Des CELEBRITES
Louise-Placide BERAUD du VIGNAUD (Saint-Germain-l’Aiguiller, ~ 1735 ; 1794)
. Elle habitait le manoir du Vignaud et a connu le martyre lors de la guerre de Vendée.
Pierre-Henri LYONNET (Mouilleron, 1773 ; Port Louis, Ile Maurice,1829)
. Elève à l'Ecole de Médecine Navale de Rochefort (1790) - Marchand - Maître Chirurgien - Officier de Santé de 2è classe – Planteur.
. Engagé en 1793 dans un régiment de hussards, il participe probablement à la défense de la Châtaigneraie, attaquée par les bleus Vendéens. Puis il rejoindra le camp des Vendéens … avant de réintégrer son régiment d’origine. Il joue donc en Vendée un rôle ambigu durant la Révolution ; quoique acquis aux idées républicaines, il se verra poursuivi pour sa duplicité.
Chirurgien, conformément à une tradition familiale depuis cinq générations, il exercera ses talents au service de la Marine et participera à plusieurs batailles dans l‘Océan Indien, dont celle de Grand-Port sur l'île Maurice, qui opposa les Français aux Britanniques, du 23 au 28 août 1810 et se termina par le triomphe éclatant de la marine impériale. Un combat considéré comme le seul succès naval d'envergure sous l'Empire.
Il s’établira en Isle de France (l’Ile Maurice), s’y remariera à 37 ans avec une française de 23 ans native d’Orléans. Ils auront 8 enfants dont la plupart émigreront en Australie. Un de ses petits-fils Félix (1832-1896), naquit et vécut à la Châtaigneraie et s’illustra dans la peinture. Elève de Corot, il fit partie d'un cercle qui comprenait le compositeur Georges Bizet et les peintres Elie Delaunay, Edgar Degas, Gustave Moreau et Léon Bonnat.
Après la chute de Napoléon III, forte personnalité, il fut également élu député et a été maire de La Châtaigneraie pendant cinq mois, puis adjoint au maire de la ville entre 1882 et 1892. Il y fit construire une villa riche de peintures murales. Son fils unique, né en 1869, Félix, Léon, Jean-Baptiste Lyonnet mourra en 1887 écrasé entre deux wagons de chemin de fer le jour de l'inauguration de la gare de la ville. Il était âgé de 18 ans.
Un lointain descendant de Pierre-Henry Lionnet, Loyd Rees, est reconnu comme l'un des peintres contemporains australiens les plus célèbres. La postérité de Henri Lionnet s'illustra également dans le commerce maritime ; cinq Lionnet ont été commandants de bateaux importants qui sillonnaient l'océan Indien et assuraient les liens commerciaux entre Madagascar et l'Australie.
Un autre descendant, Edward Duyker (né en 1955) est un historien australien, auteur de plusieurs récits ethnographiques, fut consul à titre honorifique pour la République de Maurice en Nouvelle-Galles du Sud, et professeur à titre honorifique de l'université catholique de l'Australie. Il a été élu membre de l’« Académie australienne des Sciences Humaines » en novembre 2007.
Charles-Louis LARGETEAU, (Mouilleron, 1791 ; Pouzauges,1857)
. Né dans une famille de meuniers, et après avoir fait de brillantes études au collège de Fontenay le Comte et au lycée de Poitiers, il entra en 1809 à l'école polytechnique, récemment créée par Napoléon. Astronome inscrit à l’Académie des Sciences, il versa dans le Corps Royal des Ingénieurs Géographes pour exécuter la nouvelle carte de France. Entre au bureau des Longitudes, il devient secrétaire bibliothécaire de l’Observatoire. Parmi de multiples travaux, il a vérifié la différence de longitude entre Paris et Greenwich et relèvé les positions de 115 étoiles. Entré à l’Institut de France comme membre de l’Académie des Sciences, il y rencontre un « voisin », Ferchault de Réaumur, inventeur parmi de nombreuses autres inventions d’un type de thermomètre à alcool.Auguste CRAMEZEL de KERHUÉ (Rennes, 1831 – Mouilleron, 1918).
