6-5 – La Rome antique – Histoire chronologique succincte

- 753 (21 avr) : Fondation de Cumes, qui est à la fois la première colonie grecque d’Italie et la plus proche de Rome, une petite ville latine située plus au nord. Ces débuts de l’influence grecque correspondent à la fondation légendaire de Rome par Romulus en 753.

- 753 / - 509 : Rome est gouvernée par 14 rois légendaires.

- 616 : Le trône revient à Tarquin l’Ancien, originaire de la ville de Tarquinia (région Latium, en Italie centrale).  la ville de Rome finit à son tour par tomber sous le joug étrusque.

- 535 : Tarquin le Superbe succède à Servius Tullius ; il laissera le souvenir d’un roi tyrannique. La cité grecque de Cumes commence alors à soutenir militairement les cités latines contre la domination étrusque.

- 509 : La population de Rome chasse Tarquin et fonde la République romaine. Inauguration du capitole.

- 509 / - 27 : Sous la République la ville est gouvernée par le Sénat, aux mains des Romains les plus riches, et par deux consuls élus chaque année. En pratique, ces fonctions demandent des moyens importants et sont accaparées par les riches aristocrates appelés les patriciens. La fonction de tribun de la plèbe est créée pour compenser cette fracture et contrebalancer le pouvoir du Sénat. Durant cette période les guerres sont très nombreuses.

- 493 : Dans un premier temps, sous l’influence étrusque, les villes voisines tentent d’attaquer Rome, mais celle-ci triomphe de la coalition et s’impose à la tête de la Ligue Latine.

- 451 : Début de la rédaction de la Lex XII Tabularum (loi des Douze Tables), premier ensemble de politiques écrites. Cette loi, gravée sur douze tables de bronze, énonce les procédures à suivre en matière de procès, de propriété foncière, de crimes et de châtiments, et de droits civiques. Elle inclut aussi des règles relatives aux voies, comme l’instauration d’une largeur standard de 8 et 16 pieds romains respectivement pour les voies droites et celles sinueuses (soit environ 2,30 mètres et 4,70 mètres de large).

- 423 : Les Etrusques perdent le contrôle de Capoue.

- 4ème siècle : Sous la direction du censeur Appius Claudius, construction de la Via Appia (voie Appienne), la plus connue de toutes. Pavée de grandes dalles de basalte, à l’origine, elle reliait Rome à Capoue (210 km). En 244 av. J.-C., la voie sera prolongée de plus de 320 km vers le sud pour atteindre la ville portuaire de Brundisium (actuelle Brindisi), située sur la côte adriatique, dans le sud de l’Italie.

- 390 : Les Gaulois menés par Brennus ravagent le pays étrusque et s’avancent jusqu’à Rome qu’ils pillent. Cet évènement marquera durablement les esprits. Par la suite, les remparts sont reconstruits en englobant les 7 collines de Rome.

- 343 : La ville de Capoue appelle les Romains à l’aide face aux attaques des Samnites, ce qui marque véritablement les débuts de l’expansion romaine.

- 327 : C’est au tour de la ville grecque de Naples de faire appel à Rome contre les Samnites. Les Romains tracent la première voie romaine, la Via Appia, qui relie Rome à Capoue. Peu après, la côte des Pouilles se place à son tour sous la protection de Rome.

- 290 : Rome triomphe de ses adversaires (une grande alliance des Samnites, Etrusques, Ombriens et Gaulois) et annexe le territoire samnite.

Puis elle entreprend de conquérir les cités étrusques une à une, chose faire en -264. Elle s’empare des cités grecques ; l’Italie est progressivement conquise.

- 241 : Rome triomphe de Carthage à l’issue de la première guerre punique qui l’a poussée à développer une flotte de guerre. Elle récupère alors la Sicile, la Sardaigne et la Corse.

- 222 : Rome achève la conquête de la plaine du Pô, en chassant les Gaulois.

- 218 : Les Carthaginois menés par Hannibal tentent de prendre leur revanche contre Rome ; mais après de premiers succès, ils sont finalement vaincus en – 202. Rome récupère leurs possessions en Espagne. La conquête de l’Hispanie les occupera pendant plus d’un siècle. La Numidie et la Maurétanie s’érigent en royaumes indépendants.

