatic Computer) Cet ordinateur numérique et électronique est basé sur l'architecture de J. Von Neumann. Composé de 3.000 tubes et consommant 30 kW, il utilise une mémoire de type "lignes de retard à mercure" de cinq kilo-octets, (moins puissant que nos calculatrices de poche). Il s'agit d'une machine parfaitement opérationnelle qui a été construite dans un laboratoire de l'Université de Cambridge en Angleterre.
1801949EDVAC, premier calculateur à programme enregistré de J. NEUMANNH(Electronic Discret VAriable Computer) C'est le descendant direct de l'ENIAC. Il est composé de 4.000 tubes et sa capacité mémoire est de 1.024 mots de 44 bits.
1811948Théorie mathématique de l'information par Claude SHANNONTIl développe un système basé sur la numérotation binaire et introduit le concept de "bit".
1821948Manchester Mark 1 (ou Ferranti Mark I), le premier ordinateur électronique à programme interneHConstruit sur des plans de J. Neumann par l'équipe anglaise qui avait conçu Colossus, l’ordinateur grâce auquel les Britanniques étaient parvenus à déchiffrer de nombreux messages secrets allemands pendant la seconde guerre mondiale. Ce prototype est le premier à disposer d'une unité de commande interne et à suivre un programme enregistré. C'est sur cette machine de 1.300 tubes,dotée d’une mémoire de 1.024 chiffres binaires (128 octets !), qu'est utilisée pour la première fois la mémoire à tubes Williams.
Le grand mathématicien et logicien Alan Turing , qui avait aussi participé au projet Colossus, améliora par la suite le programme de Neumann.
1831948IBM SSEC, par Wallace ECKERTH(Selective Sequence Electronic Calculator) Ce calculateur composé de 20.000 relais et de 12.500 tubes a servi pour le calcul de tables de positions de la lune mais a surtout été une vitrine technologique (il était d'ailleurs visible par le public) pour IBM.
1841947AssembleurL(utilisation de mnémoniques) Le premier langage de ce type a été mis au point afin de faciliter l'usage des ordinateurs. Chaque instruction machine est codée sous forme de symboles dans un style proche du langage naturel. Par exemple: " début ", " stop ", " aller en "...
1851947Le transistor bipolaire à jonction par J. BARDEEN, W. BRATTAIN et W. SHOCKLEY (laboratoires BELL)HIl est constitué d'une très fine couche P entre deux couches N (ou bien l'inverse). Lorsque l'on fait circuler un faible courant entre une couche P et une couche N, un flux d'électrons entraîne une conduction entre les deux couches de même nature: c'est l'effet transistor. Ce composant est à l'origine d'une révolution dans l'électronique, en effet la faible énergie nécessaire pour le faire fonctionner, ainsi que sa petite taille rendent très vite les tubes obsolètes.
1861946Premier 'bug'LLa mathématicienne Grace Hopper est le témoin de la première panne informatique de l'histoire (sur un Mark II) ... provoquée par une mite prise dans un relais. L'insecte, 'bug' en anglais, fut enlevé avec soin et placé dans le journal de bord de Grace Hopper avec la mention «First actual case of bug being found». Le "bogue" est donc toute erreur qui entraîne un fonctionnement erratique d'un programme.
1871946ENIAC, par John ECKERT et John MAUCHLYH(Electronic Numerical Integrator and Computer) Commandé par l'armée des États-Unis en 1943 pour effectuer les calculs de balistique, il remplaçait 200 personnes chargées auparavant de calculer les tables de tir. Il faut souligner sa fiabilité de calcul exceptionnelle pour l'époque. Il occupait 23 m³, pesait 30 tonnes, coûtait un demi-million de dollars. DIsposant d'une puissance de 200 kilowatts, il était composé de 70.000 résistances, 15.000 tubes à vide, 10.000 condensateurs, 1.500 relais et 6.000 commutateurs manuels. Bien qu'ayant 17.468 lampes, il n'y eut pas plus de 19.000 changements de lampes durant sa carrière de 9 ans, fiabilité exceptionnelle pour l'époque.