. Issu de l'école militaire de Saint-Cyr, il sera général de division en 1881. Il participa à la guerre de Crimée et se distingua particulièrement à la bataille de Malakoff (tour protégeant Sébastopol) le 8 septembre 1855. Il combattit à la tête d'un régiment de hussards lors de la guerre franco-allemande de 1870. Il était apparenté à la famille mouilleronnaise de Gaillard. Il est inhumé au cimetière de Mouilleron, dans la chapelle mortuaire des défunts des familles de Talode du Grail et de Gaillard.
Georges CLEMENCEAU (Mouilleron, 28 sep 1841 ; Paris, 24 nov 1929)
. Son père, Benjamin Clemenceau, médecin issu d’une famille de hobereaux dut attendre quatre ans le consentement de son père avant de pouvoir épouser, au temple de Mouilleron en 1839, Emma Gautreau fille de François (II), un fermier aisé, ce qui faisait de ce mariage une mésalliance. Le grand-père de Emma, François (I) avait été syndic de Mouilleron à l’aube de la Révolution. François (II) fut maire républicain protestant de Mouilleron de 1832 à 1834, nommé par le gouvernement de Louis-Philippe par réaction contre les légitimistes. Il remplaçait Alexis Mosnay, maire, catholique, légitimiste qui est l'arrière-grand-père du Maréchal de Lattre.
Emma Gautreau ne s’entendant pas avec son beau-père, le jeune couple s’installe à Mouilleron, chez le père de Emma, où naissent leurs deux premiers enfants (de six), Emma et Georges, avant le déménagement de la famille à Nantes en 1844. En 1851, à dix ans, Georges doit aller en pension pour parfaire son instruction. Mais très vite, pour le punir de ses mauvaises notes au collège de Nantes, son père plaça Georges comme « saute-ruisseau » (jeune clerc chargé des courses, dans une étude) chez le notaire de Mouilleron. Puis après le lycée dans l’établissement qui porte son nom à Nantes, Georges poursuivra la tradition familiale de médecins et fera ses études de médecine à Paris.
Suite à une peine de cœur, il prend le bateau pour les États-Unis en 1865. Contrevenant aux injonctions paternelles, il va y séjourner comme professeur de français et d'équitation et correspondant du journal Le Temps. Il en revient quatre ans plus tard avec une bonne connaissance de la langue anglaise (rarissime chez les Français de sa génération) et une jeune épouse américaine, Mary Plummer, dont il se montre très amoureux … au moins dans les premières années du mariage. Le couple aura trois enfants.
. Il combat le pouvoir de Napoléon III et à la chute du Second Empire, il sera élu maire de la commune de Montmartre, puis député de Paris. Sa vie sera une longue lutte : contre la cession de l’Alsace et de la Lorraine à l’Allemagne (10 mai 1871) ; pour la laïcité (tout en étant contre les excès de l’anticléricalisme) ; pour Dreyfus (il trouva le titre « J’accuse » pour Zola, dans l’Aurore, dont il était l’un des rédacteurs) ; pour la victoire de 1918 (le « Père de la Victoire »).
Clemenceau en campagne électorale dans le Var, en 1902
Au gouvernement, Clemenceau, « l’opposant perpétuel » pour qui la révolution était un « bloc », qui se montra un farouche partisan de l'ordre, fut pourtant le briseur de grèves et de manifestations de mineurs et de viticulteurs à Courrières, Villeneuve-Saint-Georges., … Le futur « Tigre » s’est retrouvé au cœur d’une contradiction : maintenir l’ordre tout en respectant les droits et la liberté, réprimer sévèrement tout en déployant une intense activité réformatrice de la condition ouvrière. Celui que l’affaire Dreyfus révéla négocia aussi la séparation des Églises et de l'État.