- 168 : Rome s’empare de la Macédoine, alliée de Carthage, à l’issue de trois guerres successives.

- 146 : Après trois années de guerre, la ville de Carthage est prise et totalement détruite. Rome s’empare de ses territoires en Méditerranée.

- 133 / - 29 : Rome connaît un siècle de guerres civiles. Pompée sera assassiné en -48. Le prestige des victoires militaires permet aux généraux romains de revendiquer le pouvoir politique.

- 125 / - 121 : Vainqueur de sa grande rivale, Rome part alors à la conquête de la Gaule Transalpine pour connecter leurs possessions d’Espagne et d’Italie. Des légions de Rome, menées par le consul Fluvius Flaccus, interviennent pour la première fois en Gaule. Elles défont les peuples gaulois de la région : Ligures, Salyens et Voconces. Quatre ans plus tard, le consul Fabius Maximus défait les Allobroges (installés entre le Rhône et les Alpes du Sud). Une nouvelle province romaine est née : la Gallia Transalpina (Gaule transalpine).

- 118 : Fondation de la Colonia Narbo Martius (Narbonne) par Domitius Ahenobarbus. Le général et consul fait de la cité un carrefour commercial de la Méditerranée occidentale.

- 66 : Rome hérite de la Bythinie, ce qui provoque l’entrée en guerre de l’Arménie aux côtés du Pont. Le général Pompée remporte une victoire décisive en - 66 : il vassalise le Pont, annexe la Syrie puis vassalise la Judée.

- 58 : Souhaitant égaler les exploits militaires de son rival Pompée (106 -48 av. J.-C.), Jules César (100-44 av. J.-C.), proconsul de la Gaule transalpine, entame sa conquête de la « Gaule chevelue » (Gallia comata) constituée de peuples puissants comme les Arvernes (Auvergne), les Eduens (Bourgogne) ou encore les Carnutes (Centre-Val de Loire). César profite des rivalités entre ces tribus pour mener à bien sa guerre des Gaules.

- 52 : Rentré à Rome, auréolé de ses victoires, César apprend que des troubles agitent la Gaule : des marchands romains ont été massacrés à Cenabum (Orléans) et le chef arverne Vercingétorix (80-46 av. J.-C.) a levé une armée de 80.000 hommes. En juin, les légions de César assiègent l’oppidum de Gergovie mais les Gaulois triomphent. L’imperator leur impose un siège de deux mois, d’août à septembre, à Alésia, qui affame la population. Vercingétorix est contraint de rendre les armes. L’année suivante, toute la Gaule est devenue romaine.

- 49 (11 jan) : Avec ses troupes, César viole l'interdiction de franchir le Rubicon (Alea jacta est, « les dés sont jetés ») qui, au titre de la loi, protégeait Rome des menaces militaires internes.

- 44 : Assassinat de Jules César. Scission entre ses deux héritiers, Octave et Marc Antoine allié à Cléopâtre.

- 43 : Fondation par le proconsul Munatius Plancus de Lugdunum (Lyon) qui sera élevée au rang de capitale des Gaules. La cité rhodanienne abritera le seul atelier monétaire -en dehors de Rome- autorisé à frapper des monnaies d’or et d’argent, et aura le deuxième réseau d’aqueducs de l’empire.

- 31 : Octave triomphe de Marc Antoine, récupère l’Egypte et se fait proclamer empereur sous le nom d’Auguste.

- 27 (16 jan: Octavien (petit-neveu de Jules César qui l’a adopté posthume en - 44) se fait octroyer par le Sénat le titre honorifique d'Auguste, qui désigne une personne agissant sous de bons auspices. Le Sénat conserve un rôle important, mais il est dorénavant supervisé par l’empereur qui détient donc l’essentiel des pouvoirs.

Début de l'empire romain. L'Empereur Auguste dirige seul, tout en gardant en apparence les institutions de la République. Il élargit le territoire du monde romain jusqu’à trois grands fleuves : le Rhin, le Danube et l’Euphrate.

