La deuxième Guerre de Vendée (1795-1796)

.            Les paysans, constatant que le culte catholique n'est plus menacé, n'ont en général plus envie de se battre... Et pourtant « l’ancien » chef vendéen, Charette de la Contrie, qui avait signé le traité de la Jaunaye trois mois auparavant, projette pour des raisons mal élucidées de rallumer les hostilités.

Le 25 juin 1795, il conclut à Belleville une alliance avec des émigrés royalistes en vue d'un débarquement en Vendée. Les Anglais, engagés dans une guerre inexpiable avec le gouvernement de Paris, condescendent à lui apporter leur soutien. C'est ainsi que, deux jours plus tard, des émigrés royalistes débarquent à Carnac, avec le soutien de la flotte anglaise et en liaison avec 5.000 insurgés chouans, de Bretagne et de Vendée.

Les deux chefs de l'expédition, Joseph de Puisaye et Louis-Charles d'Hervilly, perdent une journée à se disputer le commandement. Cela laisse le temps au général Lazare Hoche d'intervenir. Devant son offensive, les émigrés battent en retraite vers Port Haliguen, sur la presqu'île voisine de Quiberon, d'où ils se proposent de réembarquer pour l'Angleterre. Mais ils échouent et doivent se rendre aux républicains sur la plage de Porigo. Ils vont devoir marcher jusqu'à la ville d'Auray où plus de 750 seront rapidement jugés et fusillés malgré la promesse de la vie sauve.

Plus isolé que jamais après cet échec, Charette ne se décourage pas et prépare un débarquement du comte d'Artois, frère cadet de l'ancien roi Louis XVI, en vue d'une restauration monarchique. En octobre, le futur Charles X arrive à l'Ile d'Yeu. Courageux mais pas téméraire, il juge la situation sans espoir et retourne illico en Angleterre sans prendre la peine de débarquer sur la terre ferme. Charette se retrouve isolé dans le bocage avec une poignée de partisans. Traqué comme une bête, il sera pris le 23 mars à la Chaboterie de Saint-Sulpice-le-Verdon et fusillé le 29 mars 1796.

Le 15 juillet 1796, la guerre de Vendée est considérée comme officiellement terminée par le Directoire. Les opérations militaires connues sous le nom de « guerre de Vendée » ont causé la mort d'environ 120 000 (170.000 ?) habitants de la Vendée et 30.000 hommes de troupe parmi les forces chargées de la répression contre la « Vendée militaire ».