Pris en étau par la gauche révolutionnaire et la droite nationaliste, il fut une personnalité d'exception dans tous les sens du terme : journaliste hyperactif et spirituel, grand voyageur, collectionneur d'art féru d'histoire ancienne et de spiritualité asiatique, amateur de femmes, duelliste, etc.
. En raison de ses discours anticléricaux, il recevra un accueil glacial de ses compatriotes en 1906, alors que, nouveau ministre de l’Intérieur, il descendit à Mouilleron. Portes et volets restèrent fermés et le maire Jules Hénault lui refusa même l’entrée dans sa mairie. En revanche, il lui sera réservé un accueil triomphal le dimanche 17 août 1919. Le maire Roger de Lattre envoie son cocher au devant de Clemenceau … arrivé incognito sur la colline des moulins. Il sera reçu à la mairie (où il annonce le don –effectif le 09 octobre 1921 à l’occasion de l’inauguration par Clemenceau lui-même du monument aux morts - à sa commune natale du bronze du « Tigre terrassant l’Aigle » de Georges Gardet que la ville de Paris lui avait offert). Même le curé Guignardeau fait sonner les cloches et le salue au nom de la population.. Il se retirera à Jard-sur-Mer en Vendée, dans sa maison de pêcheur de Bélesbat face à l’océan, et sera inhumé au Colombier de Mouchamps en Vendée, le hameau de sa famille paternelle, près de son père, debout, face à l’Allemagne, ment la légende ! Il aura été fidèle jusqu’au bout à son engagement, lorsqu’il adhéra à un club de jeunes athées, de ne jamais participer à une quelconque manifestation religieuse en contradiction avec leur athéisme !
René VALLETTE (Fontenay-le-Comte, 1854 ; Saint-Germain-l’Aiguiller, 1939)
. Il résidait au logis de Beauregard à 50 m. au-delà de la rue Nationale sur le territoire de Saint-Germain-l’Aiguiller, dont il fut maire 50 années durant.
Il commença ses études au collège de Fontenay avant de bénéficier de l’enseignement des jésuites à Poitiers. Il se fit inscrire au barreau de Fontenay-le-Comte mais plaida peu. Traditionaliste catholique et monarchiste, disciple de Mauras, refusant la condamnation de l’Action Française par le Vatican, il préférait écrire pour défendre des causes avec ses multiples talents de journaliste, polémiste, chroniqueur, historien et archéologue.
En 1888, il fonda la Revue du Bas-Poitou, qui sera publiée jusqu’en 1972. La notoriété de cette revue et ses nombreux articles dans les journaux nationaux, firent la renommée de Beauregard qui devint vite le cénacle littéraire de la Vendée, que Clemenceau visita plusieurs fois.
. Il fut le propriétaire, entre autres, de la ferme de la Berthomerie.
William CARGILL (Le Havre, 1864 ; Saint-Germain-l’Aiguiller, 1945)
. Architecte, il fut l’un des principaux bâtisseurs du Havre à la fin du XIXe siècle. Ce fut aussi un artiste prolixe, un voyageur et un découvreur. Il fonda les premières cités sociales pavillonnaires en 1900., et laisse sa trace dans une grande partie de la ville basse du Havre. Il participa pleinement au courant de l'Art nouveau. À la fin de sa vie, William Cargill est accueilli chez sa fille, Suzanne Bage, à la demeure de Beauregard, achetée à la famille de René Vallette.
Dorina MONOD (Mouilleron, 1868 ; Paris, 1962)
. Eugénie "Dorina" Augustine Monod (1868-1962) est née à Mouilleron-en-Pareds. Elle était la fille de André John "William" dit Honyman Monod, pasteur (la cinquième génération en ligne directe), et de Marie Vallette, professeur née à Naples. Elle épousa William Frédéric Monod, dit Wilfred (1867-1943), un cousin germain, professeur à la Faculté de Théologie protestante de Paris et pasteur de l'église réformée à Mouilleron-en-Pareds.