Départ de l'histoire moderne des calculateurs.
1881945Hypertexte par Vannevar BUSHTDans son système memex, il proposait des documents, des textes, des notes personnelles de façon à les retrouver facilement. Cette idée sera reprise par Douglas Engabart en 1963 puis par Ted Nelson (en 1975) qui lui donnera le nom d'hypertexte.
1891945Architecture de John VON NEUMANNTVon Neumann élabore, en juin 1945 dans le cadre du projet EDVAC, un modèle pour un ordinateur qui utilise une structure de stockage unique pour conserver à la fois les instructions et les données demandées ou produites par le calcul. L’ordinateur est décomposé en 4 parties distinctes : l’unité arithmétique et logique (UAL ou ALU en anglais) ou unité de traitement ; la mémoire qui contient à la fois les données et le programme ; les dispositifs d’entrée-sortie. De telles machines sont aussi connues sous le nom d’ordinateur à programme enregistré.
1901944Énoncé des ordinateurs par A. TURINGT
19119431er calculateur électronique (Colossus)HComposé de 1.500 lampes et d'un lecteur de bandes capable de lire 5.000 caractères à la seconde, ce calculateur électronique anglais a été conçu pour décoder les messages chiffrés par la machine allemande de Lorentz qui était un téléscripteur doté de rotors (utilisant un principe assez proche de l'Enigma).
1921943ASCC ou Harvard MARK 1 par H. AIKENHCette machine, initialement construite de 1939 à 1943 chez IBM sous le nom d’Automatic Sequence-Controlled Computer pour la marine américaine, totalement électromécanique (17 m. de long, 2,5 m de haut et un poids de 5 tonnes, 750.000 composants, 2.200 roues de registres, 3.300 relais, 800 kilomètres de câblages) utilise un principe inspiré par les travaux de C. Babbage. Elle avait besoin de plusieurs tonnes de glace par jour pour la refroidir. Ses performances et sa fiabilité étaient remarquables (1/3 s pour faire une addition, 6 s pour une multiplication et une minute pour un log ou un sinus), mais elle ne pouvait effectuer aucun saut conditionnel.
1931942Diodes au germaniumHLe germanium est un semi-conducteur, c'est à dire que "dopé" par des impuretés, il conduit dans un sens ou dans l'autre suivant la nature de cette impureté. Par l'association d'un morceau de germanium dopé positivement (P) et un morceau dopé négativement (N), on obtient une diode qui ne conduit le courant que dans un seul sens.
1941941Wifi - premiers élémentsTAvec George Antheil, l’actrice autrichienne Hedy Lamarr, considérée comme l’une des plus belles femmes du monde (la première à simuler un orgasme à l'écran !) dépose le brevet d'une technologie d'un système de codage, « l’étalement de spectre par saut de fréquence », à l’origine du Wifi, du GPS, de la téléphonie mobile.
Ils rendent l’invention libre de droits pour l’armée des États-Unis. Toutefois, leur procédé, trop avant-gardiste, ne sera utilisé pour la première fois que lors de la crise des missiles de Cuba en 1962.
1951941Z3, par K. ZUSE.HComposé de 2.600 relais, d'un lecteur de bandes et d'une console pour l'opérateur, sa mémoire pouvait contenir 64 nombres de 22 chiffres exprimés en virgule flottante. Il réalisait une multiplication en trois à cinq secondes. 1er calculateur à programme d'Europe. 1er calculateur à utiliser avec succès la virgule flottante
1961940Système de calcul en Virgule flottante (floating-point)TMise au point séparément par G. Stibitz (aux USA) et K. Zuse (en Allemagne), cette notion fait appel aux puissances de 10. Les grands nombres sont exprimés à l'aide d'une "mantisse" et d'un exposant. Exemple : 252 000=2,52 x 105. On a donc un gain de place en mémoire et des multiplications plus faciles à effectuer. Le Z3 est le premier calculateur à utiliser ce système avec succès.