La Grèce devient une province de l’Empire romain.

-16 / - 13 : L’empereur Auguste donne à la Gaule un nouveau cadre administratif. La Gaule transalpine devient la Narbonnaise, du nom de sa capitale. La Gaule chevelue est divisée en provinces, les Trois Gaules : la Belgique et sa capitale Durocortorum (Reims), la Lyonnaise avec Lugdunum (Lyon) et l’Aquitaine dirigée depuis Mediolanum Santonum (Saintes). Les peuples gaulois sont regroupés en civitates (cités).

14 : Tibère succède à Auguste, ce qui marque une pause dans l’expansion territoriale. La Judée est alors secouée par des prédicateurs juifs suite à son annexion, notamment un certain Jésus.

41 – 54 : Règne de Claude : la conquête de la Bretagne débute.

19 juillet 64 : Sous Néron, grand incendie de Rome.

juin 68 / déc 69 : L'année des quatre empereurs (usurpateurs). Première guerre civile depuis le règne d'Auguste, elle débute dans les derniers mois du règne de Néron avec la révolte de Caius Julius Vindex dans la province lyonnaise en Gaule. Les Gaulois se retrouvent entraînés dans cette guerre civile par l’intermédiaire des gouverneurs des Trois Gaules.

20 décembre 69 : Vespasien triomphe de ses rivaux. Face aux révoltes en Judée, il fait détruire le Temple de Jérusalem, marquant les débuts de la Diaspora juive. Il fait aussi construire le Colisée à Rome. Les crises de succession trouveront un semblant de dénouement avec ses deux fils qui lui succéderont.

70 : Sous l’impulsion de l’empereur Vespasien (9-79) premier empereur de la dynastie des Flaviens, la conquête de la Bretagne se poursuit, mais la Pax Romana (paix romaine) se concrétise lors d’une assemblée à Durocortorum (Reims) où, « au nom des Gaules », les élites gallo-romaines jurent fidélité à Rome.

90 : Pendant le règne de l’empereur Domitien (51-96), les constructions de bâtiments publics se multiplient dans les grandes villes gallo-romaines. Des amphithéâtres sont construits à Nîmes, Orange, Arles… Long de 275 mètres et haut de 48 mètres, un aqueduc, qui a pour but d’amener l’eau de la source d’Uzès à la ville de Nemausus (Nîmes), commence à être érigé : ce sera le futur pont du Gard.

98 / 117 : règne de Trajan. L’empire atteint ses plus grandes dimensions, s’étendant depuis la Bretagne jusqu’à la péninsule arabique. A l’intérieur de ces frontières, la longue période de paix qui règne entre les différents peuples favorise la prospérité économique. Les habitants, principalement ceux des villes, adoptent la culture et le mode de vie romain.

L'empire romain dans sa plus grande extension (fin du Ier siècle après Jésus-Christ). La ville compte à son apogée un million d'habitants. L'empire lui-même en recense cinquante millions, soit autant que l'empire chinois des Han, tandis que la Terre dans son ensemble en compte environ 250 millions.

Les voies romaines

 

117 – 138 : Hadrien succède à Trajan. Lettré, poète et philosophe à la réputation pacifique, il rompt avec la politique expansionniste de son prédécesseur, s'attachant à pacifier et à structurer administrativement l'Empire, tout en consolidant des frontières parfois poreuses (nord de l’Angleterre).

II° siècle : le « siècle des Antonins ». L’empire est pacifié ; Rome est à son apogée. Les légions, comme durant le I° siècle, continuent à repousser les limites de l'empire jusqu'au Rhin, au Danube et à l'Euphrate. Au Sud, le désert les arrête. La mer Méditerranée devient une mer romaine, pacifiée et débarrassée de ses pirates. A l'exception de Commode, qui a pris la succession de son père Marc Aurèle, les autres empereurs arrivent au pouvoir par le biais de l'adoption.

177 : Alors que le christianisme fait son apparition en Gaule, l’empereur Marc Aurèle, inquiet par cette nouvelle religion, exige des exécutions publiques. Parmi les plus notables, celle de 66 martyrs jetés aux fauves dans l’amphithéâtre de Lugdunum (Lyon).