. Théodore Monod (Rouen, 1902 ; Versailles, 2000) est le dernier de leurs quatre enfants. C’était un scientifique naturaliste et biologiste, spécialiste des déserts, explorateur et humaniste. Membre de l'Académie des sciences en 1963, professeur honoraire au Muséum d'histoire naturelle en 1974, il sera fait Grand Officier de la Légion d'honneur. Les 1.200 publications de ce grand spécialiste français des déserts, l’un des plus grands du Sahara au XXe siècle, sont considérées comme des œuvres de référence. Il a des liens de parenté (cousins) avec Jacques Monod (1910-1976) biologiste et chimiste, prix Nobel de physiologie, et l’industriel et homme politique Jérôme Monod (1930-2016).
Abel-Daniel CHEVALLEY (Mouilleron, 1868 ; Chaçay, Indre et Loire, 1933)
. Son père horloger suisse, traversant la France pour ramasser un peu d’argent pour partir vers les Amériques, rencontra une mouilleronnaise et s’établit à Mouilleron, ne se passionnant plus que pour les horloges de la contrée. Abel-Daniel, apprit le métier d’horloger, puis passa l’agrégation d’anglais, et épousa la fille d’Auguste Sabatier, illustre théologien protestant et doyen de la faculté protestante de Paris. Il travailla, comme Clemenceau son compatriote, comme envoyé spécial au journal Le Temps. Ecrivain d’ouvrages historiques et traducteur de l’anglais, il a publié des études anglaises, des recueils de poèmes et une histoire romancée de la bête du Gévaudan. Il a aussi écrit sous le pseudonyme de Jean Baslin. Il fut nommé consul au Transvaal (1905-1910), puis ministre plénipotentiaire à Oslo. En 1920, il représentera la France à la commission internationale chargée du sort de la Prusse Orientale (1919-1920) et sera haut-commissaire en Géorgie (1920-1921). Il mourra dans la ville dont il était maire.
KLOPFENSTEIN : Albert (1882-1956), Charles (1920- Wössingen, Allemagne, 1945)
. Cette famille, depuis son arrivée à Mouilleron en 1921, habitait une grande maison bourgeoise dans le bourg, toute proche de celle des De Lattre. Le général Albert Klopfenstein, d’origine alsacienne, élève de la 86e promotion de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, commanda, sur l'ordre de bataille du 10 mai 1940, la 2e Division d'Infanterie française du Corps d'armée colonial, l'une des plus vieilles divisions de l'armée de terre française. Ses troupes, les « Lions des Flandres » ont été particulièrement engagées dans la défense de l’avant-ligne de la position Maginot. Général de brigade, au coude à coude avec son voisin le général de Lattre, qui commandait la 14è division, il contribua à freiner l’invasion allemande à Rethel, sur les rives de l’Aisne, les 9 et 10 juin 1940. La citation du général Weygand « … a tenu tête … à un ennemi trois fois supérieur en nombre, appuyé par une artillerie puissante et disposant de nombreux chars. … une résistance farouche allant jusqu’au sacrifice total de certaines unités, remplissant ainsi jusqu’au bout la mission qui lui avait été confiée. »
Fin 1940, général en retraite, il se retira dans sa maison mouilleronnaise.
Scène devant la maison du général Albert Klopfenstein en retraite qui se trouve avec son épouse sur le haut du perron. La personne âgée au 1er plan sur la gauche est Roger de Lattre. Mars 1945 ? Maison sur la place.