1971940Intelligence artificielleTLe mathématicien et cryptologue anglais Turing pose les bases de ce qui sera l'intelligence artificielle.
1981940Circuit ImpriméHLes composants devenant de plus en plus petits, on les fixe sur des petites plaquettes isolantes sur lesquelles ces composants sont reliés électriquement par des pistes métalliques très fines.
1991939ABC, par J. ATANASOFF et Clifford BERRYHCe calculateur, a été le premier à utiliser le système binaire et était capable de résoudre des équations à 29 variables. Son vitesse d'horloge était de 60Hz; il faisait 1 multiplication à la seconde. Sa mémoire était de 60 mots de 50 bits.
2001938Z1, premier calculateur à relais par K. ZUSE.HD'abord nommé Versuchmodell I, il a été construit dans la salle à manger de ses parents par Konrad Zuse et utilisait des vieilles pellicules de cinéma 35mm en guise de bandes. Le plus puissant du monde à cette date, il effectuait 1 opération par seconde.
2011937Additionneur binaire à relais par G. STIBITZHIl fabrique, sur la table de sa cuisine, un additionneur binaire expérimental qui utilise le code décimal codé binaire développé quelques années plus tôt. Cette interface permet à l'opérateur de travailler en mode décimal, tandis que la machine utilise un système binaire.
2021936Définition de la notion d'Algorithme par A. TURINGTPour cela, il a décrit une machine (virtuelle) capable de résoudre tout problème pouvant être mis sous forme d'algorithme (bande de papier sans fin, pointeur qui peut lire, écrire, effacer)
2031931BullLLe belge Emile Genon qui a racheté l’ensemble des brevets européens déposé par le norvégien Fredrik Rosing Bull mort en 1925, déménage à Paris, la société qu'il a créé en 1931 et qui devient La Compagnie des Machines Bull.
2041924CRTC --> IBMCLLa CTRC, Computing Tabulation Recording Company, (association de Tabulation Machine Company
avec deux autres entreprises) change son nom en IBMC, International Business Machine Corporation.
2051921Machine à cartes perforéesHLe Norvégien Fredrik Rosing Bull dépose un brevet de « trieuse-enregistreuse-additionneuse combinée à cartes perforées ».
2061920EnigmaHEnigma, ce véritable bijou de la cryptologie basé sur des impulsions électriques, a été mis au point en 1920 par l'Allemand Arthur Scherbius. Composée d'un clavier, de 26 lampes pour représenter l'alphabet et généralement de 3 rotors, l'énigma était destinée à l'origine à crypter des documents d'affaires. Les services secrets allemands ont racheté (presque) tous les exemplaires et ont considérablement amélioré le modèle commercial pour leurs besoins. Les Polonais, tout d'abord, ont étudié le principe et commencé à développer des solutions capables de décoder les messages cryptés. Ces travaux seront récupérés par le "British Government Communication Headquarters" basé à Bletchley-Park où A. TURING créera une machine "la bombe" (on pense que ce nom vient du tic-tac produit durant les calculs) pour permettre de tester rapidement les combinaisons possibles.
2071919Basculeur (flip-flop) de W. H. ECCLES et F. W. JORDANHC'est un circuit électronique bistable, composé de deux triodes. Il faudra encore une quinzaine d'années avant que l'on s'aperçoive que ce circuit pouvait servir de base à l'utilisation électronique de l'algèbre de Boole.
2081914Principes de l'automatisme par TORRES Y QUEVEDOTIl décrit tout ce qui est nécessaire pour faire fonctionner un automate dans "Essai sur l'Automatisme" : des sens (thermomètres, boussoles, dynamomètres...), des membres, une énergie (électricité, eau, air...), une faculté de discernement.