193 : Les légions et la garde prétorienne (la garde privée de l'empereur) commencent à faire et défaire les empereurs. Septime Sévère (146 / 211) le premier empereur sans racines italiennes fonde une nouvelle dynastie. Cet évènement marque l’affaiblissement du Sénat : dorénavant, les empereurs tireront leur légitimité de l’armée. L'empire romain entre dans une longue crise politique, en dépit d’une économie encore florissante, accompagnée d'une prospérité rurale et urbaine réelle, qui permettait d'entretenir une armée professionnelle de 600.000 soldats. Début du « Bas empire » (l’« Antiquité tardive »), période qui conduira à la chute de l’empire romain.

197 : Avec Septime Sévère l'empire romain change de nature. Il doit combattre en permanence les ennemis des frontières : il reprend la Mésopotamie aux Parthes, puis repousse les Calédoniens dans l'actuelle Écosse. Il met à sac Lugdunum (Lyon), la capitale des Gaules, qui s’était ralliée à l’usurpateur Clodius Albinus. Les sénateurs gallo-romains sont mis à mort.

212 : L'édit de Caracalla (la Constitution antonine) accorde la citoyenneté à tous les hommes libres de l'empire. La ville de Rome lui doit, grand bâtisseur mégalomaniaque, les plus grands thermes que l'on connaisse.

230 / 260 : Une grave crise politique et financière a failli faire chuter l’empire : des peuplades entières entrent sur le territoire romain, mais ils seront domptés.

235 : L’assassinat de Sévère Alexandre (ou Alexandre-Sévère), dernier empereur de la dynastie des Sévères, marque la fin du principat ou empire tel qu'Auguste l'avait inauguré. Il marque le début d'une « grande crise » dynastique d'un tiers de siècle, marquée par la nomination d'empereurs selon le bon vouloir des armées.

Sur le Rhin et le Danube, les Barbares se font plus que jamais menaçants. Gallien, qui a pris la direction de l'empire après la capture et la mort de son père Valérien, en vient à payer un tribut aux Goths des régions danubiennes !

250 / 258 : L'empereur Dèce rend obligatoire le culte impérial. Persécution des chrétiens qui refusent de sacrifier aux dieux romains. Persécution prolongée sous Valérien (257-258).

260 : En Orient, les Perses sassanides (qui ont succédé aux Parthes comme ennemis de Rome) battent l'empereur Valérien qui sera réduit en esclavage, avec 70.000 de ses hommes, dans des conditions atroces.

260 (Gallien) / 303 (Dioclétien) : La Petite paix de l’Église, une période où la religion chrétienne peut se développer sans opposition officielle du gouvernement. Elle est particulièrement rattachée au règne de l’empereur Gallien (253–268), auteur du premier édit de tolérance à l’égard des chrétiens. Elle prend fin en 303 (édit qui conduit à la grande persécution de Dioclétien). Elle est un préliminaire à la Paix de l'Église initiée par l'édit de Milan (313) promulgué par Constantin Ier et Licinius.

268 : mort de Gallien et avènement d'un général illyrien sous le nom de Claude II. Les institutions romaines retrouvent un semblant de santé. Avec lui débute une longue lignée d'empereurs énergiques, militaires de modeste extraction, tous originaires d'Illyrie (la Serbie actuelle) et des régions danubiennes.

271 : Aurélien ceinture Rome de remparts (c'est seulement 1.300 ans plus tard que l'on en viendra à abattre les remparts !). Bientôt toutes les villes de l'empire l'imiteront l'une après l'autre

271 / 273 : L’empire de Palmyre est un nom donné à une partie de l’Empire romain dont les dirigeants ont revendiqué la couronne de Rome pendant la crise du troisième siècle. Il englobait les provinces romaines de Syrie, de Palestine, d’Égypte et de grandes parties de l'Asie Mineure.

L'Empire divisé autour de 271 : Empire des Gaules et Empire de Palmyre.