. Son fils, Charles Klopfenstein entra (comme ses deux frères d’ailleurs) en 1932 au Prytanée, le lycée militaire de La Flèche, où son père y était commandant. En 1939, âgé de 19 ans, il s’engage volontaire comme cadet de l’école de cavalerie de Saumur. Lors de la bataille de France, il participe en juin 1940 aux « combats des Cadets de Saumur » pour la défense de ce secteur de la Loire. Cette résistance, qualifiée d'héroïque, opposa pendant deux jours près de 2.500 soldats français, sous-équipés et inexpérimentés, à la 1re division de cavalerie de l'armée allemande. Ce faisant, les cadets de Saumur sont parfois considérés comme les premiers résistants, avec les derniers défenseurs de la ligne Maginot.
Evasion, arrestation en Espagne, objet d’un échange, il rejoint les troupes d’AFN au Maroc. Chef d’un escadron de spahis marocains, il fait la campagne d’Italie en 1944 avec le général Juin. En 1945, avec ses spahis, lieutenant, chef de char au sein de la première armée, l’armée Rhin et Danube commandée par le général De Lattre, il débarque en Provence, franchit le Rhin le 31 mars 1945 et rejoint l’Allemagne. A la tête de son escadron, il meurt pour la France le 04 avril 1945 d’une salve d’obus, en entrant dans Wössingen, près de Karlsruhe.
Le 08 mai 2022, une plaque en hommage au général Albert Klopfenstein et à son fils Charles a été dévoilée sur la façade de la maison.
Jean de LATTRE de TASSIGNY (Mouilleron, 02 fév 1889 ; Paris, 11 jan 1952)
. Avec lui, l’histoire de Mouilleron-en-Pareds rejoint l’histoire de France pour la seconde fois.
Son arrière-grand-père maternel René-Alexis Mosnay fut le maire de Mouilleron de 1817 à 1859 (hormis un intermède de François Gautreau, le grand-père maternel de Georges Clemenceau de 1832 à 1834). Jules Hénault (d’une famille de la région de Bourneau / Fontenay-le-Comte), gendre de Alexis Mosnay, lui succéda comme maire, royaliste et catholique, jusqu’en 1870, date à laquelle il fut suspendu pendant un an, avant de reprendre son mandat jusqu’en 1911. Ce dernier eut comme successeur à la mairie jusqu’en 1956, son propre gendre, Roger de Lattre (doyen des maires de France), issu d’une famille originaire de Guise (Aisne). Le père de Jean, toujours maire, décédera le 6 avril 1956 à l'âge de 101 ans, 4 ans après son fils unique ...
. Dans sa maison natale (qui a reçu le label « Maison des illustres » en 2016) autour de son berceau, deux nurses allemandes, la protestante prussienne et la catholique bavaroise. Faute d’école chrétienne pour les garçons, avec quelques autres garçons, il bénéficia de l’instruction de la pieuse institutrice, Mlle Sarasin. Il fut ensuite inscrit (comme René Vallette) au collège jésuite à Poitiers, les Pères de Saint-Sauveur confortant ses connaissances en anglais et en sciences. Il s’adonnera aussi à sa passion des chevaux lors de nombreuses escapades sur les sentiers des rochers.
. Pendant la guerre 14-18, il est incorporé à sa demande dans le 93° RI, régiment vendéen. Il sera blessé 5 fois et 8 fois cité. Il part ensuite pour le Maroc où il sera 2 fois blessé et 3 fois cité. Entré en 1927 à l’Ecole de guerre, il sera le plus jeune colonel de France, puis promu général en 1939, le plus jeune de France.
En novembre 1942, il s’oppose à laisser les Allemands envahir la zone dite libre du Sud. Refusant d’accueillir les Allemands à Montpellier, il est arrêté par la police de Vichy et condamné à 10 ans de prison. Il s’évade, sur un plan de son fils Bernard, de la prison de Riom, en septembre 1943 et rejoint le général de Gaulle à Londres, pour prendre ensuite, à Alger, le commandement de ce qui sera la Première armée.
Il débarque en Provence le 15 août 1944, libère avec les forces alliées 25 départements en remontant vers Colmar qui est libérée le 02 février 1945. Début mars 1945, ce sera un accueil triomphal à Mouilleron, où il assurera à la foule de ses compatriotes la victoire très roche sur les nazis. Avec son armée, il passera effectivement en force le Rhin le 31 mars, avant de parvenir au Danube.