2091907Triode (Lampe) par L. DE FORESTHMise au point, à partir de la diode de J. Flemming sur laquelle il rajoute une feuille métallique, d'un amplificateur d'intensité électrique, "l'audion" qui s'appellera ensuite "triode". La première "lampe" réellement utilisable a été mise au point en France par H. Abraham et utilisée par l'ensemble des Alliés pendant la première guerre mondiale, d'où son nom : Lampe TM (pour Télégraphie Militaire).
2101904Diode par John FLEMINGHPremier tube à vide.
2111887Machine à multiplier de Léon BOLLÉEHGrand ingénieur de l'automobile, il avait déjà inventé et construit à 18 ans, une machine arithmétique à multiplication directe.
2121884Machine à statistiques à cartes perforées de H. HOLLERITHHEn réponse à un concours lancé par le Bureau américain du recensement Hermann Hollerith construit une machine à statistiques à cartes perforées qui exploite des cartes (12×6 cm.) regroupant les 210 cases nécessaires pour recevoir toutes les informations requises. Il déposera la demande de brevet correspondante le 8 juin 1887. Grâce à cette machine, le recensement (auparavant manuel) de 1890 est traité en trois ans « seulement ». Cette machine fera le succès de la "Tabulating Machine Compagny" qui sera renommée plus tard "International Business Machine (IBM)"
2131877Dispositif d'enregistrement de sons sur cylindres de cireLDeux modèles ont été conçus simultanément par Charles Cros en France et par Thomas A. Edison de l'autre côté de l'Atlantique. Faute d'argent, Cros n'a pu déposer le brevet de son invention et c'est Edison qui quelques mois plus tard devint le "père" du phonographe. Cet appareil tranformait simplement l'énergie acoustique en énergie mécanique, gravant ensuite le résultat sur un cylindre de cire.
2141867Machine à écrireHEn 1714, le premier brevet est accordé à l'Anglais Henry Mill. En 1867, Christopher Latham Sholes, un imprimeur danois, met au point un prototype artisanal considéré comme l'ancêtre de la machine à écrire moderne. « The Writing Ball » des Américains Rasmus Malling et Hansen est commercialisée par la firme Remington.
La machine à écrire mettra beaucoup de temps à se développer. La disposition des lettres (QWERTY...) vient du fait que les premières machines ne suivaient pas la cadence de certaines secrétaires; on a donc placé les lettres les plus utilisées sous les doigts les plus faibles.
2151854Théorie de la logique binaire de G. BOOLETDans "Les lois de la pensée", il explique que l'on peut coder les démarches de la pensée à l'aide de système n'ayant que deux états: ZERO-UN; OUI-NON; VRAI-FAUX, ...
2161842Algorithmes, Théorie de la programmation par Ada LOVELACETAda, fille du poète Lord Byron, définit le principe d'itérations successives dans l'exécution d'une opération. En l'honneur du mathématicien arabe Al Khowarizmi, elle appelle "algorithme" le processus logique permettant l'exécution d'un programme. Le langage de programmation ADA a été ainsi nommé en son honneur.
2171833Principe des machines à calculer par BABBAGETPour lui, une machine à calculer doit comporter: - Un dispositif permettant d'introduire les données numériques (cartes perforées, roues dentées...), - Une mémoire pour conserver les valeurs numériques entrées, - Une unité de commande grâce à laquelle l'utilisateur va indiquer à la machine les tâches à effectuer, - Un "moulin" chargé d'effectuer les calculs,- Un dispositif permettant de prendre connaissance des résultats (imprimante...). Ces principes seront, un siècle plus tard, à la base des premiers ordinateurs.
2181833Machine analytique de C. BABBAGEHAlors que son projet de machine à différences s'enlisait, Babbage, aidé de A. Lovelace, conçut une machine composée d'un moulin (unité de calcul), d'un magasin (mémoire), et d'un dispositif de contrôle. Le tout utilisé à l'aide de cartes opérations, de cartes de variables et de cartes nombres.