III° siècle : L'anarchie conduit le pouvoir à devenir plus personnel et moins collectif. L'empereur n'apparaît plus comme le princeps, autrement dit le « Premier d'entre tous [les sénateurs] », mais comme un homme au-dessus du commun. Il est de plus en plus divinisé de son vivant à la façon orientale et sur les monnaies, il est représenté vers 285 avec la formule Dominus Noster (« Notre maître ».

285 : Dioclétien comprend que le gouvernement de l'empire dépasse désormais les forces d'un seul homme. Il instaure la « tétrarchie », autrement dit un gouvernement à quatre, chaque co-empereur surveillant une partie des frontières. Dans le souci de renforcer la cohésion de l'empire, il organise aussi de grandes persécutions contre les chrétiens, une minorité religieuse (près de 10% de la population de l'empire) qui dérange.

303 : Sous le règne de Dioclétien, Persécution de Dioclétien ou Grande persécution, la dernière répression du christianisme. 4 édits révoquent certains droits des chrétiens en leur imposant de se conformer aux pratiques religieuses traditionnelles sous peine d'emprisonnement et d’exécution.

Pour affaiblir le pouvoir des gouverneurs en Gaule, Dioclétien divise la Gaule en 16 provinces impériales regroupées en deux circonscriptions : la Diocesis Galliarum, au nord de la Loire et du Rhône, dont Augusta Trevorum (Trèves) est le chef-lieu, et la Diocesis Viennensis, qui s’étend aux provinces les plus méridionales, avec pour capitale Vienna (Vienne).

313 : Par l'édit de Milan (en réalité une lettre circulaire attribuée à Constantin, publiée par Licinius à Nicomédie par un rescrit du 13 juin 313), Constantin décrète la liberté de tous les cultes et accorde droit de cité au christianisme. Il donna l’impulsion à la construction d’églises et à la préservation des lieux saints (nativité et Golgotha). Il se fera lui-même baptiser sur son lit de mort. Les empereurs qui succèdent à Constantin seront chrétiens, à l'exception de Julien l'Apostat.

324 : Constantin 1er (le Grand) réunifie l’Empire et transporte à Byzance, dans la « deuxième Rome », la capitale des César de l'Empire d'Orient, sur les rives du Bosphore au carrefour de l'Europe et de l'Asie, à proximité des frontières les plus menacées, pour être mieux en mesure de les défendre.

325 : Concile de Nicée (İznik, en Turquie) présidé par Constantin. Les quelque 250 évêques, presque tous orientaux, condamnent l'arianisme (mise en cause de la nature même du Christ). Ils proclament la divinité du Christ ; création de l'Eglise catholique et apostolique (adoption du Credo). La célébration de Pâques est fixée au "dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après".

11 mai 330 : Après avoir réunifié l’Empire en 324, Constantin le Grand s’empare de Byzance, la cité grecque créée vers - 667, et y pose, sur la rive européenne du Bosphore, la première pierre de sa ville, la « nouvelle Rome » capitale des césars. Sur le modèle du Panthéon, il fait édifier une basilique, « Hagia Sophia » (le temple de la sagesse divine) ; reconstruite en 415 sous Théodose, elle sera consacrée en 562. La ville fut plus tard appelée Constantinopolis (Constantinople) en référence à l'empereur Constantin le Grand qui décida de sa création.

361 : Julien récupère le trône. Il sera le dernier empereur païen.

376 : Les Wisigoths, poussés par les Huns, franchissent le Danube et imposent à l'empereur Valens un traité qui leur donne le droit de s'installer dans l'empire (dans la Serbie actuelle) comme « fédérés » (en quelque sorte alliés). Théodose 1er conclura un traité avec les Goths en 382 pour les fixer aux sud du Danube.

380 : Théodose 1er promulgue l’Edit sur la Foi, par lequel il impose à tous les peuples de l’Empire la profession de foi de Nicée. En 381, il réunit le concile de Constantinople qui définira le dogme de la Trinité mettant ainsi fin à l’arianisme. Il interdit en 382 les cultes autres que le christianisme, qui devient la religion d’Etat. L’Empire romain devient le deuxième pays à devenir chrétien après l’Arménie. La répression affecte, dès lors, les fidèles des religions païennes et l'on assistera à des massacres par des foules chrétiennes déchaînées.