Le 8 mai 1945, aux cotés de Eisenhower, Joukov et Montgomery, il reçoit à Berlin, au nom de la France, la capitulation de l’Allemagne.
En 1950, il est nommé haut-commissaire en Indochine et commandant en chef en Extrême-Orient.
. Le 11 janvier 1952, terrassé par un cancer à la hanche mal soigné et dévasté par la mort de son fils unique, « Monsieur Jean » s’éteint à Paris. Le président de la République dépose sur sa dépouille, à l’Arc de Triomphe, son bâton de maréchal.
« Ne pas subir » : la devise du maréchal Jean de Lattre de Tassigny résume son choix de vie, et sa loi de l'action.
Honoré par des obsèques nationales, il est enterré, le 18 janvier, dans le cimetière de Mouilleron, lors de funérailles grandioses achevées dans une tempête de neige (Le Monde du 22 juin 1955) à coté de son fils Bernard, lieutenant, blessé à mort à l’âge de 23 ans, 7 mois plus tôt, à la tête d’un escadron vietnamien.
Inhumation - Mouilleron-en-Pareds
« Monsieur Jean », pour ses compatriotes : lettre de Joseph Briffaud, 22 ans, à son frère Marcel mobilisé.
Jean De Lattre – Prise d’armes à Mouilleron, mardi 06 mars 1945. Musée national Clemenceau-de Lattre – René Mady
Bernard de LATTRE (Mouilleron, 1928- Vietnam, 30 mai 1951)
. Le 3 septembre 1943, il participe activement, avec sa mère, à l’évasion de son père, condamné à 10 ans de prison pour « trahison » et emprisonné à Riom. Moins d’un an plus tard, engagé volontaire à 16 ans avec une dispense d’âge accordée par le général de Gaulle, il est affecté au 2e dragons. Il débarque en Provence en août 44. Gravement blessé à Autun le 8 septembre, il recevra la médaille militaire et ses galons de brigadier. Après plus de 6 mois de convalescence, ce n’est qu’en février 45 qu’il lui sera permis de participer à la Campagne d’Allemagne à bord de son char dans lequel il est tireur.
Nommé Maréchal des Logis, il entre à Coëtquidan au titre de l’EMIA en août 1945. A la sortie de Saumur où il a obtenu son brevet de pilote civil, il est nommé sous-lieutenant et affecté au 4e cuirassiers à Mourmelon.
Le 1er juillet 1949, il embarque à Marseille pour l’Indochine. Il devient très rapidement chef de peloton et chef de poste territorial dans une région du Delta qui borde la zone rebelle vietminh. Il est chargé de contrôler 15 villages représentant 20.000 habitants dont la plupart sont « suspects» ! En mai 1951, il commande le 8e escadron composé de jeunes vietnamiens qu’il doit former avant qu’ils ne rejoignent l’armée nationale que son père Jean, alors commandant en chef en Indochine, voulait créer.
Bernard avait alors à son actif plus de 20 mois de rizières. il pouvait prétendre à un peu de repos, un emploi plus sédentaire. Son père lui-même avait insisté pour qu’il accepte un stage d’appui aérien qui le retiendrait hors des premières lignes … Mais Bernard lui répondait toujours : « Je tiens à avoir jusqu’au dernier jour de ma campagne en Indochine une place dont personne ne puisse dire qu’elle m’a été donnée par protection ».
. Bernard décède en 1951, âgé de 23 ans, en Indochine « transpercé de quatre-vingts blessures » lors du bombardement du poste sur le rocher de Ninh-Binh qu'il tenait avec son escadron. Sa mort est symbolique : selon le Figaro de l’époque, elle a ouvert la prise de conscience de l’horreur de la guerre d’Indochine. Ses obsèques furent célébrées, en la cathédrale des Martyrs à Hanoi.