Grâce à cette machine, qui sera partiellement construite par son fils, Babbage est considéré comme l'authentique grand-père des ordinateurs modernes.
2191822Arithmomètre de Th. de COLMARHCette machine, modeste sur le plan de la capacité de calcul (3 chiffres à l'inscripteur et 6 au totalisateur) fut néanmoins la première d'une longue série. Environ 1.500 exemplaires furent commercialisés entre 1823 et 1878. La capacité augmenta progressivement (un exemplaire de 30 chiffres fut même réalisé) et des licences de productions furent concédées à l'étranger.
2201820Machine à différences de C. BABBAGEHCette machine utilise le système décimal : la manivelle fait tourner les roues par dixièmes de tour. En raison de sa complexité (25.000 pièces) et de son coût, aucune des deux versions de cette machine ne sera complètement finie par Charles Babbage bien que le principe du calculateur soit parfaitement exact comme l'ont prouvé des chercheurs Britanniques qui en ont réalisé un exemplaire en 1991.
2211806Métier à tisser à cartes perforées de Joseph-Marie JACQUARDHReprenant l'idée de Falcon, il met au point des métiers à tisser automatisés commandés par des cartes perforées et il en équipe les ateliers lyonnais. Les canuts (tisserands Lyonnais) craignant que ces machines ne prennent leur place, en détruiront la plupart. Cependant, elles finiront par connaître un très grand succès (10.000 en service en 1812).
2221792Télégraphe optique de CHAPPELUn ensemble de tours, distantes de 12 kilomètres et comprenant des bras articulés permettait la transmission de signaux codés. 4.800 Kms seront ainsi couverts grâce à 556 tours.
2231728Cartes perforées par FALCONHElles seront utilisées pour faire fonctionner un métier à tisser.
2241728Métier à tisser de FALCONHC'est le premier à utiliser un "programme" sur plaquettes de bois perforées.
2251697Introduction du binaire en Europe par G. LEIBNITZTPassionné par la dyadique (couple de deux éléments d'interaction qui se complètent de façon réciproque), Leibnitz fut conforté dans ses idées lorsqu'il apprit que le binaire avait été inventé par les Chinois plusieurs millénaires auparavant. Il exposera devant l'Académie des Sciences de Paris ses idées qui seront publiées dans "Explication de l'arithmétique binaire avec des remarques sur son utilité et sur le sens qu'elle donne des anciennes figures chinoises de Fou-Hi".
2261694Machine à calculer de LEIBNITZHCette machine, inspirée par la Pascaline, n'aura pas le succès de celle-ci. Cependant, elle comportait nombre d'innovations mécaniques comme le tambour à dents inégales, permettant de multiplier un nombre par rotations répétées de la manivelle principale.
2271672La calculatrice de LeibnizHElle fait les 4 opérations et extraie les racines carrées.
2281645La Pascaline: Machine à calculer de B. PASCALHAfin d'aider son père, intendant de Haute-Normandie, Blaise Pascal conçoit une machine qui permette d’additionner et de soustraire deux nombres d’une façon directe et de faire des multiplications et des divisions par répétitions. Après 3 ans de recherche et 50 prototypes, il présente sa première machine. Il construit ensuite une vingtaine de Pascalines dans la décennie suivante et les perfectionne à chaque fois. Première à réellement fonctionner, elle servira de référence pour les machines futures. Elle marque aussi le début du développement du calcul mécanique, puis électrique et électronique. 8 de ces machines ont survécu jusqu’à nos jours.
2291625Règle à calculHWilliam Oughtred développe la règle à calcul qui exploite la propriété de logarithmes.
