La cinquième guerre de Vendée (1832)

.            L’insurrection royaliste dans l’Ouest de la France en 1832, aussi appelée la cinquième chouannerie, a été fomentée par la duchesse de Berry pour détrôner Louis-Philippe et le remplacer par son fils, le jeune duc Henri de Bordeaux. De la Provence elle a rejoint la Vendée pour en appeler aux chefs vendéens, qu'elle pousse à prendre les armes contre le roi. Mais l'équilibre des forces est par trop inégal, et l'insurrection vendéenne du 4 au 7 juin va être réprimée dans un bain de sang.

Le 21 mai 1832, la duchesse de Berry, déguisée en paysan, est arrivée incognito aux Meuliers, un château isolé au milieu des marais et des bois du bocage vendéen, près de Legé. Elle y convoque les chefs vendéens susceptibles de prendre fait et cause pour son fils. Ceux-ci savent ne pouvoir compter que sur quelques hommes, alors que les troupes de Louis Philippe ont été envoyées en grand nombre dans la province. Ils voudraient aussi prendre le temps de préparer les opérations militaires. Mais Marie Caroline, sûre de son fait et de la victoire, n'en a cure. Le temps presse, il faut agir.

Ce soulèvement, voulu à tout prix par la duchesse de Berry, s'annonce comme une véritable folie … d’autant que les espions du roi sont partout. La prudence des chefs vendéens ne convainc pas la duchesse. S'il en va ainsi, « j'irai en Bretagne, où Cadoudal m'attend avec 50.000 hommes », s'exclame-t-elle. L'argument fait mouche.

Les Vendéens suivront et l'ordre du soulèvement est donné pour le 4 juin 1832. Jusqu'au 7 juin, la bataille fait rage. Les chouans vont au sacrifice avec vaillance. Le département de la Vendée demeure pratiquement impassible, l'insurrection ne touchant que quelques paroisses des bords de la Sèvre. Le Maine-et-Loire ne bouge pas davantage. Partout, ils sont massacrés en grand nombre. Le plus fort bataillon de partisans (1.500 hommes) est dispersé par trois colonnes mobiles royales. Le 7 juin, deux compagnies du 29ème régiment assiègent le manoir de La Pénissière, tenu par Auguste de La Rochejaquelein (le frère de Henri, héros de la première guerre de Vendée) et une cinquantaine d'hommes. A un contre dix, ils résistent héroïquement, mais sont vaincus par les flammes d'un incendie allumé par l'ennemi. La Rochejaquelein et une poignée de survivants parviennent à s'enfuir et à se réfugier dans la forêt toute proche.

La duchesse de Berry sera faite prisonnière le 7 novembre 1832 à Nantes, où elle s’était réfugiée discrète. Le surlendemain, elle est embarquée pour la forteresse de Blaye où elle est incarcérée, en attendant d’être expulsée à Palerme le 08 juin 1833. Cet épisode marque la fin du soulèvement vendéen, qui s'est déroulé devant l'indifférence de la population ainsi que le craignaient les chefs chouans.