Emeric de GAILLARD de LAVALDENE de TALODE du GRAIL (Tavel, 1890 ; Suresnes,1952)
. Le 17 juin 1940, à l’annonce de la demande de l’armistice et de la cessation des combats, tous furent volontaires pour se battre pour l’honneur de leurs Armes, sachant bien qu’ils n’avaient aucune chance, avec un maigre effectif, sans approvisionnement sérieux en armes de guerre et en munitions, en moyens de durer et de vivre en campagne, d’empêcher longtemps la 1ère division de cavalerie semi-blindée allemande, de franchir au moins l’un des quatre ponts sur la Loire
. Citation au Corps d’armée du Général Hering : « Magnifique officier ayant déjà fait ses preuves au cours de la dernière guerre. Adjoint au colonel Commandant le secteur de Saumur, a pris une part active aux combats des 19, 20 et 22 juin 1940. A notamment pris la tête d’une contre-attaque d’infanterie et de chars, lancée pour aveugler une brèche ouverte par l’ennemi dans le dispositif de défense. »
. L’un de ses fils, Bernard, rejoint en août 1944 le maquis du Lys avec son frère cadet, Alain (futur maire de Mouilleron), sous l’autorité du sergent-chef Héricourt, qui les initie au maniement des armes. Le 24 août, Bernard est mortellement blessé à l’Absie, au cours d’un accrochage avec une colonne allemande.
Maurice MOREAU (Mouilleron-en-Pareds, 1900 ; Buchenwald, 1945)
. Né à Mouilleron, installé comme coiffeur à la Caillère en 1923, il est mobilisé le 1er septembre 1939. Démobilisé en 1940, il s’engage dans la Résistance. Arrêté le 21 septembre 1943, il est interrogé à la prison de Poitiers puis de Compiègne, avant d’être déporté au camp de Buchenwald, le 22 janvier 1944.
Charles GACHET (Bazoges en Pareds, 1911 ; Montaigu, 1984)
. Il entra dans la Congrégation des Fils de Marie Immaculée, poursuivit ses études à Saint-Sauveur, et fut ordonné prêtre en 1936. Peu de temps après, il fut nommé, comme il l’avait souhaité, à Sainte Lucie, dans les Antilles Anglophones, où, avec d’autres FMI, il servit dans différentes paroisses, notamment à Soufrière où il resta sept ans. C’est là qu’en 1957 il reçoit sa nomination comme Premier évêque du diocèse de Sainte Lucie, créé en février 1956. Il dut quitter Soufrière pour s’établir à Castries, siège du diocèse, avec l’église de l’Immaculée Conception érigée en cathédrale, église construite par son grand-oncle, le Père Louis Tapon, tout au début du 20ème siècle.
Il se retira en 1974 à Trinidad, et quatre ou cinq ans plus tard, quitta définitivement les Antilles pour rejoindre sa Vendée, où il devint l’aumônier des Soeurs de Mormaison au couvent des Brouzils.
Il mourra à 73 ans, dans un accident de voiture.
Jean ROUSSEAU (Mouilleron-en-Pareds, 1922 ; Angers, 2013)
. Il est élève au lycée d’Angers, quand en 1940, il est contraint d’abandonner ses études et part travailler à Paris. Il s’engage dans la Résistance et, en mars 1943, réfractaire au STO, il se réfugie dans les Deux-Sèvres et rejoint le maquis en juillet. Il est arrêté, emprisonné à Poitiers, transféré à Belfort d’où il est déporté vers Neuengamme par le convoi du 28 août 1944 (matricule 43591). Il reste au camp central durant toute sa déportation. Evacué vers Flensburg, il y est libéré puis conduit en Suède, où il est soigné du typhus avant de rentrer en France, le 29 juin 1945. En 1998, il est élu président de la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance (CNCVR), qu'il dirige jusqu’à la dissolution de cette association, le 31 décembre 2005.