2301623Machine à calculer de W. SCHICKARDHComposée de 6 cylindres népériens , de réglettes coulissantes et de 6 disques opérateurs, cette machine était capable d'effectuer les reports de retenues dans un sens (addition) ou dans l'autre (soustraction). Détruite en 1624, elle ne sera reconstruite qu'en 1960 d'après les plans originaux.
2311615Bâton de NEPERHEn bois, en os ou en ivoire, c'est un abaque qui se compose de 10 cases divisées par une diagonale; dans le triangle inférieur droit figure le chiffre des unités du produit et dans le supérieur gauche, le chiffre des dizaines. Ils seront utilisés pendant plus de 200 ans.
2321614Logarithmes par NEPER (NAPIER)TGrace aux travaux de L'écossais Neper, la multiplication et la division peuvent être ramenées à deux opérations très simples: l'addition et la soustraction. Les logarithmes sont nés.
2331200Quipu PéruvienHPour le recensement des données statistiques concernant l'économie et la société de l'empire, en l'absence d'écriture, l'administration inca figurait les entiers naturels à l'aide de successions de nœuds le long de cordelettes de diverses couleurs fixées à une corde : l'ensemble constituait un quipu.
2341000ZéroTTrois peuples indépendamment ont inventé le zéro : les Babyloniens 2.000 ans avant J.C., les Mayas au III° siècle, puis les Hindous vers le V° siècle. Rapporté en Occident par les invasions arabes, le zéro trouvera un ardent défenseur en la personne de Gerbert d'Aurillac qui tentera de l'imposer lorsqu'il deviendra le pape Sylvestre II (999-1003). Mais, ce n'est que vers le XIVème siècle, que le monde occidental l'acceptera définitivement.
235820Travaux du mathématicien arabe AL KHOWARIZMITSavant persan, il regroupe les connaissances mathématiques de l'époque dans son ouvrage Al Jahbar. Il passe pour être le père de la théorie des algorithmes ainsi que de l'algèbre (Al-jabr signifiant « compensation »).
236100Abaque RomainHC'est la version "occidentale" du boulier. Son fonctionnement est sensiblement le même.
237~ -25OdomètreHDécrit par le romain Vitruve, il servait à mesurer la distance parcourue sur une route. Installé dans un chariot, il faisait tomber une petite boule dans un sac à chaque mille romain parcouru. Ce n'était cependant pas un « calculateur analogique », mais un simple compteur.
238-87Machine d'AnticythèreHLe plus ancien calculateur analogique connu à ce jour. Ce mécanisme à engrenages de bronze synthétise l'ensemble des connaissances astronomiques accumulées par les savants grecs permettant entre autres de prévoir la date et l'heure des éclipses lunaires et solaires des siècles à venir.
239-330LogiqueElle est définie par le philosophe grec Aristote.
240-1750Code d'HAMMOURABITRoi de babylone, il introduit la notion de normes et fait graver des sentences royales.
SI (personne ), ET (action), ALORS (sentence).
241-3000Binaire (Ying et Yang chinois)TReprésentation binaire: bien/mal, gentil/méchant, blanc, noir.
242-3000BoulierHComposé de perles évoluant sur des tiges, c'est déjà un appareil de calcul qui permet d'avoir la représentation du nombre (mémoire) et d'effectuer une opération sur ce nombre (calcul).
243-10000Boules et jetons d'argileHLes Sumériens ont été les premiers à utiliser un système pemettant de traiter l'information (transactions, mémorisation, contrôle...)
244-20000Os ou bâtons d'IshangoHDeux os d'approximativement 10 cm et 14 cm, découverts au Congo, qui portent plusieurs incisions sur chacune de leurs faces. Un fragment de quartz est enchâssé au sommet du plus petit.
245Entailles, caillouxHLes entailles dans du bois, les entassements de cailloux, de coquillages ou d'osselets. Le mot « calcul » provient d'ailleurs du mot latin, calculi qui signifie « cailloux ».
246Les doigtsHD'où le système décimal ou le système duodécimal.

illustrées