De nombreuses femmes mathématiciennes, scientifiques, astronomes, chimistes, biologistes, … se sont battues pour s'établir en tant que membres de la communauté scientifique. Ces « girls », scientifiques ou non, ont lutté contre les forces qui entravaient leur participation active et visible aux sciences et ont dû surmonter des obstacles extraordinaires pour contribuer à l'essor de la science ou accomplir leur devoir.
Elles ont été victimes de l’effet Matilda, ce phénomène d’invisibilisation des femmes scientifiques au profit de leurs collègues masculins. À l’origine, ce phénomène a été conceptualisé par le sociologue Robert K. Merton, qui avait étudié la notoriété des scientifiques selon leur position dans la structure hiérarchique où ils travaillaient. Il avait constaté que les chefs bénéficiaient souvent d’une reconnaissance disproportionnée au regard de leur contribution réelle. Il avait nommé ce mécanisme social « l’effet Matthieu », en référence à ce passage de l’Évangile selon Matthieu : « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a ».
Plus tard, Margaret Rossiter (1944 - historienne des sciences et professeure américaine à l'université Cornell) a repris ce concept pour désigner les femmes scientifiques dont le travail et les découvertes sont minimisés. Elle l’a nommé « effet Matilda » en hommage à Matilda Joslyn Gage (1826-1898), une militante féministe, abolitionniste, libre-penseuse et essayiste, américaine qui s’est battue pour la reconnaissance des femmes.
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