17 janvier 395 : Le règne de Théodose s’achève ; il aura été la dernière phase de stabilité d’un empire romain qu’il partage entre ses deux fils, pour faciliter son administration : la division de l’empire entre 2 empereurs est désormais définitive. La partie à l'Ouest prend le nom d'Empire romain d'Occident, et la partie à l'Est celui d'Empire romain d'Orient. Ce dernier, qui est généralement nommé Empire byzantin par les historiens, survivra à la chute de l'Empire d'occident (en 476) jusqu'en 1453. Cette scission sera définitive. Elle se lit encore dans la frontière qui sépare la Croatie (occidentale et catholique) de la Serbie et de la Bosnie (orientale et orthodoxe). C’est la fin de l’Antiquité tardive.

Hiver 406 / 407 : Les Huns déferlent sur l’occident. Les peuples majoritairement germaniques (Vandales, Suèves et Alains) qui vivaient aux limites de l’Empire les fuient en se ruant à l’ouest, franchissent le Rhin et ravagent la Gaule, puis gagnent l’Espagne : les « invasions barbares » (migrations germaniques). L'empire romain d'Occident est dès lors fractionné en royaumes barbares. Sur les bords du Rhin dominent les Francs (qui donneront leur nom à la France), dans la plaine d'Alsace, les Alamans (d'où le nom d'Allemagne), sur le Rhône les Burgondes (d'où le nom de Bourgogne), autour de Toulouse les Wisigoths, en Italie les Ostrogoths de Théodoric le Grand, en Espagne les Vandales (d'où le nom d'Andalousie).

410 : Les barbares Wisigoths d’Alaric Ier envahissent l’Italie et pillent Rome qui est mise à sac, avant de s’emparer de la Gaule narbonnaise et aquitaine, tandis que les Suèves s’installent en Hispanie.

421 : Les Huns, sous la conduite d'Attila, font une incursion en Gaule, puis menacent Lutèce (451), défendue par Sainte Geneviève.

429 : Les Vandales passent en Afrique du Nord, puis prennent Carthage.

2ème moitié du V° siècle : Les Francs installent un royaume au nord de la Gaule. L’île de Bretagne est abandonnée par les Romains.

451 (20 jun) : Le romain Aetius, ses gallo-romains et le roi wisigoth Théodoric battent le cruel Attila et ses Huns (nomades originaires d'Asie centrale), appuyés par leurs vassaux germaniques, sur les Champs Catalauniques près de Châlons-en-Champagne. Il venait d'incendier Metz après avoir franchi le Rhin. Sainte Geneviève venait de les arrêter aux portes de Lutèce (Paris).

Plutôt que d'attaquer les Romains pour de l'or, des chercheurs émettent l'hypothèse que les raids d'Attila ont eu pour but d'acquérir de la nourriture et du bétail durant des périodes de disette. Si la datation de ces événements est fiable, alors les incursions hunniques les plus dévastatrices, en 447, 451 et 452 de notre ère, se sont produites pendant des étés extrêmement secs.

04 septembre 476 : Romulus Augustule, fils d’Oreste, dénommé Augustule, « le petit Auguste », le dernier empereur d'Occident est déposé par le chef germanique Odoacre (qui prend le titre de patrice d’Italie), chef des Hérules, barbares alliés aux Huns d’Attila, et ses insignes renvoyés à l'empereur de Constantinople. C’est la fin de l’empire romain d’Occident.

La plupart des historiens font de cette date la fin de l’Antiquité et le début du Moyen-Âge (lequel s’achèvera en 1492, avec la fin de la « Reconquista » espagnole le 02 janvier, et la découverte de l’Amérique le 12 octobre. Année qui marque le début de l’« Epoque moderne »).

Odoacre gouverne l’Italie avec l’agrément du sénat de Rome au nom de l’empereur d’Orient à qui il demanda d’être reconnu comme patrice (appartenant à la classe supérieure et donc détenant diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue du reste de la population dite plébéienne.)

486 : La bataille de Soissons oppose Clovis, roi des Francs, à Syagrius, le dernier général romain présent en Gaule. Vaincu, ce dernier est exécuté. La dernière enclave romaine en Gaule, le Royaume de Soissons, est conquise. C’est le glas du pouvoir romain en Gaule et le début du Moyen Age avec l’avènement de la dynastie des Mérovingiens en Gaule.

Ve, VIe et VIIe siècles : L'époque des Huns et des Francs ; déclin du niveau de vie en Occident. La situation se stabilise avec un jeune chef franc du nom de Clovis (de son nom dérive le prénom Louis qui sera celui de 19 rois de France). Clovis soumet toute la Gaule des Pyrénées au Rhin et au-delà.

502 : Le roi burgonde Gondebaud promulgue sur ses terres la loi (dite Gombette, d'après son nom) pour rapprocher le statut juridique des sujets gallo-romains et des occupants barbares. Cette loi sera imitée peu à peu dans les autres royaumes barbares.

476 / 565 : Apogée de l’empire romain d’Orient. Constantinople est considérée comme la capitale du monde.

527-565 : Règne de Justinien I°, « l'empereur qui ne dort jamais ». Il s'attelle à la restauration de l'Empire. Il entame aussi la compilation du droit romain. Cet ouvrage juridique du nom de Digeste inspirera les légistes européens et notamment les rédacteurs du Code Civil. Nous lui devons une partie de nos lois. Il a tenté d'unifier l'empire chrétien, divisé entre Orient et Occident et menacé de toute part. Il fait construire la basilique Sainte-Sophie, dédiée à la Sagesse (Sophia en grec). Son long règne qui marque le crépuscule de l'Antiquité et l'aube du Moyen Âge reste pourtant méconnu. Peste justinienne.

610-641 : Règne d’Héraclius. Il transforme l'empire romain d'Orient en empire byzantin (du nom de Byzance, nom grec de Constantinople). Il s'épuise à repousser les Bulgares et les Perses, mais à la veille de sa mort, il doit s'accommoder de la conquête de la Syrie et de l'Égypte par des intrus que personne n'attendait : des cavaliers arabes guidés par une nouvelle religion, l'islam.

29 mai 1453 : Siège de Constantinople qui aboutit à la prise de la ville par les troupes ottomanes de Mehmed II.

Disparition de l'Empire byzantin (ex. Empire romain d'Orient) et sa fin définitive en tant qu'entité politique et juridique. Constantinople sera nommée Istanbul en 1930, sous le règne d'Atatürk.

L’étroite connexion de l’Eglise byzantine avec le pouvoir étatique, l’interpénétration de l’Etat et de l’Eglise, qui ont prévalu depuis 11 siècles, font que le déclin de l’un coïncidera avec celui de l’autre.

Les romains de l’antiquité tardive ont-ils pensé leur époque décadente ? Déjà, Caton l’Ancien, homme politique et écrivain, (-234 / -149) l’envisageait, et à défaut de percevoir la fin du monde romain, celle de l’Empire, ceux-ci ont médité sur le vieillissement des institutions et celui du monde…

La « collapsologie » centrée sur le déclin d’une civilisation, son agonie, son effondrement regroupe bien des théories.

Rome tient une place majeure, parmi l’empire Maya, la civilisation de l’Indus ou les Viking du Groenland. Depuis le XVIIIe siècle, philosophes et historiens cherchent les causes de cette chute de Rome. L’écrivain et philosophe français Voltaire (1694 / 1778) y voit le christianisme et les barbares, l’historien et homme politique britannique Edward Gibbon (1737 / 1794), la tyrannie des empereurs et les mœurs dissolues, la perte du courage, en un mot l’affaiblissement moral, tandis que l’historien classique allemand Otto Seek (1850 / 1921) y entrevoit un darwinisme à l’envers : l’élimination des meilleurs !

Si l’économiste et sociologue allemand Max Weber (1864 / 1920) a eu une approche plus économique et sociale, les théories sur le rôle du plomb, les changements climatiques, ou les pandémies comme le propose le journaliste américain Kyle Harper en 2019 sont légions…